Bassil sermonne les diplomates étrangers : Aider le Liban, c’est cesser de se mêler de ses affaires intérieures !

En l'absence d'une cérémonie officielle au palais de Baabda, faute d'élection d'un président, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a donné une réception au palais Bustros à laquelle le corps diplomatique a été convié, ainsi que les représentants des organisations internationales.
Devant les présents, le ministre a prononcé un discours dans lequel il a demandé aux diplomates présents de « cesser d'intervenir dans les affaires intérieures libanaises s'ils veulent réellement aider le Liban ». Tout en espérant que les Libanais ne s'habituent pas au vide, il a aussi souhaité que, pour une fois, le Liban « ait une seule tête, par le biais de l'élection d'un président de la République fort et représentatif, au lieu d'en avoir plusieurs comme c'est devenu le cas depuis des années ». Le ministre a ensuite réclamé une « diplomatie indépendante », dont il a expliqué la signification en développant plusieurs points :
« Le Liban doit exprimer son opinion, selon ses intérêts à chaque situation dans laquelle il est concerné, et non se contenter de regarder sans rien dire. Le Liban doit aussi jouer, là où c'est possible, un rôle plus grand que son espace géographique en raison de son modèle de coexistence et de son expérience du dialogue, mais il doit aussi savoir se replier derrière ses frontières lorsque son unité et sa diversité sont menacées. Le Liban doit encore porter son message humain au monde entier à travers ses émigrés aux quatre coins de la planète. Le Liban doit rester à l'écart des problèmes régionaux lorsqu'ils risquent de s'étendre sur son propre territoire, sans pour autant renoncer à s'accrocher aux causes justes et oublier la cause palestinienne. Le Liban doit être fier de son ouverture sur le monde entier et il doit s'impliquer dans les conventions internationales et dans l'action pour préserver les droits humains. Le Liban doit aussi être fier d'être dans des axes qui servent ses intérêts et renforcent ses capacités face à l'axe du terrorisme takfiriste. Le Liban doit affronter Israël qui menace ses frontières et sa souveraineté, et il doit aussi affronter le monde lorsque son existence est menacée à travers l'implantation des Palestiniens ou l'afflux de réfugiés syriens... Enfin, le Liban doit fixer sa politique extérieure sur la base de son système politique consensuel, c'est-à-dire par les concertations, tout en fixant aussi une politique économique d'émigration... »
Gebran Bassil a encore sollicité l'aide des diplomates « qui doivent cesser de se mêler des affaires intérieures libanaises et, au contraire, se tenir aux côtés de tous les Libanais, de leur État et de ses institutions, et en étant du côté du droit ».