En 5 mois, l’EI a assassiné 1 500 personnes en Syrie

L'EI a assassiné 1 429 personnes en Syrie depuis la proclamation fin juin d'un « califat » à cheval sur ce pays et l'Irak, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Près de 900 étaient des civils, dont 700 appartenaient à la tribu Chaitat, qui s'était soulevée contre l'EI dans l'est syrien. Parmi ces personnes assassinées figurent l'otage américain, Peter Kassig, et 18 soldats syriens, dont l'assassinat, dimanche, a provoqué une immense répulsion.

À ce titre, plusieurs pays, dont la France ou le Royaume-Uni, cherchaient hier à déterminer la nationalité des jihadistes qui ont décapité ces personnes, à visage découvert (lire ici).

De son côté, le président américain Barack Obama a condamné l'assassinat de Peter Kassig (voir son portrait ici) comme « un acte de mal absolu mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain ». Les actions du groupe « ne représentent aucune foi, et certainement pas la foi musulmane qu'Abdul Rahman avait adoptée », a-t-il ajouté, en citant le nom choisi par Kassig après sa conversion à l'islam. Plus tard, son secrétaire d'État, John Kerry, a surenchéri en déclarant que le monde ne se laissera pas intimider par l'organisation « barbare » de l'EI. « Ce conflit est une bataille entre la civilisation et la barbarie », a asséné le chef de la diplomatie américaine. « Si nous ne parvenons pas à vaincre l'État islamique, l'avenir du Moyen-Orient ne sera pas viable » a-t-il ajouté.

(Repère : Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

Pour leurs parts, les parents de l'otage ont déclaré avoir « le cœur brisé » d'apprendre que leur fils avait « perdu la vie à cause de son amour pour le peuple syrien et de son désir d'alléger ses souffrances ».

Le jeune homme, un ancien soldat ayant été déployé en Irak, avait fondé en 2012 une organisation humanitaire avant d'être enlevé en Syrie en 2013. Cela dit, en Syrie, le quotidien prorégime al-Watan s'est insurgé contre le « silence » de l'Occident et du monde arabe sur le massacre des soldats syriens au profit de la dénonciation du seul meurtre de l'otage américain. Des dirigeants occidentaux ont pourtant condamné ces exécutions, qui sont « une nouvelle illustration de la détermination de l'EI à poursuivre son programme de terreur », selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

(Lire aussi : Egorger pour nier l'humanité et semer la terreur)

Prochaine étape : Tikrit
Le meurtre de Peter Kassig intervient quelques jours après l'annonce par M. Obama d'une « nouvelle étape » en Irak avec l'envoi de 1 500 conseillers supplémentaires qui porteront à 3 100 le contingent américain. Excluant le déploiement de troupes au sol, les États-Unis et leurs alliés de la coalition ont récemment augmenté la fréquence de leurs raids aériens, permettant aux forces irakiennes de gagner du terrain dans le nord de l'Irak, où elles ont notamment repris la ville stratégique de Baïji. La coalition y a ainsi concentré cinq des vingt frappes qu'elle a réalisées en Irak depuis vendredi, selon le Commandement américain pour la région (Centcom). Selon un haut gradé irakien, l'armée a fait de Tikrit, ville tenue par l'EI située entre Bagdad au sud et Baïji au nord, sa prochaine cible. « Au cours des trois prochains jours, nous allons œuvrer à nous renforcer car nous planifions de nettoyer des zones sur trois côtés de Tikrit », a pour sa part déclaré un général de l'armée irakienne. Enfin, une organisation humanitaire a averti hier que les Syriens ayant fui leur foyer pour échapper à une guerre qui dure depuis près de quatre ans ont besoin de plus d'aide à l'approche de l'hiver.

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