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Liban - La situation

Rupture du dialogue sur la présidentielle entre Aoun et Hariri

L'actualité politique locale a été marquée par trois développements significatifs hier : l'annonce par Michel Aoun que le dialogue avec le courant du Futur sur la présidentielle est rompu ; l'allusion claire du ministre de la Défense, Samir Mokbel, au fait que le don iranien à l'armée « ne fait pas l'unanimité des ministres » ; et une prise de position publique inhabituelle du Saint-Siège en faveur de l'élection d'un président de la République.
La rupture du dialogue sur la présidentielle avec le courant du Futur a été annoncée par M. Aoun dans un entretien au quotidien as-Safir.
Le chef du CPL y affirme que la prorogation du mandat de la Chambre avait pour but de maintenir le statu quo car la popularité de Saad Hariri est en recul alors que la sienne progresse.
Et d'ajouter que le dialogue sur la présidentielle s'est interrompu car le ministre saoudien des Affaires étrangères a opposé un veto à son élection et que Saad Hariri n'était pas libre de ses décisions.


Le député Ahmad Fatfat a réagi avec virulence aux propos de M. Aoun. « Ce dernier sait bien que le veto à son élection ne vient pas de l'extérieur, mais de nos propres alliés et de certains membres du Futur », a-t-il dit.
Et d'ajouter : « Les revers font perdre ses nerfs à M. Aoun. Nous avons eu raison. Celui qui perd facilement ses nerfs n'a pas qualité pour être président. »
Par ailleurs, faisant allusion à des propos selon lesquels M. Aoun considérait que seuls lui-même et le Hezbollah sont « enracinés dans la terre », M. Fatfat a affirmé que « nul ne détient le droit de dire qui est enraciné et qui ne l'est pas », et que de tels propos sont « graves et racistes ».
« Si M. Aoun veut rompre le dialogue avec nous, c'est son affaire ; de notre côté, nous ne cherchons pas la rupture du dialogue. »


En tout état de cause, ces propos sont intervenus alors que, pour la première fois, sortant de sa réserve habituelle en la matière, le nonce apostolique au Liban Gabriele Caccia a appelé hier à l'élection sans retard d'un président de la République.
Cette invitation, justifiée aux yeux du Saint-Siège par « le bien public », a été lancée à partir du siège patriarcal de Bkerké, où s'ouvrait hier la session annuelle de l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (Apecl).


Pour sa part, dans son entretien avec as-Safir, Michel Aoun a affirmé que les seules trois voies de sortie du blocage actuel sont... son élection ; des élections législatives antérieures à l'élection présidentielle (qui lui accorderaient une plus grande popularité) ; l'élection du président au suffrage universel (qu'il est sûr de remporter) et « un compromis national » en vertu duquel les groupes parlementaires se décideraient à accorder la présidence à l'homme qui détient la plus large popularité sur le plan chrétien.
Ce n'est donc pas demain que le Saint-Siège sera écouté.
Enfin, on a déduit hier des propos tenus par le ministre de la Défense, Samir Mokbel, que le Liban s'apprête à rejeter l'offre d'armes iranienne. Le ministre a affirmé en effet que « tous les ministres ne sont pas en faveur de cette offre », qui doit être avalisée par le gouvernement, jeudi. Sans unanimité, l'offre ne sera donc pas acceptée. Selon certaines sources, une proposition venant de Jordanie et bénéficiant de l'aval de Washington s'y substituerait.

 

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commentaires (13)

Le plus beau dans toute cette histoire c'est que le Général veut persuader tout le monde qu'il est non seulement le candidat le plus "fort" et le plus populaire parmi les Chrétiens, mais qu'il est aussi un candidat "consensuel"...Si la première proposition peut se discuter(sans toutefois entrer profondément dans la discussion du sens du mot "fort" appliqué au président libanais de l'après Taef...), la dernière proposition est aussi vraie que si je me présentais comme étant George Clooney!

Georges MELKI

17 h 25, le 11 novembre 2014

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Commentaires (13)

  • Le plus beau dans toute cette histoire c'est que le Général veut persuader tout le monde qu'il est non seulement le candidat le plus "fort" et le plus populaire parmi les Chrétiens, mais qu'il est aussi un candidat "consensuel"...Si la première proposition peut se discuter(sans toutefois entrer profondément dans la discussion du sens du mot "fort" appliqué au président libanais de l'après Taef...), la dernière proposition est aussi vraie que si je me présentais comme étant George Clooney!

