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Liban - Justice

Procès Hariri : les visites secrètes et nocturnes de Rustom Ghazalé à Koraytem

Des témoins de calibre défileront devant le TSL pour livrer leur version de l'intrigue de l'assassinat.

« C'est à partir d'aujourd'hui que le vrai procès sur l'assassinat de Rafic Hariri va commencer. » C'est par ces termes qu'une source qui suit de près les travaux du Tribunal spécial pour le Liban ( TSL) introduit les audiences prévues cette semaine, insistant sur l'importance toute particulière de celles qui vont suivre au cours des semaines à venir et du « calibre » des témoins qui seront appelés à la barre.
D'ailleurs, la feuille de route présentée en début d'audience hier par l'accusation devait annoncer l'avènement d'audiences-phares à venir susceptibles de plonger le public au cœur de l'intrigue.


Au menu : l'évocation, par témoins interposés, du « contexte politique » qui a entouré la préparation et l'exécution de l'assassinat de Rafic Hariri, ainsi que toute la logique sur laquelle s'est édifiée la conspiration, dira en substance Graeme Cameron, s'exprimant au nom de l'accusation.
Durant plusieurs semaines, des preuves seront apportées par le bureau du procureur sur les événements et faits politiques saillants qui ont eu lieu durant la période qui a précédé l'assassinat et les tensions générées par l'imbrication des enjeux politiques qui prévalaient à l'époque, notamment la relation de l'ancien chef de gouvernement avec la Syrie, le Hezbollah et les acteurs-clés qui ont entouré les activités de Koraytem.
Il sera également question des déplacements de Rafic Hariri, de ses réunions, du chassé-croisé des appels téléphoniques ayant servi à déceler l'énigme de l'assassinat et la relation complexe entre les cinq groupes de téléphone affectés à des tâches différentes dans le cadre du complot.

 

On reparlera à nouveau, plus en détail et avec des preuves supplémentaires cette fois-ci, d'Abou el-Adass, de sa disparition et de la Mitsubishi qui a servi au transport des explosifs. L'accusation fera ainsi appel à des figures politiques, des experts et des personnalités proches de l'ancien Premier ministre. Bref, un programme au contenu chargé qui ne laissera certainement pas la défense passive surtout lorsqu'il sera question d'aborder des thèmes sensibles ayant trait aux motifs politiques.


L'audience d'hier à laquelle était convié le chef adjoint du protocole de Rafic Hariri devait être un avant-goût de l'ambiance et du bras de fer qui devrait prévaloir dès le début de la semaine prochaine à La Haye.
Chargé de l'organisation des rendez-vous de Rafic Hariri – à l'intérieur et à l'extérieur de Koraytem –, Mohammad Mneimneh a décrit son travail au sein d'une équipe présidée par Wissam Hassan et la répartition des rôles entre le protocole, la sécurité et les personnalités qui évoluaient dans l'orbite de Rafic Hariri avec des tâches qui leur étaient affectées de manière non officielle le plus souvent.
Qui faisait quoi, comment se déployait l'emploi de temps de l'ancien Premier ministre, de quelle manière la grille des rendez-vous était organisée et quels sont les noms qui devaient apparaître sur cette grille et ceux qui devaient en être rayés pour des raisons de sécurité mais aussi politiques.
On apprendra ainsi que les visites (souvent nocturnes) de l'ancien chef des services de renseignements syriens, Rustom Ghazalé – qui ne devaient pas être annoncées à l'avance dans la plupart des cas –, étaient toujours maintenues dans le secret le plus total, sachant que même les fonctionnaires du protocole pouvaient ignorer sa présence à plusieurs occasions. Afin de garantir la confidentialité de telles rencontres, l'étage où le recevait généralement l'ancien Premier ministre devait être évacué et les visiteurs congédiés afin que personne ne puisse se douter de la réunion qui avait lieu entre les deux hommes.
La même discrétion devait s'appliquer lorsque l'ancien chef de gouvernement avait des rencontres avec des responsables du Hezbollah dont les noms n'étaient jamais marqués dans le registre des visiteurs, souligne M. Mneimneh.


À la question du juge Braïdy qui lui demandait comment s'organisaient les visites de Rafic Hariri à Anjar où était établi Rustom Ghazalé, le témoin précise que le protocole n'était pas impliqué dans l'organisation logistique de ce type de rendez-vous dont son équipe était tenue à l'écart, « puisqu'ils étaient souvent organisés à l'aide d'un intermédiaire ».
C'était également par le biais d'un intermédiaire – Moustapha Nasser – qu'étaient organisées les rencontres de l'ancien chef de gouvernement avec le secrétaire général du Hezbollah et « non par le biais du protocole », confie encore Hassan Mneimneh.


On apprendra également de lui que des noms de substitution devaient parfois figurer à la place des noms de certaines personnalités, telles que Ayad Allaoui, ancien Premier ministre irakien, et que le colonel Imad Osman (devenu aujourd'hui chef des services de renseignements des Forces de sécurité intérieure) était un ami proche de Rafic Hariri auprès duquel il se rendait souvent.


