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Liban - Salon du livre

« 100 ans, ou presque », une saga de « L’OLJ » qui reflète le débat national sur l’histoire du Liban et du P-O

« Un quotidien n'est pas seulement une entreprise : il est une part de l'agora où se déroule le débat démocratique (...). Il a une histoire propre, entrelacée à l'histoire tout court, il est promoteur de valeurs, il participe à la formation des citoyens. » Cette petite phrase écrite par l'un des grands journalistes de Libération lors de la crise qui a secoué cette année le quotidien français s'applique, à l'évidence, à tout quotidien fidèle à sa mission journalistique, donc, aussi, à L'Orient-Le Jour... Surtout à L'Orient-Le Jour... Non pas parce qu'il est le plus ancien journal libanais, mais du fait qu'il a été fondé à la période précise de l'histoire du pays du Cèdre et de la région qui a été marquée par la naissance du Grand Liban, d'une part, et par le redécoupage du Proche-Orient, d'autre part, au lendemain de l'effondrement de l'Empire ottoman. L'Orient, l'un des deux ancêtres de L'Orient-Le Jour, a par conséquent accompagné dès sa naissance, en 1924, les crises identitaires, les frondes populaires et les tiraillements politiques nés du bouleversement géopolitique apparu après la Première Guerre mondiale et qui a constitué durant des décennies la matière première ayant alimenté les éditoriaux et les article de fond de L'Orient, du Jour et de L'Orient-Le Jour.

 

(Lire aussi: Jreige rend hommage à « L'Orient-Le Jour », « devenu le journal de référence »)


Cette concomitance et cette imbrication entre la propre histoire de ce journal, tout au long des neuf dernières décennies, et l'histoire mouvementée du Liban et de la région durant cette même période constituent la trame du nouvel ouvrage de Michel Touma, 100 ans, ou presque – Un journal, un pays, une région : des histoires.
Se basant sur un long travail de documentation, une consultation des archives et une série d'interviews, l'auteur construit son essai sur deux volets. Il présente ainsi au lecteur la saga du journal, depuis 1924 jusqu'à nos jours, en exposant les circonstances (notamment politiques) de la naissance de L'Orient, du Jour et de L'Orient-Le Jour, relatant moult détails – souvent croustillants et loufoques – se rapportant aux différentes équipes de journalistes qui ont façonné l'histoire du journal pendant 90 ans. Un chapitre important est consacré au vécu de la guerre libanaise au quotidien et au récit des dures épreuves endurées par l'équipe rédactionnelle durant les principales phases de la crise enclenchée en avril 1975.

 

(Lire aussi: Et vous, quel livre vous a le plus marqué ?)


Dans son ouvrage, Michel Touma s'emploie à mettre en relief le lien entre le passé et le présent, plus précisément entre les fondateurs et les vétérans du journal, d'une part, et la génération de la relève qui a émergé au cours de cette dernière décennie, d'autre part. Ce lien se manifeste au niveau du fil conducteur qui assure la cohérence entre les éditoriaux et analyses politiques des trois quotidiens pour ce qui a trait aux grands dossiers qui ont ponctué l'actualité locale et régionale pendant 90 ans, notamment les relations avec la Syrie, l'identité du Liban, le problème de la souveraineté face aux visées syriennes et nassériennes, les libertés, le système libéral et la cause palestinienne. C'est précisément à ce niveau qu'apparaît le second volet de l'ouvrage. Par le biais de multiples extraits d'articles s'étendant de 1924 à nos jours, l'auteur établit des corrélations entre les textes pour mieux refléter les grands débats d'idées, les courants de pensée, les diverses sensibilités et les projets politiques contradictoires qui ont caractérisé l'histoire de ces neuf dernières décennies. Ces corrélations sont d'autant plus révélatrices de la réalité ambiante que les journalistes qui ont fait (et continuent de faire) ce journal étaient (et sont) les plus à même, en raison de leurs racines socioculturelles, de comprendre les valeurs de l'Occident et de saisir dans toute leur dimension les sensibilités des populations des pays d'Orient. En ce sens, l'ouvrage constitue un équilibre minutieusement dosé entre la saga du journal et le reflet des grandes phases de l'histoire du Liban et des pays voisins.

 

Une rencontre-débat autour de L'Orient-Le Jour 100 ans, ou presque. Un journal, un pays, une région: des histoires aura lieu vendredi 7 novembre à 18h, à l'Espace Agora.
Au cours de cette rencontre, un hommage sera rendu aux vétérans du journal : Issa Goraieb, Nagib Aoun et Christian Merville. Cette rencontre sera suivie de la signature du livre au stand de L'Orient-Le Jour.

 

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