Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a élargi son territoire dans le nord-ouest de la Syrie, a affirmé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon l'ONG, les jihadistes se sont emparés de Soufouhoun, al-Fatira et Hizarine dans la province d'Idleb, où, depuis une semaine, les affrontements avec d'autres groupes rebelles modérés et islamistes tournent à l'avantage d'al-Nosra. Ces trois localités étaient jusqu'à présent sous le contrôle de groupes rebelles dont le mouvement Hazem, armé en partie par les États-Unis. La semaine dernière, al-Nosra avait capturé la localité de Khan al-Sobol après le retrait des membres du groupe Hazem et un bastion d'un autre groupe modéré, le Front révolutionnaire syrien (FRS), dans la région de Jabal Jawiya, située aussi dans la province d'Idleb. Ces défaites portent un coup aux efforts des États-Unis de créer et d'entraîner une force rebelle modérée qui fasse le poids face au régime de Bachar el-Assad, mais aussi face aux jihadistes.
Ailleurs dans le pays, 40 combattants ont été tués dans des affrontements entre forces loyales au régime et al-Nosra appuyé par des rebelles islamistes dans le sud du pays, près du Liban, a aussi indiqué hier l'OSDH. « Au moins 26 membres des Forces de la défense nationale (prorégime) et 14 combattants du Front al-Nosra et rebelles islamistes ont péri dans des combats jeudi dans la région de Beit Tima », selon l'ONG.
À Kobané, après plusieurs jours de répit relatif, les combats ont repris avec intensité, dans le centre, où se trouvent la municipalité et la rue de la Liberté. L'EI a bombardé les positions kurdes, et les peshmergas kurdes irakiens, dont l'arrivée il y a quelques jours a allégé le siège de la ville, ont riposté à leur tour en bombardant les positions de leurs adversaires à la périphérie de la ville, selon l'OSDH. Les avions de la coalition conduite par les États-Unis ont mené plusieurs raids sur les positions de l'EI dans le sud-ouest de Kobané.
Pour leur part, les avions du régime ont largué des barils d'explosifs sur Marj as-Sultan, à 15 km à l'est de Damas, tuant deux hommes, deux femmes et deux enfants, selon la même source.
Écoles fermées par l'EI
Dans la province de Deir ez-Zor, fief de l'EI, les jihadistes ont décidé de fermer toutes les écoles dans les zones qu'ils contrôlent, dans l'attente d'une révision des programmes et des enseignements, rapportaient hier des habitants de la région et l'OSDH, qui précise que des responsables de l'EI ont réuni mercredi dernier les responsables des services éducatifs de la province. Ils leur ont annoncé que tous les enseignants allaient devoir suivre une formation religieuse pendant un mois et que les programmes allaient être revus pour les expurger des enseignements « infidèles ». Les cours de physique et de chimie ont déjà été supprimés dans plusieurs écoles au profit de l'enseignement religieux.
Par ailleurs, un évêque oriental, l'Indien Theophilos Kuriakose, a demandé au pape François, qui le recevait hier, d'intervenir auprès du gouvernement turc au cours de sa visite à Ankara le 28 novembre pour tenter d'obtenir la libération de deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie en avril 2013.
En Irak, les forces de sécurité contrôlent la majeure partie de Baïji, au nord de Bagdad, après y avoir fait reculer les jihadistes de l'EI, ont indiqué des responsables irakiens. Les forces de sécurité irakiennes, aidées par des miliciens et des membres de tribus sunnites alliées au gouvernement, avaient lancé le mois dernier une opération pour reprendre par le Sud cette ville contrôlée par les jihadistes depuis des mois. Dans cette même ville, un général de la police irakienne a été tué hier dans un attentat-suicide au camion piégé, ont indiqué des responsables. L'explosion a tué le général Faiçal Ahmad ainsi que trois policiers, et blessé six autres, selon ces sources.
Enfin, le président américain Barack Obama a autorisé hier l'envoi de 1 500 conseillers militaires américains supplémentaires en Irak pour entraîner et assister les forces irakiennes, y compris kurdes, dans la lutte contre l'EI, a annoncé la Maison-Blanche. M. Obama a également autorisé les soldats américains à être déployés en dehors de Bagdad et d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où ils se trouvent actuellement, a précisé Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Ces troupes « ne seront pas engagées dans les combats », a-t-il souligné.
(Sources : agences)
commentaires (5)
Et bientôt dans le Centre-Est libanais.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 20, le 10 novembre 2014