Le chef des Forces libanaises et candidat à la présidentielle Samir Geagea a justifié hier le vote de son bloc en faveur de la prorogation du mandat du Parlement de deux ans et sept mois. « Entre la prorogation et la vacance, nous avons choisi la prorogation. Si le choix nous est donné entre la prolongation ou la chute de l'État dans l'inconnu, nous optons pour la prorogation », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, en réponse aux critiques du Courant patriotique libre de Michel Aoun. Pour le leader des FL, « le bloc du Changement et de la Réforme est coupable de deux péchés dans le but de renverser les institutions constitutionnelles comme préambule au changement du système politique : le premier est le blocage de l'élection présidentielle depuis plus de cinq mois. Le second, sa complicité avec d'autres partis, en n'ayant pas pris les mesures nécessaires pour organiser les élections législatives ».
« Il est clair que le but du bloc du Changement et de la Réforme est d'aboutir à une vacance totale, afin d'imposer une Constituante », a-t-il déclaré, assurant que « l'organisation des législatives ne relevait pas seulement du ministre de l'Intérieur, mais de tout le gouvernement ». « On ne peut pas critiquer le ministre de l'Intérieur en affirmant qu'il assume la responsabilité de ne pas avoir préparé les élections. D'autres ministres auraient dû attirer son attention sur cela. Or le bloc aouniste est représenté au gouvernement », a-t-il martelé. Et d'ajouter : « Tous vos alliés, chrétiens et musulmans, ont voté pour la prorogation. Pourquoi accusez-vous seulement les Forces libanaises ? » Le leader des FL a en outre attaqué directement Michel Aoun, estimant que « le leader du bloc du Changement et de la Réforme est le champion des aventures ratées » et assurant que « les zones libres, durant la guerre civile, sont tombées lorsque Michel Aoun y est intervenu ». M. Geagea a de nouveau accusé le courant de Michel Aoun d'être responsable du blocage de l'élection présidentielle et des préparatifs pour les législatives. « Pourquoi les députés du bloc aouniste n'ont pas assisté à la séance d'aujourd'hui afin d'élire un président ? » a encore demandé M. Geagea.
Commentant la durée de la prorogation, le leader des FL a souligné que celle-ci dépendra en fait de l'élection d'un président. « Que le bloc aouniste se rende au Parlement pour élire un chef de l'État, et les législatives suivront dès le lendemain, mettant fin à la prorogation », a-t-il souligné. La veille, le chef des FL avait proposé l'élection d'un président lors de la séance parlementaire prévue hier, afin de décider d'une prorogation technique des délais prévus pour l'organisation des législatives dans une seconde étape.
La députée des Forces libanaises, Sethrida Geagea, a pour sa part affirmé hier que le blocage de l'échéance présidentielle a abouti à la prorogation du mandat du Parlement. « Nous aurions souhaité ne pas arriver à ce stade. En effet, nous sommes un parti qui croit au jeu démocratique et au respect des délais constitutionnels », a-t-elle dit. Mme Geagea a en outre expliqué qu'une non-approbation de la prorogation « mènerait sûrement au vide et à davantage de désintégration des institutions constitutionnelles, à l'ombre de la période délicate que traverse la région ». « Certains pourraient ne pas comprendre le choix des FL à l'égard de la prorogation du mandat du Parlement, mais ce choix, non populaire, vise à préserver la formule libanaise et le pacte de la vie commune », a-t-elle conclu.
Liban
Geagea appelle le bloc aouniste à élire un président s’il tient à la tenue des législatives
OLJ / le 06 novembre 2014 à 00h04
commentaires (3)
Et TOC, dans les dents cariées de ce "bloc" ! Merci encore Samîr yâ Hakîm.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 34, le 06 novembre 2014