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Nos Lecteurs ont la Parole - Laurent AOUN

II.- Le modèle libanais est la solution. Préservons-le

L'idée libanaise s'est fondée au début sur la coexistence entre plusieurs confessions, au sein d'une seule entité. Les Libanais ont été capables, après moult expériences, de créer un régime politique démocratique. Ce régime est différent de ceux existent dans son environnement et se distingue même des régimes démocratiques occidentaux (voir L'Orient-Le Jour du jeudi 20 novembre 2014).
En effet, il permet aux chrétiens et aux musulmans de se gouverner les uns les autres et de participer à la prise de décision, au mécanisme de gouvernement et à l'application des lois à tous. À cause de cette particularité libanaise, et dans l'intérêt de la stabilité mondiale et pas seulement la stabilité libanaise, le souverain pontife avait dit : « Le Liban est plus qu'un pays, c'est un message de paix. »
Un message et un modèle international pour la coexistence pacifique entre les chrétiens libanais qui sont différents des chrétiens du reste du monde et les musulmans libanais qui sont différents de tous les musulmans du monde. Les États entourant le Liban, en proie ces temps-ci à de graves problèmes, ne pourront pas vivre en paix tant que toutes ses composantes n'auront pas participé à la gestion des affaires de la société, et cela à travers l'adoption du modèle libanais.
Certains diront que l'expérience libanaise a été une réussite jusqu'en 1975, date à partir de laquelle a éclaté la guerre. De tels propos prêtent à équivoque. Il se peut que le modèle libanais ait traversé des étapes difficiles, mais il n'est pas tombé. En effet, les vices ne résident pas dans sa structure constitutionnelle et institutionnelle, mais dans l'incapacité de la classe politique à créer le concept de la citoyenneté moderne fondée sur l'acceptation de l'autre avec ses différences et la réalisation de l'harmonie sociale fondée sur l'unité dans la diversité. De fait, le pouvoir politique n'a pas été capable encore de progresser pour être en harmonie avec l'esprit du pacte national, à ne pas favoriser la corruption, le favoritisme et la partition.
Il est de notre devoir tous de préserver le modèle libanais en tant qu'exemple de coexistence islamo-chrétienne dont nous sommes tous fiers car il n'est pas acceptable que nous renoncions à notre régime politique exemplaire quand d'autres États cherchent à instaurer un régime similaire.
Le vide présidentiel contredit le principe du « Liban, pays message de paix ». Serait-il acceptable que le poste de chef de l'État (qui revient à un chrétien) demeure vacant à cause de nos différends internes tandis que les représentants des pays s'attellent à la tâche d'élaborer une nouvelle vision de la région face à nos craintes de redéfinir les frontières ?
La coopération entre les leaders ibanais modérés de différentes confessions qui s'acceptent les uns les autres est nécessaire car leur coalition éloigne du Liban les maux de l'extrémisme. Nous tenons à souligner à l'intention de quelques analystes internationaux, qui prétendent que la coexistence entre les musulmans et les fidèles des autres religions et confessions est difficile et impossible, que la substance du « document de Médine », sur base duquel le premier État islamique fut fondé dans la cité du même nom et reconnu par l'autorité de Médine, est que « les chrétiens et les juifs constituent avec les musulmans une seule nation ». En contrepartie, les chrétiens et leurs chefs religieux, qui constituaient la majorité au Liban, ont œuvré depuis 1920 à la participation des différentes confessions au gouvernement.
Les chrétiens ne sentent pas que le Liban est le pays message de paix à cause du déséquilibre dans le gouvernement, dans l'administration et même dans l'application des lois. Il est du devoir des musulmans aussi de contribuer et d'aider à la récupération par les chrétiens du rôle qui doit être le leur au Liban. Le pays du Cèdre, selon le ministre Michel Eddé, peut être appelé, en l'absence du rôle de l'une de ses familles spirituelles, de tout nom excepté celui de Liban.
Il n'est pas acceptable, à titre d'exemple, de promulguer des décrets de naturalisation qui sont déséquilibrés du point de vue confessionnel, d'adopter d'anciennes lois qui rendent presque impossible l'enregistrement des entrées des émigrés et d'entraver la promulgation des lois qui facilitent l'enregistrement de leur entrée à l'égard de la loi de récupération de la nationalité des descendants d'origine libanaise, enfin de se référer à tout cela pour considérer les chrétiens comme étant une minorité au Liban.
La minorité visée est falsifiée. En effet, les chrétiens sont encore une force efficace au Liban et dans les pays où ils résident. Il est de leur devoir et de leur droit d'exercer leur rôle politique à égalité avec leurs frères musulmans, selon la Constitution du Taef à laquelle il faut demeurer attachés. Trouver des solutions aux ambiguïtés susmentionnées contribue au renforcement de l'esprit du pacte et à l'attachement au modèle libanais que nous posons comme solution aux problèmes des autres. Il vaut mieux que nous préservions ce pacte et renforcions ses bases par la consolidation de la cohésion entre tous ses leaders qui croient à la coexistence commune et au Liban, pays message de paix.

