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À La Une - Liban

Offre Joie mobilise pour l'indépendance du Liban, malgré tout

"Nous avons droit à un président", lance le bâtonnier Jreige lors de la marche organisée par l'ONG.

"Ensemble, nous faisons le Liban", peut-on lire sur cette bannière tenue par des jeunes dans le cadre de la marche organisée par Offre Joie, samedi 22 novembre 2014, à Baabda, pour marquer le 71e anniversaire de l'indépendance libanaise. Photo Offre Joie

Faute de président, le Liban a été privé, aujourd'hui, des traditionnelles célébrations devant marquer le 71e anniversaire de son indépendance.

Une ONG, toutefois, a décidé de ne pas baisser les bras. Samedi matin, ils étaient des dizaines, malgré une météo peu clémente, à participer à la "marche de l'indépendance" organisée par l'ONG libanaise Offre Joie. Des avocats, des journalistes, des personnalités religieuses, des enseignants, des jeunes, des scouts... Tous réunis pour le Liban, alors que ce dernier, pour la première fois depuis la fin de la guerre civile, ne célèbre pas l'indépendance.

Non loin du palais présidentiel de Baabda, point d'arrivée de la marche, le bâtonnier de Beyrouth, Georges Jreige, a prononcé une allocution dans laquelle il a dénoncé la vacance de la présidence.

"Rappelez-vous qu'aujourd'hui, nous célébrons l'indépendance et que la présidence est vacante depuis près de six mois, a-t-il déclaré. Nous n'avons pas le droit de reculer, alors que le devoir nous dicte d'aller de l'avant. Nous avons droit à une République respectable. Nous avons droit à un président", a poursuivi le bâtonnier.

 

Les avocats ont participé à la marche d'Offre Joie. Photo Offre Joie

 

"Nous comprenons l'annulation des célébrations par respect pour le poste de chef de l'Etat. Mais ces politesses ne mettent pas fin à la vacance de la présidence. Nous voulons des actes, nous voulons un président dans ce palais présidentiel. La présidence appartient à tous les Libanais, et il est inadmissible de l'insulter", a poursuivi le bâtonnier.

Vendredi, le Premier ministre Tammam Salam avait annoncé dans une circulaire que "vu la situation actuelle, les cérémonies et réceptions officielles à l'occasion de la célébration de l'indépendance, généralement organisées par les administrations publiques, les ambassades, les municipalités et les institutions publiques sont annulées".

Miné par les tensions politiques liées au conflit en Syrie voisine qui divise profondément le pays, le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Sleiman le 25 mai. Convoqués à 15 reprises, les députés ont échoué à élire un nouveau chef de l'Etat. Aucun des candidats n'a réussi à obtenir le nombre de voix nécessaires au premier tour, le quorum n'a pas été atteint aux tours suivants. Une seizième séance a été fixée au 10 décembre. Le Parlement s'est, en outre, autoprorogé, le 5 novembre dernier, et ce pour la deuxième fois.

 

Des personnalités religieuses. Photo Offre Joie

 

"C'est la première fois que les festivités sont annulées depuis la fin de la guerre civile (1975-1990)", a indiqué un porte-parole militaire à l'AFP. La source militaire a également précisé que l'annulation des célébrations est également due à la crise des otages libanais aux mains de jihadistes syriens. Vingt-sept soldats et policiers libanais sont retenus en otage par des islamistes syriens depuis début août.
Trois soldats otages ont été tués (dont deux par décapitation) par leurs ravisseurs, qui avaient franchi la frontière et combattu l'armée en territoire libanais, à Ersal, dans la Békaa. Vendredi, on apprenait qu'un quatrième soldat serait mort.

 

(Lire aussi : « Au beau milieu de nulle part, j’ai pu voir, pendant 12 minutes seulement, mon frère otage de Daech »)

 

"La vacance a fait place au vide. Nous sommes sous la menace de dangers existentiels et l'avenir fait peur", a encore déclaré M. Jreige. "Nous ne permettrons pas que le Liban s'effondre. Nous en faisons la promesse, en tant qu'ordre des avocats", a-t-il encore dit, avant de conclure en remerciant Melhem Khalaf, président de l'ONG Offre Joie, et de lancer "Vive le Liban, vive l'indépendance!".

 

 

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