Au tour de la défense de passer au crible les noms de certaines personnes évoquées au cours du témoignage, leur rôle et le type de relation qu'elles entretenaient avec Rafic Hariri, avant de s'étendre – une fois de plus – sur la fonction exacte de Wissam Hassan et sa disparition « incongrue » le jour de l'assassinat.
Prenant la parole, Antoine Korkmaz, l'avocat de défense de Moustapha Badreddine, l'un des cinq accusés du Hezbollah, s'est dit étonné que l'adjoint du chef du protocole ne sache pas si son patron était ou non présent sur le lieu de son travail la veille de l'assassinat. Il lui demande ensuite d'expliquer la raison pour laquelle il avait préalablement affirmé qu'il était inquiet de ne pas voir venir à Koraytem Wissam Hassan, puisqu'il « savait pertinemment que ce dernier avait un examen académique ». Ce à quoi le témoin répond que dans un tel contexte, l'on s'attend généralement à voir les gens les plus proches de Rafic Hariri se ruer vers Koraytem après une tragédie de cette ampleur. « Dans ce contexte, nous étions effectivement inquiets pour lui », devait conclure le témoin avant que le président de la chambre de première instance ne lève la séance.

 

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commentaires (5)

Je crois qu'à ce stade, même Rafic Hariri s'en fout de savoir qui l'a tué...

NAUFAL SORAYA

20 h 39, le 12 novembre 2014

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Commentaires (5)

  • Je crois qu'à ce stade, même Rafic Hariri s'en fout de savoir qui l'a tué...

    NAUFAL SORAYA

    20 h 39, le 12 novembre 2014

  • Que de visites secrètes et nocturnes de Rustom Ghazalé ou autres à Koraytem resteront toujours obscures surtout si ces hommes n 'existent plus .

    Sabbagha Antoine

    14 h 16, le 12 novembre 2014

  • ASSEZ DE PAROLES... RÉSULTAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 06, le 12 novembre 2014

  • L’Anthracite dit qu'il a mieux à faire que d'aller rendre sa comptabilité pour qu’1 "TSL" soit satisfait ! Celui-ci le rappellera à ses obligations avant de lui flanquer une contravention. Un quelconque mouftera que c'était rapide comme expression. Quant à la Figue, ses délicatesses il suçotera : Faut que chacun se souvienne qu'on a des responsabilités vis à vis du monde chïïtique ! Il faudrait qu’1 Sain lui explique en assassin, qu’il ne faut pas que les vertueux payent les fautes des Malsains ! Un mot de + de l’hassine please : Après avoir défini les juges de ces "fous d’allâh" comme anthropologiquement différents de la "race?" fakkîhàRienne, le sé(yy)ide estime devoir réhabiliter ses amis puisqu'ils n'avaient tué personne selon lui, et qu'ils s'étaient limité à envoyer 1 type "blindé" passer des vacances dans l’au-delà ! C'est carrément ajouter "l'odieux à la goujaterie", mais il semble que les fakîhistes ont décidé de tout supporter du nobody. Que l’on se console car il ne ressemble en fin qu’à 1 mollâh Per(s)cé de bonne humeur tellement Niaise à la libanaise. Même si des "malveillants" Sains n'hésitent pas à qualifier d'archaïque son fakihdiotisme, il n'en reste pas - que lorsqu'il se veut insolent, il fait preuve d'1 charme suranné assez attendrissant ! Avec ses "rupins" des champs de Tombac, il donne à penser qu'il nomme purotins les "déshérités qu'il lui arrive d’user et loubards ses résistanciels. Quel vrai plaisir, franchement, de jacter en jars indigène comme ça !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 06, le 12 novembre 2014

  • CETTE HISTOIRE DE SAVOIR QUI A TUÉ HARIRI COMMENCE À RESSEMBLER À CELLE LÀ. UN PROF POSE UNE QUESTION À UN ENFANT PENDANT L'HEURE DE CATÉCHISME: QUI A TUÉ JÉSUS ? L'ENFANT RÉPOND : CE N'EST PAS MOI. LE PROF FURIEUX DE CETTE RÉPONSE L'A INSULTÉ ET L'HUMILIÉ DEVANT LA CLASSE. ARRIVÉ À LA MAISON, IL RACONTE TOUT À SA MÈRE. FURIEUSE À SON TOUR ELLE SE DIRIGE VERS L'ÉCOLE ACCOMPAGNÉE PAR TOUT LE VILLAGE. ELLE VOIT LE PROF EN LUI HURLANT POURQUOI TU AS HUMILIÉ MON FISTON. IL LUI DIT MADAME JE LUI POSE LA PLUS SIMPLE QUESTION EN LUI DEMANDANT QUI A TUÉ JÉSUS ? IL ME DIT C'EST PAS MOI. AVANT QUE CE MALHEUREUX PROF TERMINE SA PHRASE, LA MÈRE ET TOUT LE VILLAGE DERRIÈRE ELLE LUI ONT HURLÉ: MAIS IL TE L'A DIT QUE CE N'ÉTAIT PAS LUI..NON ?

    Gebran Eid

    02 h 22, le 12 novembre 2014

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