Laurent AOUN
Membre de la Fondation maronite dans le monde

L'idée libanaise s'est fondée au début sur la coexistence entre plusieurs confessions, au sein d'une seule entité. Les Libanais ont été capables, après moult expériences, de créer un régime politique démocratique. Ce régime est différent de ceux existent dans son environnement et se distingue même des régimes démocratiques occidentaux (voir L'Orient-Le Jour du jeudi 20 novembre...

commentaires (2)

CELA DÉPEND DE CE QUE L'ON ENTEND PAR MODÈLE... CAR ACTUELLEMENT IL EST LA SOLUTION DE LA "DISSOLUTION" ! C'EST CE QU'ON VOIT ET CE QU'ON VIT ! POUR QU'IL DEVIENNE "LE MODÈLE"... LA SOLUTION EST UNE : CHACUN CHEZ SOI ET TOUS ENSEMBLE ! TOUT COMME "LE MODÈLE" SUISSE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 46, le 21 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • CELA DÉPEND DE CE QUE L'ON ENTEND PAR MODÈLE... CAR ACTUELLEMENT IL EST LA SOLUTION DE LA "DISSOLUTION" ! C'EST CE QU'ON VOIT ET CE QU'ON VIT ! POUR QU'IL DEVIENNE "LE MODÈLE"... LA SOLUTION EST UNE : CHACUN CHEZ SOI ET TOUS ENSEMBLE ! TOUT COMME "LE MODÈLE" SUISSE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 46, le 21 novembre 2014

  • Les Libanais restent capables même si ça fait sourire, de s’interroger avec gravité sur leur suffisance ou leur nombril. Ils considèrent que leur "libanisme" est very(h) important, et raffolent des enquêtes qui vérifient que dans les peuplades de ce fertîîîle ils seraient maybe(h) les meilleures ! Les récréations étant fugaces, voici un petit florilège de pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ont de leur patrie les sujets de ce pays : boSSfaïr pourrait s’écrier : "Dieu a besoin du Liban!", perturbant l’Éternel sur ses hauteurs ! Puis, drôlement, l’ineffable Fakîh qui, refusant que l’armée utilise tout ustensile qui ne serait pas de la ferraillerie Per(s)cée d’expliquer : "je ne puis imposer l’obligation de confier sa vie à un fusil étranger."! Il est vrai qu'anthracite vient d’un bourg, lequel avait placé au fronton de sa mairie l’indépassable: "C’est pas pour me va(e)nter, mais qu’est-ce qu’il fait chaud."! Moult d’entre eux, uuft, narines et sabre au vent, 1 fois juchés, peuvent dire bien des choses en somme en variant le ton ! Mais bon, passons. "Nous avons 1 chance folle d’être libanaish", dixit Râëéhhh. "Mondialement, on attend la voix du Liban." ! Évidemment ; pensée profonde du Nöûûûlâh ! Näämttallâh Ftoûûûh : "Cette nationalité représente de par le monde un PLUS." ! Certes…. On devrait avoir honte de se gausser de la sorte de ces Libanais(h), faisant fi des décennies durant lesquelles on vivait ici-H e u r e u x-comme si dieu était, yîîîh, éhhh libanais(h) !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 58, le 21 novembre 2014

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