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Liban

À Issa Goraieb

Le meilleur d'entre nous. L'Orient-Le Jour est une grande famille, une institution, un symbole, certes, et nous achevons ce soir de fêter ensemble nos 90 ans. Cependant, cher Issa, et c'est un secret de Polichinelle, depuis que je suis sur les bancs de l'école, lorsqu'il est question de L'Orient-Le Jour, c'est immédiatement à vous que l'on pense. Entré au Jour en janvier 1965, vous avez été appelé à prendre vos fonctions de rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour en mars 1976 après le martyre d'Édouad Saab, et on vous doit l'exploit d'avoir porté à bout de bras, avec Amine Abou Khaled, Roger Geahchan et Camille Menassa, le journal durant trois décennies, les plus terribles que le pays ait traversées, celle de la guerre, avec son lot d'atrocités et de risques, et celles de la tutelle syrienne, avec toutes ses contraintes au niveau des libertés publiques. À mon niveau, entré au quotidien en 1999, je peux témoigner du fait – et j'en ai fait personnellement l'expérience à certaines reprises – que vous vous êtes toujours opposé, avec cette force de caractère féline qui vous particularise, à la censure et aux pressions que l'on cherchait à imposer pour museler certains opposants ou impressionner certains journalistes. Sur ce plan, vous avez fait, et avec vous, sous votre pilotage, l'équipe du quotidien aussi, de la résistance culturelle à l'occupation, pour reprendre l'expression chère au père Sélim Abou, qui, d'ailleurs, vous a mentionné, ainsi que L'Orient, dans plusieurs de ses célèbres discours de la Saint-Joseph durant ces années sombres. Vous avez ainsi maintenu (et maintenez toujours, en tant qu'éditorialiste) des repères solides au niveau de la ligne éditoriale et des valeurs défendues par le journal, hérités des pères fondateurs, Georges Naccache et Michel Chiha, dont vous êtes indiscutablement le fils spirituel. Je peux également témoigner de votre perfectionnisme architectural dans la confection de vos articles et de cette humilité caractéristique des plus grands qui vous pousse toujours, au bout de cinquante ans passés au sommet de la hiérarchie, à échanger et débattre avec chacun sur le thème que vous souhaitez aborder dans votre éditorial avant de passer à l'écriture. Il me faut enfin évoquer votre panache et votre élégance inégalables, ainsi que cette touche musicale, avec le saxophone un peu bluesy, un peu jazzy, qui viennent contribuer à renforcer votre singularité iconique, presque sortie d'un roman de Gabriel Garcia Marquez.

À Christian Merville, Issa Goraieb, Nagib Aoun
On peut vous qualifier de « vétérans », d'« anciens », de « seniors ». Tout cela, vous l'êtes, c'est vrai.
Moi, je souhaite cependant choisir d'autres termes pour vous désigner. À mes yeux, vous êtes, avant tout, des symboles de solidité, d'authenticité, de vérité, et, surtout, de continuité, de stabilité, de pérennité. Vous êtes des initiateurs, vous représentez la force du droit et de la sagesse, vous êtes le socle, les fondations, l'infrastructure sur lesquels ce journal repose. Et je m'exprime délibérément au présent, parce que vous êtes plus que jamais une condition sine qua non du présent et une garantie incontournable de l'avenir de ce journal.
Sans chacun de vous, sans chacun de nous tous, il n'y a pas d'avenir qui tienne à L'Orient-Le Jour.
Cela est tout bonnement indiscutable.
Je vous remercie.

Le meilleur d'entre nous. L'Orient-Le Jour est une grande famille, une institution, un symbole, certes, et nous achevons ce soir de fêter ensemble nos 90 ans. Cependant, cher Issa, et c'est un secret de Polichinelle, depuis que je suis sur les bancs de l'école, lorsqu'il est question de L'Orient-Le Jour, c'est immédiatement à vous que l'on pense. Entré au Jour en janvier 1965, vous avez...

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