Accusé d'avoir acheminé 280 000 dollars aux ravisseurs des militaires, Rifi dément catégoriquement

Le ministre libanais de la Justice Achraf Rifi a démenti catégoriquement samedi les informations du quotidien al-Akhbar l'accusant ainsi que son garde du corps d'être impliqués dans un transport de fonds au profit des ravisseurs des militaires retenus en otage à Ersal, dans la Békaa.

Le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, a indiqué dans son édition de samedi, citant des sources politiques, que M. Rifi et son garde du corps étaient impliqués dans l'acheminement de 280 000 dollars aux jihadistes ravisseurs. Il précise que la somme a été perçue par ces derniers mercredi, après une première tentative qui avait échoué. Selon le quotidien, le garde du corps de M. Rifi, Dib al-Lahib, se serait rendu en voiture à Ersal samedi dernier, muni de la somme. Il aurait été arrêté à un barrage de l'armée et déféré devant le Parquet militaire.

"J'ai promis que tout au long de mon mandat en tant que ministre de la Justice, je ne porterai pas plainte contre des journalistes ou organes de presse, par respect pour la liberté d'expression", a souligné M. Rifi depuis le domicile de son garde du corps, où il a donné une conférence de presse. Il a toutefois précisé que son garde du corps "a le droit de porter plainte sachant qu'il a été lésé par al-Akhbar".

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M. Rifi a dans ce contexte critiqué le quotidien, estimant que celui-ci est inféodé au Hezbollah, et appelé à cesser les incitations et les tensions. Il a également exhorté le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, et le ministre de la Santé Waël Bou Faour, à éclaircir cette affaire. Le quotidien rapporte également que M. Bou Faour, impliqué dans les négociations, aurait coordonné le transport des fonds.

"Tripoli n'a pas à effectuer un examen de sang pour prouver son patriotisme. L'autre qui est armé (en référence au Hezbollah, ndlr), qui reçoit des tonnes d'armes de l'Iran, doit prouver son appartenance à la patrie", a lancé M. Rifi.

Commentant les récentes perquisitions effectuées par l'armée dans différentes régions du pays, notamment au Liban-nord, au lendemain des violents affrontements avec les jihadistes au Akkar et à Tripoli, le ministre de la Justice a rappelé que "tous les Libanais ont des armes chez eux. Les personnes possédant une seule arme à feu ne sont pas toutes des terroristes". Pourquoi les dépôts d'armes à Jabal Mohsen (quartier alaouite de Tripoli, ndlr) ne sont pas perquisitionnés, s'est interrogé M. Rifi. L’État doit être juste et équitable".

M. al-Lahib a de son côté affirmé : "Je possède des rapports médicaux officiels qui attestent que je suis au lit depuis près de deux mois. Je ne me déplace pas et ne suis pas en service depuis. Je vais faire une demande auprès de ma hiérarchie en vue de déposer une plainte contre al-Akhbar".

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