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Sport - Tennis

Roy Tabet : « Mon ambition est de progresser régulièrement »

À bâtons rompus Roy Tabet, 13 ans, est né dans une famille qui pratique le tennis de façon intensive. C'était donc tout normal qu'il s'y mette lui aussi. À deux ans, il se servait de grandes cuillères en bois chipées à la cuisine pour taper dans des citrons ! Rencontre avec ce futur grand espoir du tennis libanais.

Roy Tabet, un esprit sain dans un corps sain...

Q. Roy, tu participes régulièrement aux tournois locaux et régionaux. Que t'apportent ces compétitions ?

R. J'ai participé récemment aux championnats de tennis d'Asie de l'Ouest pour les juniors qui se sont déroulés à l'ATCL. Une dizaine de pays y ont participé. La fédération de chacun de ces pays a choisi ses représentants à la suite de tournois de qualifications. On était donc confronté aux meilleurs joueurs juniors de la région. Le seul fait d'y avoir participé et d'avoir représenté le Liban est déjà une consécration.

Quels ont été tes résultats ?

Le tournoi se déroule en 2 manches. Dans la première, je suis arrivé en demi-finale. Dans la seconde, j'ai souffert de douleurs au bras et n'ai pu faire que quart de finale. Il faut dire que nous jouions parfois 3 ou 4 matchs en une journée ; tous en 2 de 3 sets. Au final, on jouait parfois 6 heures de tennis par jour avec les entraînements. Mais je suis très satisfait de mes résultats dans la mesure où arriver parmi les 3 ou 4 meilleurs joueurs d'Asie de mon âge est excellent, surtout quand on regarde le volume intensif d'entraînement des joueurs des autres pays qui sont constamment suivis par leurs fédérations respectives.

La fédération libanaise n'en fait pas autant ?

La fédération libanaise de l'aveu même de ses dirigeants n'a pas les moyens de faire autant que les riches pays du Golfe. Par contre, ce qu'il lui manque en moyens financiers, elle le compense largement en encadrement, dévouement et appui moral. La fédération devient notre seconde famille durant un tournoi.

Qu'aimerais-tu que la fédération vous offre de plus ?

Qu'elle offre aux meilleurs joueurs la possibilité de s'entraîner ensemble régulièrement. Ce n'est qu'en s'entraînant ainsi que nous progresserons. Le problème est simple : chaque joueur s'entraîne toute l'année seul dans son club et seul avec son entraîneur personnel. Nous n'avons pas la chance de nous retrouver et de jouer ensemble. La fédération pourrait louer ou se faire prêter des terrains alternativement dans les différents clubs pour cela.

Où t'entraînes-tu en général ?

J'ai été repéré par l'entraîneur légendaire de l'ATCL, Roger Saliba, qui a suggéré de me mettre aux leçons très tôt.
J'ai beaucoup de chance de m'entraîner à l'ATCL. C'est un club qui a une vocation essentiellement sportive. Le tennis y est tenu en grande importance. Les terrains sont de première qualité. L'encadrement sportif est total, tant au niveau du comité du club ou du directeur sportif Louis Baz, lui-même excellent tennisman. J'ai donc la chance de profiter d'un entraînement régulier avec de bons joueurs de mon âge. Et parfois, mais très rarement, d'avoir la chance de jouer avec les meilleurs joueurs adultes du club. Peut-être que le club devrait inciter ces derniers à le faire plus régulièrement. Et nous, les juniors, à notre tour, serons tenus de jouer avec les plus jeunes qui ont autour de dix ans.

Comment devient-on un bon joueur de tennis ?

Simple : s'entraîner, s'entraîner et s'entraîner. En fait pas aussi simple ; pour exceller au tennis, il faut quatre choses : 1 – la technique, bien sûr essentielle. 2 – le physique, pour endurer de longues heures d'entraînement et de compétition. 3 – la stratégie, pour répondre à chaque coup par le plus efficace. Et 4 – le « mental », nécessaire pour se motiver continuellement et ne jamais baisser les bras quel que soit le score. Si l'un de ces quatre éléments est négligé, le résultat restera négatif.

Quelles sont tes ambitions ?

Continuer l'entraînement bien sûr et continuer à progresser. Après un tournoi comme celui qui vient de se terminer, on mesure le chemin qui reste pour arriver aux niveaux supérieurs. On apprend aussi que les résultats reflètent souvent la quantité de temps dédiée au tennis.

Tes études te permettent-elles cela ? Où étudies-tu ?

Je suis en quatrième au Collège Louise Wegmann. Le niveau scolaire est très dur. Mais peut-être grâce à ça, on a le sens de l'excellence et de la discipline nécessaire à tout entraînement intensif. Bien que le tennis ne fasse partie d'aucun programme scolaire, trois joueurs libanais résidant au Liban viennent de cette école. Deux autres résident à l'étranger et profitent de programmes sports-études inexistants chez nous. Il faut donc beaucoup d'efforts au Liban pour jongler entre les études et le sport. Et aussi la compréhension et le soutien de la direction et des enseignants. En contrepartie, la chance de pouvoir vivre une telle passion est un rêve que je souhaite à tout le monde.


Un dernier mot ?

Je voudrais bien sûr remercier tous ceux qui ont cru en moi et m'ont donné la chance d'en être là aujourd'hui : ma famille, mes entraîneurs, mon club et mon école. Merci à vous aussi qui m'avez donné l'opportunité d'exprimer ce que tout jeune sportif, dans n'importe quel sport, ressent et endure au Liban. Si tout le monde se mettait à la rigueur et à la recherche de l'excellence demandée par le sport, tout irait beaucoup mieux. Ce n'est pas pour rien qu'on parle d'« esprit sportif ». Mon père me l'a résumé en latin : Anima sana in corpore sano.


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