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Économie - Technologies

Quand l’industrie high-tech mise sur la santé connectée

Systèmes de sommeil pour veiller sur nos nuits, bracelets et balances intelligents, tensiomètres et autres traqueurs branchés au poignet... Et si ces objets connectés deviennent les premiers à donner un diagnostic sur notre santé ?

C’est dans le domaine de la santé que l’on trouve le plus grand nombre d’objets connectés. Ils sont en passe de révolutionner la manière de surveiller notre santé.

Les annonces liées à la santé connectée se sont bousculées la semaine dernière avec Microsoft qui lance son « Microsoft Band », un bracelet permettant de surveiller sa forme, ou encore Google avec sa plateforme « Google Fit ».
Mesure de l'activité physique, comptage de calories, tensiomètres connectés pour tous ceux qui souffrent de maladies cardio-vasculaires... C'est dans le domaine de la santé que l'on trouve le plus grand nombre d'objets connectés. Ils sont en passe de révolutionner la manière de surveiller notre santé. Ce marché en croissance exponentielle pourrait dépasser les 20 milliards d'euros en 2017.
Selon un sondage Ifop (Institut français d'opinion publique), près de 11 % des Français indiquent posséder un appareil connecté à Internet avec en premier lieu les balances intelligentes dans les salles de bains (6 %) et les montres (2 %). En 2017, l'Hexagone devrait compter environ 11 millions d'adeptes.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Denise Silber, experte en santé numérique et fondatrice du site Doctors 2.0, explique que ce marché est poussé par l'engouement pour les téléphones mobiles et tablettes de « façon générale ».
« Il se trouve que la mobilité est très recherchée dans la santé. Malheureusement, nous sommes toujours organisés essentiellement autour d'une consultation dans un lieu fixe », ajoute l'experte.
Le temps perdu pour le déplacement, l'absence de communication entre patient et professionnel en dehors de la consultation sont les principaux inconvénients de l'organisation traditionnelle.
« Avec la mSanté, le patient gagne du temps, il peut communiquer en dehors de la consultation sans déranger téléphoniquement, le médecin peut aussi faire partie d'une communauté professionnelle plus facilement », estime Mme Sibler.
De 20 000 en 2012, les applications santé et bien-être sont passées à 100 000 dont 40 000 médicales en 2013. Galaxy S5, le dernier-né de Samsung, comporte par exemple un cardio-fréquencemètre pour prendre son pouls, tandis que Google et Novartis développent ensemble des lentilles de vue connectées pour les diabétiques.

Facteur d'angoisse ?
Le principal frein à l'achat de ces objets connectés serait le manque de confiance dans la fiabilité des mesures.
Il faut rappeler, en effet, que ces appareils servent à mieux surveiller sa santé au quotidien en effectuant des petits examens. Le médecin doit intervenir après pour analyser toutes ces données. Au risque de fabriquer une génération « d'hypocondriaques », qui se met à paniquer au moindre message envoyé.
D'autres freins à l'achat seraient la méfiance sur l'utilisation des données et le risque d'intrusion dans la vie privée.
« En ce qui concerne la santé, en France, beaucoup d'efforts sont faits pour préserver la confidentialité des patients. Mais il y aura toujours des incidents, les consommateurs font peu pour se protéger. Par exemple, ils vont utiliser les mêmes pseudos sur plusieurs sites, rendant plus facile leur identification », rappelle l'experte.

Quels rôles pour les assurances-maladie ?
Les objets connectés, par leur simplicité d'utilisation, leur précision et leur côté ludique, sont un formidable outil de sensibilisation auprès de leurs utilisateurs. Une aubaine pour l'assureur.
À cela s'ajoute la possibilité pour l'assureur, en communiquant sur ces nouveaux usages, de promouvoir son image : à la fois moderne et soucieuse de ses clients. Cibler une population technophile, donc jeune, a aussi l'avantage de présenter des risques moindres.
Mais la dimension économique reste une question majeure, notamment en France où la gestion de sa santé et donc l'investissement économique peuvent être complexes.
C'est la Sécurité sociale qui doit payer ? Ou bien ce sont les mutuelles et les assurances ?
« La grande question porte sur la relation entre "remboursement" et usage des services d'accompagnement. Les "payeurs" n'iront-ils pas jusqu'à vouloir exiger la meilleure observance des prescriptions en retour des remboursements ? » se demande Mme Silber.
Du côté de la relation patient/médecin, Mme Silber estime que les jeunes médecins voient l'intégration du numérique dans la vie de tous les jours comme quelque chose de normal. « Ils ont davantage l'idée que le patient responsable est le meilleur allié du médecin. »
Elle conclut en affirmant que le grand changement vient du patient: « Il accède à des sources d'informations, communique avec d'autres patients, il est actif avant et après les rencontres (rares) avec les médecins. »
« Des patients qui vont faire évoluer le corps médical », une suggestion qui peut brouiller la frontière entre les objets connectés (qui relèvent du simple bien-être de la personne) et ceux dotés d'un véritable impact médical.

Les annonces liées à la santé connectée se sont bousculées la semaine dernière avec Microsoft qui lance son « Microsoft Band », un bracelet permettant de surveiller sa forme, ou encore Google avec sa plateforme « Google Fit ».Mesure de l'activité physique, comptage de calories, tensiomètres connectés pour tous ceux qui souffrent de maladies cardio-vasculaires... C'est dans le...

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