Jreige rend hommage à « L’Orient-Le Jour », « devenu le journal de référence »

Le ministre de l'Information Ramzi Jreige, l'ambassadeur de France Patrice Paoli et le responsable des programmes médias à l'OIF Tidiane Dioh ont donné hier le coup d'envoi du premier forum de la presse éditée en français dans les pays arabes, organisé par l'Institut français du Liban et l'Organisation internationale de la francophonie. L'objet de ce forum est de permettre aux directeurs de publications en français de la région d'échanger les problématiques économiques, éditoriales et de lectorat, spécifiques à leurs journaux et magazines, avec des participants venant d'Égypte, de Tunisie, du Maroc et du Liban. Ce forum s'inscrit dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, et deux tables rondes seront organisées aujourd'hui sur ce plan.

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Lors de la cérémonie d'ouverture de ce forum, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a salué les « responsables de cette presse, que je qualifierais de kamikazes de l'information francophone ». « À une époque où Internet et les réseaux sociaux ont considérablement affecté les ventes de journaux, où nombre de titres américains ou européens ont disparu ou n'existent que sur le web, il faut beaucoup de courage pour continuer à faire paraître un journal ou une revue dans des pays où le français est au mieux une seconde langue, a-t-il dit. Pour la presse éditée en français dans les pays arabes, force nous est de reconnaître qu'elle s'adresse en premier lieu à une certaine élite qui recherche non seulement l'information, mais également des analyses et des articles de fond. Or dans nombre de ces pays, la presse et l'information en général sont sous surveillance. Assez curieusement, il advient que certains gouvernements sont plus coulants avec la presse d'expression française qu'avec celle en arabe, estimant que vu le petit nombre de lecteurs, leurs velléités réformatrices ou révolutionnaires ne peuvent aller bien loin. Sans compter qu'ils peuvent ainsi se targuer à bon compte de leur "libéralisme" ! »

Et d'ajouter : « La question des ressources financières est aujourd'hui le principal problème de la presse écrite en général, et elle se pose avec encore plus d'acuité à la presse éditée en français dans les pays arabes. En ce qui concerne le Liban, bien des titres de la presse d'expression française ont disparu. Si L'Orient a fusionné avec Le Jour, La Revue du Liban ne paraît plus, de même que Le Soir et Le Réveil. Il faut beaucoup d'abnégation aux propriétaires des principaux organes pour continuer d'assumer les pertes d'exploitation. Ce n'est un secret pour personne qu'une partie de la presse de langue arabe trouve son financement auprès des partis politiques locaux et des pays avoisinants, qui tiennent à avoir un journal qui leur serve de porte-parole. »

« Pour ces raisons, je voudrais rendre hommage à L'Orient-Le Jour, devenu LE journal de référence, ainsi qu'à Magazine et au Commerce du Levant, revues de qualité qui continuent contre vents et marées à paraître, pour la plus grande satisfaction de leurs lecteurs. Enfin, je voudrais souhaiter la bienvenue ici au dernier-né de la famille, le Safir francophone. En matière de déontologie, je me dois de relever qu'au Liban, les journalistes de la presse francophone sont beaucoup plus respectueux des règles professionnelles en la matière que ceux qui écrivent dans des journaux de langue arabe. Pour certains parmi ces derniers, l'objectivité n'est pas de mise et seul compte le point de vue du parti politique ou de la partie qui les finance », a conclu le ministre.

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