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À La Une - crise

La fête de l'Indépendance annulée, une première au Liban

Le combat contre le terrorisme continue, assure le général Kahwagi.

Le jour de l'Indépendance est traditionnellement marqué par un défilé de contingents des forces armées et des Forces de sécurité intérieure dans le centre-ville de Beyrouth, en présence du chef de l'Etat, du Premier ministre et du président du Parlement, ainsi que de la classe politique et des diplomates. Photo du défilé de l'année 2012. Archives/Reuters

Les festivités devant marquer samedi le 71e anniversaire de l'indépendance du Liban ont été annulées en raison de la vacance à la présidence de la République.

"Vu la situation actuelle, les cérémonies et réceptions officielles à l'occasion de la célébration de l'indépendance, généralement organisées par les administrations publiques, les ambassades, les municipalités et les institutions publiques sont annulées", peut-on lire dans une circulaire émise vendredi par le Premier ministre Tammam Salam.

Le jour de l'Indépendance est traditionnellement marqué par un défilé de contingents des forces armées et des Forces de sécurité intérieure dans le centre-ville de Beyrouth, en présence du chef de l'Etat, du Premier ministre et du président du Parlement, ainsi que de la classe politique et des diplomates. La fête de l'Indépendance est également marquée par un discours télévisé la veille du président de la République s'adressant à la nation.


(Lire aussi : Salam : Les divergences ne doivent pas devenir des instruments pour détruire l'État)


Miné par les tensions politiques liées au conflit en Syrie voisine qui divise profondément le pays, le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Sleiman le 25 mai. Le président de la Chambre Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le mercredi 23 avril. Celle-ci n'a pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l'Etat, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum. La quinzième séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise n'a pu se tenir mercredi dernier, le quorum des deux tiers (86 députés sur 128) n'ayant pas été atteint. Une seizième séance a été fixée au 10 décembre.

 

Le combat contre le terrorisme continue
"C'est la première fois que les festivités sont annulées depuis la fin de la guerre civile (1975-1990)", a indiqué un porte-parole militaire à l'AFP. La source militaire a également précisé que l'annulation des célébrations est également due à la crise des otages libanais aux mains de jihadistes syriens. Vingt-sept soldats et policiers libanais sont retenus en otage par des islamistes syriens depuis début août.
Trois soldats otages ont été tués (dont deux par décapitation) par leurs ravisseurs, qui avaient franchi la frontière et combattu l'armée en territoire libanais, à Ersal, dans la Békaa.

Dans ce contexte tendu, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, s'est adressé vendredi aux militaires assurant que le combat contre le terrorisme continue. "Le Liban est menacé dans son ensemble par le plus grave complot terroriste de la région. Vous avez fait échouer ce complot grâce au sang de vos camarades martyrs et des blessés héroïques, vous avez empêché la mise en place d'un émirat obscurantiste aux frontières du pays" , a déclaré le général Kahwagi dans son ordre du jour, soulignant que si "cet émirat" avait été réalisé, le Liban "serait entré dans la spirale de la guerre civile, plus dangereuse que certains l'imaginent". "La guerre contre les organisations terroristes se poursuivra jusqu'à ce que leurs racines soient extirpées du sol libanais", a-t-il ajouté assurant que le "commandement va poursuivre ses efforts jusqu'à la libération" des militaires enlevés.

 

"Honteux"
Le Liban est divisé entre partisans du régime syrien, emmenés par le Hezbollah chiite qui combat les rebelles en Syrie aux côtés du régime, et les sympathisants de l'opposition à Bachar el-Assad, menés par l'ancien-Premier ministre sunnite Saad Hariri.

Ce dernier a estimé vendredi dans un communiqué qu'il était "honteux que la fête de l'indépendance soit célébrée en l'absence d'un président, à qui est accordé par la Constitution l'honneur du serment de préserver l'indépendance et l'intégrité territoriale de la nation". "Quel sens reste-t-il à l'indépendance si l'objectif de la vie politique est de remplacer l'autorité du mandat par un vide des institutions constitutionnelles ?", a-t-il interrogé. "L'insistance à rester dans cette situation de vide et de garder la présidence otage des changements extérieurs est une volonté de garder le Liban divisé et perdu", a encore mis en garde le leader du Courant du Futur. "Ceci est une insulte aux hommes d'élite qui ont fait l'indépendance et en on fait une fondation pour le Pacte national et la coexistence", a-t-il poursuivi.

Face à cette situation inédite, l'ONG libanaise Offre joie organise une "marche de l'indépendance", demain samedi, qui partira du rond-point Sayyad à Baabda à 9h30 pour se terminer au Palais présidentiel.

"Cette année, le défilé officiel du 22 novembre a été annulé : triste symbole ! Face au danger que présente le vide institutionnel à la fonction suprême de l'État, Offre joie réagit avec toute la société civile en maintenant haut le flambeau de l'espérance. Elle invite la jeunesse libanaise éprise de justice et de liberté ainsi que tous ceux et celles qui aspirent à un État de droit fort et stable à s'exprimer", peut-on lire dans le communiqué d'Offre joie.

Pour toute information, Offre Joie est joignable au numéro suivant : 03-628000.

 

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