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Moyen Orient et Monde - Esplanade des Mosquées

L’ultradroite israélienne se fiche royalement de Netanyahu

Le président palestinien et le PM israélien plaident la « retenue » ; le roi de Jordanie promet de protéger le lieu saint ; Gaza coupée du reste du monde.

Tous les jours, des manifestations palestiniennes ont lieu pour dénoncer les revendications de juifs israéliens désirant prier sur l’esplanade des Mosquées et dégénèrent en heurts violents avec la police israélienne. Ammar Awad/Reuters

Les membres de la droite ultranationaliste religieuse israélienne ont poursuivi hier leur campagne pour le droit des juifs à prier sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, malgré le regain de tensions provoqué par cette revendication.
Le député israélien Moshe Feiglin est ainsi royalement passé outre à un appel à la retenue lancé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et s'est rendu sur l'esplanade des Mosquées, a constaté un photographe de l'AFP. Ce membre de l'aile la plus dure du Likoud, le parti du Premier ministre, milite pour que les juifs obtiennent le droit de prier sur l'esplanade. La police israélienne a par ailleurs annoncé l'interpellation de cinq activistes d'extrême droite. Selon la porte-parole, l'un d'entre eux a tenté de prier sur le lieu saint et les quatre autres se sont heurtés à des policiers alors qu'ils tentaient de pénétrer sur l'esplanade. Dans le climat actuel, la visite de Moshe Feiglin et les agissements de ces activistes ne pouvaient qu'être perçus comme des provocations supplémentaires. M. Feiglin a été accueilli sur l'esplanade par des cris de protestation de musulmans scandant « Allah Akbar ». De son côté, le ministre israélien de l'Habitat Uri Ariel a de nouveau réclamé sur la radio publique le droit pour les juifs de prier sur l'esplanade.
Il prend ainsi le contre-pied du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a répété à plusieurs reprises ces derniers jours n'avoir aucune intention de changer le statu quo sur le site. M. Netanyahu a appelé durant le week-end les ultras de droite à faire preuve de « retenue » et de « responsabilité » devant l'escalade des violences. Et après que l'accès à la mosquée a été de nouveau autorisé vendredi, mais seulement aux hommes de plus de 50 ans et aux femmes, le président palestinien Mahmoud Abbas a salué « un pas dans la bonne direction » et appelé à « poursuivre les efforts pour créer une atmosphère plus calme » car « les attaques et les provocations des radicaux produiront des résultats dangereux pour l'ensemble de la région ».
Pour dénoncer les visites de plus en plus fréquentes de juifs sur le troisième lieu saint de l'islam, perçues comme des provocations, les mouvements politiques palestiniens avaient appelé à manifester à Qalandiya, le checkpoint reliant le nord de la Cisjordanie occupée à Jérusalem. Ce rassemblement a dégénéré en affrontements entre des dizaines de jeunes jetant des pierres sur des soldats israéliens qui répliquaient par des tirs et des gaz lacrymogènes. Selon les secours palestiniens, 15 manifestants ont été blessés, dont un par balle. Renforçant encore un peu plus son arsenal juridique à l'encontre des Palestiniens, Israël pourrait durcir les peines pour jets de pierres et de cocktails Molotov sur des véhicules, qui pourront aller jusqu'à vingt ans de prison.

« Ligne rouge »
L'esplanade des Mosquées, où se trouve l'emblématique mosquée al-Aqsa, est récemment devenue l'objet de toutes les tensions, des heurts y éclatant régulièrement. Les Palestiniens et les Jordaniens, qui en ont la charge, accusent régulièrement Israël de tenter de modifier le statu quo datant de 1967 qui veut que les juifs puissent entrer sur le site, également sacré dans le judaïsme, sans toutefois avoir le droit d'y prier. Le roi Abdallah II de Jordanie a d'ailleurs une nouvelle fois promis que son pays protégerait « par tous les moyens dont il dispose les lieux saints chrétiens et musulmans », tandis que la Ligue arabe a appelé la communauté internationale à intervenir pour faire cesser les « violations » d'Israël à Jérusalem, accusant l'État hébreu d'avoir atteint « une ligne rouge ».
Plus au sud, les Palestiniens de la bande de Gaza, ravagée durant l'été par une nouvelle guerre, la troisième en six ans, ont vu leur enfermement encore durci, Israël ayant fermé jusqu'à nouvel ordre ses deux points de passage avec le territoire en réponse au tir d'une roquette sur son territoire, qui n'a fait ni victime ni dégât. Un dirigeant du Hamas a dénoncé une « punition collective », accusant Israël de « briser les engagements pris lors du cessez-le-feu » conclu il y a deux mois à Gaza. Il a dénoncé « un comportement infantile et irresponsable » de la part d'Israël. Le responsable du Hamas a également interpellé l'Autorité palestinienne sur « sa responsabilité de remettre les employés des postes-frontières au travail » et de mener la reconstruction de Gaza.

Les membres de la droite ultranationaliste religieuse israélienne ont poursuivi hier leur campagne pour le droit des juifs à prier sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, malgré le regain de tensions provoqué par cette revendication.Le député israélien Moshe Feiglin est ainsi royalement passé outre à un appel à la retenue lancé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et...

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