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Liban - Malbouffe

90 % des établissements alimentaires inspectés n’ont pas de certificat sanitaire

Le ministre Bou Faour poursuit sa campagne tambour battant et défend le laboratoire de recherche de Fanar.

"Assez de pots de vins et de critiques", a lancé le ministre de la Santé Waël Bou Faour, en réponse aux critiques contre la campagne pour la sûreté alimentaire lancée par son ministère. Photo d'archives/dalatinohra.com

Dans le cadre de sa campagne contre les établissements contrevenant aux normes de la sécurité alimentaire, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a affirmé hier que « 90 % des établissements inspectés n'ont pas le certificat sanitaire requis », et a recommandé la fermeture d'une boucherie, d'un débit de poulets et d'une sandwicherie.
Lancée dans un esprit d'indignation salutaire, la campagne menée tambour battant laisse à redire, c'est évident, mais elle a quand même le mérite de crever un gros abcès négligé dans l'état de laisser-aller général.
Le ministre a effectué hier une visite au laboratoire de recherche de Fanar, afin d'afficher son soutien à l'établissement dont les expertises ont été contestées, et en réponse aux critiques adressées au ministère de la Santé, dont il relève.
Parallèlement à cette activité centrée sur le Mont-Liban, le ministère de la Santé a ordonné une campagne d'inspection dans les grandes surfaces de Saïda, tandis qu'une centaine d'échantillons collectés dans la banlieue sud prenaient le chemin du laboratoire. La campagne parviendra-t-elle au Chouf ?

 

(Lire aussi : « Veulent-ils nous faire dire que l'eau des égouts est un parfum ? » s'insurge Bou Faour)

 

Les standards officiels
Le directeur du département des recherches scientifiques agricoles du laboratoire de Fanar, Michel Afram, s'est défendu hier de toute erreur d'analyse, exposant devant les caméras les certifications qu'il détient. « Les standards auxquels nous nous référons, notamment Libnor, sont les plus modernes en la matière. Si nous avons des doutes sur un résultat quelconque, nous reprenons l'expérience », a-t-il affirmé.
« Nous ne laissons qu'une marge d'erreur de 1 %, au lieu de 10 % », a-t-il poursuivi, ajoutant que « les examens en ce moment sont gratuits, car la situation est urgente ». Le laboratoire est à la recherche des quatre bactéries de l'E-coli, de la Listeria, de la salmonelle et du staphylocoque.

Conférences de presse
Depuis mardi, le ministre Bou Faour multiplie les conférences de presse pour dénoncer les atteintes à la sécurité alimentaire dans certains restaurants et supermarchés. M. Bou Faour a déjà livré deux listes (ici et ici) d'établissements où des produits alimentaires souillés de bactéries ont été identifiés.
Lors de la visite du ministre au laboratoire de Fanar, une experte a énuméré les bactéries examinées par l'établissement, soulignant les dangers que celles-ci présentent pour le consommateur. « Personne ne peut remettre en cause ces mesures », a martelé le ministre, qui a précisé que l'ampleur de la tâche étant trop grande pour le seul laboratoire de Fanar, des échantillons vont commencer à être transmis au laboratoire de l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth.

 

(Lire aussi: Sûreté alimentaire au Liban : un diagnostic inquiétant)

 

« Assez de prostitution politique ! »
Le ministre a récusé les arguments invoqués pour mettre en doute les résultats des expertises, et a dénoncé les « protections » dont jouissent certains établissements. Parmi eux, l'enseigne « Roadster Dinner » qui, selon M. Bou Faour, a effectué ses propres examens sur les plats de poulet qu'elle sert, et a abouti à la même conclusion que l'enquête, à savoir que le produit laissait à désirer.
« Assez de pots-de-vin et de critiques. Que personne ne se dissimule derrière de puissants dirigeants. Nos contrôles concernent toutes les régions, la banlieue sud comprise. Chrétiens et musulmans sont tous concernés. Assez de prostitution politique ! » a lancé le ministre.
Dans ce contexte, M. Bou Faour a affirmé que « 90 % des établissements inspectés n'ont pas de certificat sanitaire ». « L'état des boucheries est lamentable. Aujourd'hui, nous en avons fermé une. La situation est grave. De grands établissements sont concernés, ce n'est pas seulement la boucherie du quartier qui est en cause », a-t-il insisté. Selon lui, « ce sont souvent les hachoirs qui sont à l'origine des problèmes ».
« Les FSI m'ont confirmé avoir pris les mesures nécessaires concernant les établissements figurant sur la liste que je leur ai transmise », a affirmé M. Bou Faour. Jeudi déjà, les forces de l'ordre se sont rendues dans les établissements concernés par ces mesures, afin de dresser des contraventions contre leurs responsables.
« La campagne se poursuivra. Un seul enfant risquant l'intoxication alimentaire est plus important à mes yeux que toutes les entreprises économiques », a affirmé M. Bou Faour. Hier encore, le syndicat des propriétaires d'hôtel a fustigé les méthodes du ministre de la Santé, sans compter les ministres de l'Économie et du Tourisme qui ont critiqué l'impact des déclarations de M. Bou Faour sur leurs secteurs respectifs.

 

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