Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé l'armée gouvernementale syrienne de commettre des massacres en bombardant la région d'Alep, la deuxième ville de Syrie, où les forces du président Bachar el-Assad ont intensifié leurs opérations.
"Nous observons avec inquiétude ce qui se passe à Alep. La ville n'est pas sur le point de tomber (aux mains des gouvernementaux) mais elle subit une pression extrême", a dit le chef du gouvernement turc après une réunion mardi soir avec les chefs de l'armée.
La ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, est pratiquement coupée en deux entre les insurgés, qui tiennent les quartiers est, et les forces loyalistes qui contrôlent l'ouest. Les gouvernementaux ont marqué des points ces derniers mois et espèrent parvenir à couper les voies d'approvisionnement des rebelles.
Selon le Premier ministre turc, les forces du président Assad commettent "des massacres à grande échelle" en bombardant avec des barils d'explosifs les zones tenues par les insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL), qui est soutenue par les Occidentaux.
(Repère : La bataille d'Alep décryptée)
Mardi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé la coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique à "porter ses efforts sur Alep". "Après Kobané, il faut sauver Alep", a écrit M. Fabius dans une tribune publiée par les journaux français Le Figaro, américain Washington Post et pan-arabe Al Hayat. "Alep fait face aujourd'hui à la menace d'être prise en tenailles entre les barils d'explosifs du régime (syrien) et les égorgeurs de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique)", a-t-il estimé. "Bachar el-Assad et Daech sont les deux faces d'une même barbarie" visant à "anéantir l'opposition modérée" syrienne, et "abandonner Alep, ce serait condamner 300.000 hommes, femmes et enfants, à une alternative terrible : siège meurtrier sous les bombes du régime ou barbarie des terroristes de Daech", a-t-il écrit.
Des déclarations faites alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait critiqué la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, qui a concentré ces dernières semaines ses frappes aériennes contre les forces djihadistes qui attaquent la ville kurde syrienne de Kobané.
(Repère : Quelle est la situation dans la province d'Alep ?)
Même son de cloche de la part de M. Davutoglu mercredi : "si Alep tombe, la Turquie devra faire face à une crise très grave et très préoccupante en raison de l'afflux massif de réfugiés. C'est la raison pour laquelle nous voulons l'instauration d'une zone de sécurité". La Turquie accueille déjà plus d'un million et demi de réfugiés qui ont fui la guerre en Syrie.
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commentaires (7)
EXCUSEZ ! UNE APOSTROPHE S'EST GLISSÉE MALENCONTREUSEMENT DANS LE MOT DARTAGNAN...
JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA
14 h 13, le 06 novembre 2014