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Le suicide au Liban, un phénomène-fléau social réversible

Dans l’islam, les attentats-suicide visant des civils sont inacceptables, même en temps de guerre

L’islam, religion de paix, interdit la violence et les attentats-suicide, affirme cheikh Mohammad Nokkari.

« Le mécanisme adopté par l'islam pour faire face au suicide réside dans le fait que sa position tient compte de la prévention et de la guérison. Le suicide considéré comme un meurtre est certes explicitement prohibé par l'islam, déclare cheikh Mohammad Nokkari, juge chérié. Ce n'est pas parce qu'il porte atteinte uniquement à la vie humaine – ne jetez pas votre corps dans la détérioration, ne vous détruisez pas vous-même –, mais aussi parce que le Coran et la tradition de son Prophète ne se limitent pas à énoncer l'interdit. Ils ouvrent les pistes, posent les conditions pour résister et formulent les moyens de ne pas succomber. L'effort constant sur ce plan est requis, sous le titre d'un rappel continuel du sens de la vie et de la mort. »
« En vue de faire face aux difficultés de la vie, aux incertitudes et à l'angoisse, l'islam prescrit les cinq prières quotidiennes réparties tout au long de la journée, ajoute lcheikh Nokkari. L'encouragement à les accomplir en collectivité signifie que l'essence de la vie est le partage avec les autres. La prière et les autres devoirs religieux incitent à la fraternité et au tissage des liens humains. Sans oublier que le fait de vouloir se suicider commence par l'envie de se retrouver seul, de rompre avec les autres. C'est pour cette raison que le suicide peut être à juste titre considéré comme un échec qui concerne toute la collectivité, et non seulement celui qui passe à l'acte », explique cheikh Nokkari, soulignant que « face à la dureté de la vie, aux malheurs, l'islam demande de ne pas renoncer au bonheur, de ne pas s'isoler ni se replier sur soi-même afin de ne pas perdre l'envie de vivre ». « L'objectif est toujours de garder espoir, précise-t-il. La rupture du lien avec Dieu, le renoncement à la religion rendent plus vulnérable et augmentent le risque de s'engager sur des chemins sans issue. Le croyant est toujours mieux armé que les autres pour supporter la dureté de la vie et parvenir à la guérison en cas de souffrance. »
Et cheikh Nokkari de préciser « que l'islam cherche à faire peur aux personnes qui n'obéissent pas à l'appel de compassion et qui s'enferment dans une pensée suicidaire, pour empêcher à tout prix le suicide en les informant que, quelles que soient les pressions psychologiques, la gravité des problèmes, mettre fin à ses jours n'est pas une solution puisque cela conduira en enfer et mènera au châtiment ». Le Coran est explicite, dit cheikh Nokkari : « Et ne vous tuez pas vous-même. Dieu, en vérité, est miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, sera jeté au feu. »
« Cependant, poursuit-il, celui qui se suicide garde malgré tout son identité musulmane. Selon certaines écoles jurisprudentielles, le rituel mortuaire de l'enterrement des musulmans peut être quand même célébré, et des invocations prononcées pour lui implorer le pardon de Dieu. Un déséquilibré mental, un psychopathe qui met fin à sa vie est considéré comme étant irresponsable de son acte et bénéficie toujours de la possibilité du salut. »

Les attentats-suicide sont inacceptables
« Nul ne portera le fardeau d'autrui. Chaque personne est responsable de ses propres actes et non de ceux des autres... (sourate al-Zomar – verset 7), poursuit cheikh Nokkari. Même en cas de guerre, comme celle qui oppose par exemple aujourd'hui Israël et la Palestine, les attentats-suicide sont inacceptables et ne peuvent être justifiés : un Israélien civil, des femmes et des enfants innocents par exemple ne peuvent pas porter le fardeau de leur appartenance, de leur identité israélienne, ne peuvent pas, par conséquent, faire l'objet d'atrocités et d'actes terroristes. »
Il établit cependant une distinction entre les attentats-suicide et « les opérations martyre ou le jihad contre les troupes israéliennes en cas de guerre, perçus comme des actes d'autodéfense nationale ». « L'islam, religion de paix, interdit la violence et les attentats-suicide. Ces derniers qui font des victimes innocentes sont incompatibles avec l'islam. Il est absolument indéniable que le Coran condamne clairement le meurtre d'innocents. Dans la jurisprudence islamique, le meurtre, le terrorisme et les agressions contre des victimes innocentes, y compris les blessures physiques, sont des crimes graves punissables par la loi », affirme cheikh Nokkari.
« D'ailleurs, le grand mufti d'Égypte, cheikh al-Azhar, et le mufti d'Arabie saoudite n'ont pas manqué de condamner récemment haut et fort les actes terroristes et extrémistes du groupuscule Daech, considéré comme les « "Khawarij" de notre époque moderne », souligne cheikh Nokkari.

« Le mécanisme adopté par l'islam pour faire face au suicide réside dans le fait que sa position tient compte de la prévention et de la guérison. Le suicide considéré comme un meurtre est certes explicitement prohibé par l'islam, déclare cheikh Mohammad Nokkari, juge chérié. Ce n'est pas parce qu'il porte atteinte uniquement à la vie humaine – ne jetez pas votre corps dans la...

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