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Moyen Orient et Monde - Anniversaire

À Kiev, Biden menace la Russie d’« isolement »

L'Ukraine commémore la révolte du Maïdan et flirte avec l'Otan.

Sur la célèbre place de Maïdan au centre de Kiev, une foule s’est réunie pour commémorer le mouvement de contestation pro-occidentale qui y a pris forme le 21 novembre 2013. Sergei Supinsky/AFP

La nouvelle coalition parlementaire, dévoilée hier en Ukraine, s'est engagée à faire de l'adhésion à l'Otan une priorité, accentuant l'ancrage occidental du pays qui célébrait le même jour l'anniversaire de la révolte du Maïdan en présence du vice-président américain Joe Biden.
Ce dernier a d'ailleurs adressé une mise en garde à la Russie, la menaçant d'un isolement accru et « un prix plus élevé » à payer pour cette agression. « Il est tout simplement inacceptable qu'au XXIe siècle des pays tentent de redessiner par la force les frontières en Europe (...) ou interviennent militairement parce qu'ils n'aiment pas la décision prise par leur voisin », a affirmé Joe Biden dans une nette allusion à l'annexion de la Crimée et au conflit dans l'Est de l'Ukraine. M. Biden s'est en revanche abstenu d'annoncer une nouvelle assistance militaire que les autorités de Kiev semblaient espérer pour lutter contre les rebelles. Rappelons que depuis le début de la crise, Washington a consacré une aide de 118 millions de dollars pour la fourniture d'équipements non létaux (casques, gilets pare-balles, véhicules, radios...) aux forces de sécurité ukrainiennes.

Un autre Maïdan ?
Dans la matinée, la partie officielle des célébrations sur le Maïdan a été troublée par des incidents. Le président ukrainien Petro Porochenko a été hué par des dizaines de personnes alors qu'il déposait une bougie en l'honneur des victimes tuées dans la répression du mouvement, qui s'était soldée par une centaine de morts. « Honte ! Pourquoi personne n'a été puni ? » ont crié des proches des victimes.
Sur la célèbre place du centre de Kiev, une foule s'est réunie dans la soirée pour commémorer le mouvement de contestation pro-occidentale qui y a pris forme le 21 novembre 2013 et a fini par renverser le régime prorusse alors en place. Souvent enveloppées dans un drapeau ukrainien, parfois en larmes, des milliers de personnes sont venues se recueillir sur la place où de petites bougies reproduisaient un gigantesque trident, l'emblème du pays.
L'élan de contestation avait commencé il y a un an jour pour jour, après la décision du régime du prorusse Viktor Ianoukovitch de renoncer à un accord d'association avec l'Union européenne au profit d'une coopération accrue avec la Russie. Hier, les frustrations s'étalaient au grand jour face à la lenteur du changement, à la crise économique qui frappe durement le pays et à la poursuite des combats dans l'Est. « Bien sûr que nous sommes déçus. Rien n'a changé », a confié Petro Rounkiv, qui dit avoir participé au mouvement de bout en bout malgré les supplications de sa femme. « Nous avons besoin de réformes et nous sommes ici pour dire au gouvernement que nous sommes prêts pour un autre Maïdan », a ajouté cet ingénieur de 58 ans.
Dans une adresse à la nation à l'occasion de l'anniversaire du Maïdan, le président Porochenko a promis de lancer les réformes permettant à l'Ukraine de demander en 2020 une adhésion à l'Union européenne. À cette fin, le Premier ministre Arseni Iatseniouk, apprécié par des bailleurs de fonds occidentaux, va conserver son poste, mais le gouvernement doit être « complètement rénové », a-t-il expliqué.
Un an après ce mouvement populaire qui a divisé l'Ukraine et exacerbé les tensions entre l'Occident et la Russie, les pro-occidentaux ont renforcé leurs positions. Grands gagnants des législatives du 26 octobre, cinq partis pro-occidentaux ont annoncé être tombés d'accord pour former une coalition majoritaire au Parlement et rapprocher le pays de l'Otan. Selon le texte de leur accord, le Parlement s'engage à modifier d'ici à la fin de l'année la législation nationale afin d'« annuler le statut non aligné de l'Ukraine » et « relancer la politique en vue d'une adhésion à l'Otan ».
Ce projet risque de provoquer la colère de la Russie, soucieuse de garder l'Ukraine dans son orbite, tout en soutenant les séparatistes prorusses qui tentent de faire sécession depuis avril dans l'est du pays. Les Occidentaux accusent la Russie d'envoyer des troupes et du matériel militaire lourd chez son voisin, ce que Moscou dément.
Sur le terrain, les affrontements ne connaissent pas de répit. L'armée ukrainienne a accusé hier la Russie d'avoir procédé à des tirs d'artillerie contre l'est du territoire ukrainien, une première depuis la trêve conclue le 5 septembre entre Kiev et les séparatistes mais aujourd'hui violée quotidiennement.
(Source : AFP)

La nouvelle coalition parlementaire, dévoilée hier en Ukraine, s'est engagée à faire de l'adhésion à l'Otan une priorité, accentuant l'ancrage occidental du pays qui célébrait le même jour l'anniversaire de la révolte du Maïdan en présence du vice-président américain Joe Biden.Ce dernier a d'ailleurs adressé une mise en garde à la Russie, la menaçant d'un isolement accru et...

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QUAND ON BRANDIT DES ÉPÉES À DEUX TRANCHANTS... IL FAUT FAIRE BIEN ATTENTION !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 41, le 22 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • QUAND ON BRANDIT DES ÉPÉES À DEUX TRANCHANTS... IL FAUT FAIRE BIEN ATTENTION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 41, le 22 novembre 2014

  • -Le président ukrainien a été hué vendredi à Kiev alors qu'il déposait une bougie en l'honneur des plus de 1000 victimes de la révolte du Maïdan, mouvement qui a renversé le régime prorusse. Le vice-président américain Joe Biden, qui devait prendre part à la cérémonie, n'est pas sorti de sa voiture. "Honte! Pourquoi personne n'a été puni?", ont crié plusieurs dizaines de proches des victimes de la répression de février, interpellant le président ukrainien rue Institutska où ont été tués la plupart des manifestants, a constaté un journaliste de l'AFP."C'est grâce au sang de nos enfants que vous avez occupé ce poste", ont lancé des protestataires au chef de l'Etat ukrainien. "Porochenko, où sont les tueurs de nos enfants'", pouvait-on également lire sur une affiche.Les proches des victimes reprochent au chef de l'Etat de ne pas avoir traduit en justice les responsables du régime du président déchu Viktor Ianoukovitch, dont la décision de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union européenne, il y a exactement un an, avait plongé l'Ukraine dans la crise.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 21, le 22 novembre 2014

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