Le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a reproché aux Forces libanaises (FL) d'avoir rompu le consensus chrétien autour du refus de la prorogation du mandat du Parlement, votée hier dans l'hémicycle.
« Une nouvelle fois, c'est la même partie qui brise le consensus chrétien, et cela a été le cas depuis que le général (Michel) Aoun a rejeté l'accord de Taëf à Baabda », a-t-il dit, à l'issue de la réunion du bloc du Changement et de la Réforme. Selon lui, les FL ont brisé l'entente chrétienne à deux autres occasions avant celle-là, lors de la campagne en faveur de la loi orthodoxe (pour les élections) et lors des élections précédentes en 2005 et 2009 « quand la majorité chrétienne avait clairement été désignée par le peuple ».
Durant son intervention, M. Bassil a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la prorogation n'était pas inéluctable, et que des élections auraient pu être organisées. « Aujourd'hui, nous avons assisté à une véritable opération de mainmise au Parlement sur le choix des électeurs, étant donné que la prorogation de deux ans et sept mois signifie que les députés actuels resteront en place pour un second mandat complet, a-t-il dit. Si les élections ne sont pas susceptibles d'accorder à aucun camp une majorité des deux tiers en vue de l'élection présidentielle, comme cela a souvent été noté, est-ce une justification suffisante pour ne pas les tenir ? En fait, les élections législatives auraient été une solution pour l'impasse de l'élection présidentielle et non le contraire. »
À la question de savoir pourquoi les membres du bloc ne démissionnaient pas, M. Bassil a déclaré « qu'ils ne veulent laisser la voie libre à personne ». « Même en étant au cœur du gouvernement et de la Chambre, nous arrivons à peine à contrôler certaines situations, a-t-il expliqué. Nous ne ferons de cadeaux gratuits à personne. »
Interrogé sur les alliés du Courant patriotique libre (CPL) qui ont voté pour la prorogation, notamment le bloc du député Sleimane Frangié, le ministre a souligné que « chaque partie est restée en harmonie avec la position qu'elle avait prise précédemment ».
Pour sa part, l'ancien ministre Salim Jreissati a déploré que les députés ayant voté en faveur de la prorogation pour un mandat complet aient ignoré l'accord de Taëf, conclu jour pour jour il y a vingt-cinq ans. Pour lui, « la volonté populaire a été accaparée et la démocratie appartient au passé ». Il a salué au passage le sit-in de la société civile contre la prorogation, et confirmé qu'« un recours contre cette décision auprès du Conseil constitutionnel est l'une des options envisagées ».
Liban
Bassil : Une même partie politique responsable de la rupture du consensus chrétien
OLJ / le 06 novembre 2014 à 00h04
commentaires (4)
Mr Bassil, si vous teniez tellement a avoir des elections pour etre enfin elu, une suggestion. il y a un siege vide a jezzine suite a la mort d'un depute il y a quelques mois. organisez des elections partielles et presentez vous la bas. vous aurez peut etre plus de chance qu'a batroun....
Le Herisson
10 h 36, le 06 novembre 2014