    Georges MELKI

    17 h 25, le 11 novembre 2014

  • PAUVRE HARIRI ! BOYCOTTÉ PAR "S'EN-FOUT" ( QUI LUI AVAIT OCTROYÉ UN BILLET D'AVION "ONE WAY"... ON S'EN SOUVIENT DE CETTE BÊTISE... PUIS COURU APRÈS LUI POUR LE SUPPLIER... ) IL NE PEUT PLUS DORMIR DE REGRETS... AVOIR PERDU UNE TELLE "AMITIÉ" !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 58, le 11 novembre 2014

  • Il est une certitude dans le comportement de Michel AOUN : elle a été révélée par sa soumission totale au Hezbollah et au régime syrien. Or, manifestement ce sont de piètres associés, car Michel Aoun n’a pas l’envergure d’un chef d’état. A force de calculs sophistiqués comme dans un jeu vidéo, ils ont oublié que derrière les combines il y a des hommes, ici Michel Aoun. Michel Aoun est un faible : il s’incline devant les partis, ses associés qui ne peuvent qu’apporter que la perte et la disparition d’un état libanais et face à cette faillite en instaurant un faible au pouvoir. Michel Aoun s'est lamentablement mesuré à un Geagea et il a perdu, il s'attaque ensuite à Saad Hariri. Il n'a vraiment pas l'envergure d'un chef d'Etat, mais il a la force des faibles et il ne lui reste que son honneur. Il est donc capable de tout et sortira l'arme nucléaire s'il le faut, en l'occurrence entrainer ses partisans chrétiens dans la débâcle qu’il apporte avec lui. Son obsession du pouvoir est connue. Combattre sur les idées, d'accord, mais pas avec l'esprit de Machiavel ou la mentalité de Iago dans Othello.. Par contre la relance, l'emploi, la dette, les économies publiques, c'est un fiasco total dans son langage; c'est pourtant sur ce terrain que seront jugés tous les politiques libanais. C'est d'un homme d'état de premier plan dont a besoin le Liban, Monsieur Michel Aoun n'est qu'un second couteau et ne sera jamais rien de plus. Il est incapable de sortir sa mitraillette

    FAKHOURI

    16 h 22, le 11 novembre 2014

  • La rupture du dialogue est mauvais surtout que le pays passe une phase assez dangereuse. Il risque de ne plus exister comme il est actuellement .

    Sabbagha Antoine

    15 h 48, le 11 novembre 2014

  • Au change le General phare Aoun , vrai citoyen libanais n'est vraiemnt pas celui qui perdra de cette " rupture" .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 22, le 11 novembre 2014

  • La variante si tendance dans that platitude ambiante, est qu’il faut donner du temps au caporal…. ou laisser passer l'orage. Mais le ton émollient, une sorte de pansement pour esprits « enflammés », convient surtout à du simple institutionnalisme ! Ce fut donc boSSfèèèr qui, après le "succulent" plat journalier de késchék rituel, énonça doctement ce qui inspira tant d’indigènes oranginés : "La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de ne point répondre à ceux qui les posent." ! Plutôt que de suivre bossfééér avec ses conseils de "gentleman" farmer bigaradier, combien de "caporalisés" ne s'exténuent-ils pas à multiplier les initiatives + souvent articulées sur quelque ambition oranginée plutôt que sur le bien public ? Ce qui les amène à se tirer 1 balle dans les pieds, et c'est 1 des exercices préférés des boSSfàRiens qui feraient mieux de tirer cette balle dans les pieds de leur partenaire fakihdiotiste, ce qui serait surely + jouissif. Non, ils pestent et viennent ensuite gémir et pleurnicher, sans réaliser que ces pieds per(s)cés montrent en réalité leurs chaussettes trouées und celles de ce fakkihiste Per(s)cé. De la propension à se tirer 1 balle dans les pieds en passant par l'obligation de donner à ce petit caporal du temps, cette terminologie a au moins débarrassé ces Libanais pour le moment, sauf pour les + réformés d'entre eux, de l’insupportable "Changementalisme" dont on se croyait obligé les 14 Sains éhhh libanais ; d'a b a s o u r d i r !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 54, le 11 novembre 2014

  • " M. Aoun considérait que seuls lui-même et le Hezbollah sont « enracinés dans la terre »", c'est le côté amateur ou paysan (au sens péjoratif)? Il ne faut pas oublier que représenter le peuple libanais ce n'est pas juste les 2,5 millions qui résident au Liban mais également la diaspora car dans cette masse là il y en a qui souhaiteraient revenir, temporairement ou pas.

