"La conspiration (...) a permis à l'Iran de transférer des millions de dollars au Hezbollah, à la force Al-Qods et à d'autres organisations terroristes activement engagées dans le meurtre et la mutilation de soldats et de civils américains en Irak", indique la plainte qui recense des attaques survenues entre 2003 et 2011.. AFP/Ramzi Haidar
Des familles de soldats américains ont attaqué en justice lundi cinq banques européennes pour avoir illégalement transféré vers l'Iran plusieurs millions de dollars qui auraient servi à financer des attaques terroristes en Irak, indique leur plainte.
Au total, 85 familles de soldats déployées en Irak ont porté plainte à New York contre Credit Suisse, Barclays, HSBC, Standard Chartered et Royal Bank of Scotland (RBS) qu'elles accusent d'avoir contourné les sanctions américaines imposées au régime de Téhéran pour son programme nucléaire.
"La conspiration (...) a permis à l'Iran de transférer des millions de dollars au Hezbollah, à la force Al-Qods et à d'autres organisations terroristes activement engagées dans le meurtre et la mutilation de soldats et de civils américains en Irak", indique la plainte qui recense des attaques survenues entre 2003 et 2011.
(Lire aussi : USA : la Chambre veut sanctionner les banques qui financent le Hezbollah)
"Plusieurs milliards de dollars"
Selon les familles, les banques incriminées ont conclu des accords avec Téhéran "en toute connaissance de cause" pour dissimuler ces transactions en dollars qui transitaient par les Etats-Unis en passant notamment par la banque Iranienne Saderat, elle aussi visée par la plainte. Les sommes que l'Iran aurait ainsi accumulées s'élèveraient au total à plusieurs milliards de dollars et lui auraient également permis d'acheter de la technologie pour son supposé programme d'armes de destruction massive, assure la plainte.
Cette "conspiration" aurait commencé dès 1987 et continuerait encore aujourd'hui, affirment les plaignants.
Plusieurs des banques visées dans la plainte ont été déjà dans le collimateur des autorités américaines pour leurs liens avec l'Iran.
Credit Suisse a ainsi dû payer 536 millions de dollars d'amende en 2009 pour avoir violé les sanctions américaines contre plusieurs pays, dont l'Iran, tout comme la britannique Standard Chartered qui a dû s'acquitter d'une amende de 670 millions de dollars fin 2012 pour les mêmes faits. Sa compatriote HSBC a, elle, été pointée du doigt dans un rapport parlementaire de juillet 2012 l'accusant d'avoir réalisé pour 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l'Iran.
Contactées par l'AFP, Credit Suisse et Barclays n'ont pas souhaité faire de commentaires. Cette action tombe au moment où de grandes puissances occidentales négocient avec l'Iran pour parvenir à un accord sur l'étendue de son programme nucléaire avec la date-butoir du 24 novembre.
La plainte ressemble quelque peu au procès intenté à l'établissement jordanien Arab Bank par quelque 300 Américains, victimes ou ayants-droit de victimes d'une vingtaine d'attentats terroristes entre 2001 et 2004 en Israël, à Gaza et en Cisjordanie.
En septembre, Arab Bank avait finalement été reconnue coupable par un jury populaire de Brooklyn(New York) d'avoir financé indirectement les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique. La banque a demandé la tenue d'un nouveau procès.
Pour mémoire
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commentaires (3)
Mise en place d'une traque intense des banques et des institutions financières ayant des liens avec le Hezbollah ; assortie d’amendes dissuasives aux contrevenants .Interdiction faite aux opérateurs satellitaires de diffuser sa chaîne al-Manar, classement du Hezbollah en tant qu’organisation de Narcotrafic et organisation Criminelle Transnationale en vertu du "Foreign Narcotics Kingpin Designation Act". Ces mesures coercitives entérinés et votés seront lourdes de conséquence pour le Hezb. Aussi dans tout pays un partit désigné comme Hautement Criminel, subissant un boycott financier et une limitation de ses moyens de diffusion, verrait ses membres le déserter et ses alliés l’abandonner. Au Liban rien de tel. La tyrannie l’oppression et la terreur du Hezb ont-ils atteint un paroxysme privant les libanais de discernement et de libre arbitre. Le fatalisme a succédé à l’aveuglement pour certains chrétiens, pour d’autres il sera temps d’exprimer leurs regrets dans les urnes au moment opportun.
ANDRE HALLAK
11 h 03, le 11 novembre 2014