    Olivier Georges

    12 h 14, le 11 novembre 2014

  • "Michel Aoun a affirmé que les seules trois voies de sortie du blocage actuel sont... son élection ; des élections législatives antérieures à l'élection présidentielle (qui lui accorderaient une plus grande popularité) ; l'élection du président au suffrage universel (qu'il est sûr de remporter) et « un compromis national » en vertu duquel les groupes parlementaires se décideraient à accorder la présidence à l'homme qui détient la plus large popularité sur le plan chrétien.", cela fait quatre et pas dans le bon ordre! D'ailleurs il y a une contradiction flagrante dans le raisonnement puisque le suffrage universel ne nécessite pas l'élection de députés antérieurement à celle propre à la Présidence

    Olivier Georges

    12 h 07, le 11 novembre 2014

  • LIBANAIS ! Quand aurez-vous enfin la volonté et le courage d'envoyer au diable ces empêcheurs de vivre normalement et d'élire un président de la République digne de ce nom ? N'y a-t-il vaiment que ces deux-là pour décider du sort de notre pays: l'un âgé de plus de 80 ans...l'autre trop mou et vivant en-dehors du Liban? Qu'ont-ils fait de valable pour le peuple libanais ? Mis à part ceux qui les suivent aveuglement, auprès de qui sont-ils "populaires" dans le reste de la population ? Nous en avons assez de ces éternelles tergiversations et de voir comment notre Liban part à la dérive à cause de leur orgueil et de leur inconscience criminelle ! LIBANAIS, agissez vite avant qu'il ne soit trop tard ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 06, le 11 novembre 2014

  • Le dialogue est coupé qu'il dit. La question est: Y a-t-il eu dialogue? Comment cela se peut-il si ce Monsieur n'accepte rien moins que lui, lui et rien que lui présentant a tout moment des solutions qui, soi-disant et de toute manière, lui donneront le pouvoir. De plus il prétend gagner en popularité alors que le contraire est vrai. Depuis 1989 il a bafoué toute les lois et règles constitutionnelles, il continue de le faire sans sourciller mettant en danger les droits d'une grande partie du peuple Libanais spécialement ceux des Chrétiens dont il prétend défendre les intérêts.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 50, le 11 novembre 2014

  • "S'EN-FOUT" FERAIT UN BON PRÉSIDENT D'UNE ACCALMIE UNIQUEMENT S'IL CHANGE DÉFINITIVEMENT DE BOUSSOLE ET DE VOCABULAIRE... OR, IL SEMBLE QU'IL NE PEUT PAS LE RÉALISER ENCORE... ET CROIT GAGNER DE LA POPULARITÉ CHEZ LES CHRÉTIENS QUAND C'EST TOUT À FAIT LE CONTRAIRE À CAUSE DE SON INCONTRÔLABLE NATURE, ET DE SES POSITIONS ET DÉCLARATIONS ET ERRONNÉES ET IRRESPONSABLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 58, le 11 novembre 2014

  • LA SITUATION. Toute l'actualité politique girait hier autour de la position et l'annonce du général Aoun, dans un entretien au journal as-Safir, qu'il rompt le dialogue avec Hariri. Le général qui est prêt -avec son allié, le Hezbollah- à bloquer 10 Liban sur le principe "Moi ou pas de président", s'étonne en effet que Hariri et son courant du Futur ne l'acceptent pas à la tête de l'Etat, alors que depuis son retour au Liban en 2005 il a tout fait pour être aux yeux de tous les Libanais le leader le plus modéré et centriste que le Liban ait jamais connu. Il a commencé par la signature en février 2006 de la "Feuille d'entente" avec sayyed Hassan Nasrallah pour s'intégrer dans la modération et la neutralité spectaculaires du Hezbollah et celle de l'axe Iran-Assad-Hezb. Puis durant huit ans, et chaque semaine, il a adressé toutes les insultes possibles à Hariri, à son courant et au 14 Mars, allant même jusqu'à mépriser les personnalités de ce camp qui étaient assassinés à intervalles réguliers, disant que leur assassinat pouvait bien être pour "une question de femmes". Le général ne comprend pas comment après tous ces gestes magnifiques de neutralité, de modération, de centrisme et d'amitié, Hariri, son courant du Futur et son public sunnite, qui constitue l'écrasante majorité de la communauté sunnite du Liban, puissent avoir la moindre hostilité et le moindre rejet à sa candidature à la présidence.

    Halim Abou Chacra

    05 h 57, le 11 novembre 2014

  • LES DEUX MERCENAIRES NE SERONT JAMAIS D'ACCORD SUR UNE ENTENTE, TANT QUE LE VOLCAN DE LA HAINE EST TOUJOURS EN ACTION, ENTRE L'ARABIE SAOUDITE ET L'IRAN. DONC ELLE N'EST PAS SUR L'ORDRE DU JOUR CETTE ENTENTE.

    Gebran Eid

    05 h 50, le 11 novembre 2014

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