Rechercher
Rechercher

Liban - Otages

Otages : Al-Nosra et l’EI refusent de remettre à l’émissaire qatari la liste de leurs revendications

Le prévenu Imad Jomaa prend contact avec les ravisseurs par Skype à partir de son lieu de détention

Les parents des otages à l'affût de la moindre nouvelle en provenance du jurd.

C'est la douche écossaise dans l'affaire des otages militaires. Après des informations qui ont circulé dans l'après-midi sur un certain blocage des négociations entre les ravisseurs (l'État islamique et al-Nosra) et le médiateur syrien envoyé par le Qatar, Ahmad Khatib, les nouvelles qui ont filtré en soirée étaient quelque peu positives, les médias ayant répercuté une détente chez le médiateur qatari qui s'est réuni avec les deux groupes de ravisseurs. C'est le frère de l'un des otages qui a d'ailleurs fait part de cet optimisme, annonçant même qu'il espère de « bonnes nouvelles bientôt ». Un climat conforté par des médias qui ont annoncé en soirée que les pourparlers étaient sur la « bonne voie », sans trop de précisions cependant, certains ayant fait état d'une « liste de revendications remise par le Front al-Nosra » à l'État libanais.

Ce nouveau souffle d'espoir n'était en réalité motivé que « par l'arrivée de provisions pour les réfugiés et le fait que le médiateur qatari soit resté sur place pour poursuivre la médiation », devait confier le frère d'un des otages à L'Orient-Le Jour, Nizam Mghayt. « Aucune liste de revendications n'a été remise à l'État », a affirmé à L'Orient-Le Jour une source proche du dossier.

Le gouvernement, pour sa part, a maintenu la loi du mutisme, peu d'éléments ayant filtré sur la teneur des entretiens avec le médiateur du Qatar. Une chose est certaine : ce dernier est effectivement resté à Ersal et devra poursuivre aujourd'hui sa mission auprès des ravisseurs pour tenter d'arracher la liste des revendications.
« À ce jour, les deux groupes refusent de nous soumettre leurs conditions en bonne et due forme. Nous leur avons demandé à maintes reprises de nous faire parvenir clairement toutes leurs conditions. Une fois celles-ci entre nos mains, nous verrons alors si on peut les remplir ou pas. Si oui, l'affaire sera alors conclue », confie la source autorisée qui assure qu'à ce jour, « rien, absolument rien, ne nous est parvenu ».
La source croit savoir que les ravisseurs « sont tout simplement en train de tergiverser, pensant gagner du temps et par conséquent quelques avantages, notamment en provisions pour les réfugiés ». C'est ce qui explique d'ailleurs le cortège des sept camions de provisions et de couvertures envoyées hier aux réfugiés syriens à Ersal « et qui étaient exclusivement destinées à ces derniers ».
L'initiative était celle du médiateur du Qatar qui a voulu paver la voie aux médiations à venir en faisant un geste de bonne volonté.

Autre geste de bonne volonté du côté libanais : le fait que le fameux prévenu Imad Jomaa, dont l'arrestation par l'armée a déclenché les combats à Ersal, ait pu communiquer, il y a quelques semaines par Skype, avec les membres de l'État islamique, qui se trouvent en principe dans le jurd. Ces derniers voulaient s'assurer que le prévenu, l'un des leurs, était détenu dans de bonnes conditions.
« C'était une manière de montrer notre bonne intention et rassurer les interlocuteurs sur l'état de Jomaa », indique la source. Faisant montre d'un optimisme prudent, celle-ci affirme que « les négociations se poursuivent. Le démarrage est difficile comme dans toute négociation, mais celle-ci est assurément sur la bonne voie ».
Il reste à voir si les groupes de ravisseurs vont enfin remettre la liste des revendications aujourd'hui et ce qui ressortira des pourparlers que le médiateur doit de nouveau engager sous peu.

Interrogé sur le fait de savoir si Imad Jomaa a également communiqué par Skype avec le Front al-Nosra, cheikh Moustapha Hojeiri, un islamiste proche de ce front ayant intervenu à plusieurs reprises dans le dossier des otages, affirme : « Il n'en est pas question. Imad Jomaa est l'ennemi juré du Front al-Nosra qui lui impute la responsabilité du déclenchement des affrontements à Ersal qui ont coûté très cher aux réfugiés syriens, notamment. Ils sont à couteaux tirés. D'ailleurs, le nom de Jomaa ne figure même pas parmi les noms des prisonniers islamistes qu'al-Nosra voudrait voir libérés ».
Un aveu qui complique davantage la tâche du médiateur du Qatar qui reprend dès aujourd'hui les chemins sinueux du jurd.

 

Lire aussi
Rongée par le désespoir, la mère éplorée d'un soldat menace de s'immoler par le feu

Lorsque Nasrallah désigne l'Arabie comme « source de la pensée takfiriste »..., le décryptage de Scarlett Haddad

C'est la douche écossaise dans l'affaire des otages militaires. Après des informations qui ont circulé dans l'après-midi sur un certain blocage des négociations entre les ravisseurs (l'État islamique et al-Nosra) et le médiateur syrien envoyé par le Qatar, Ahmad Khatib, les nouvelles qui ont filtré en soirée étaient quelque peu positives, les médias ayant répercuté une détente chez...

commentaires (2)

Dans un entretien avec la télévision libanaise New TV (al-Jadid), il a accusé Dikmak de collaboration avec Israël et d’avoir violé une femme dans son domicile conjugal.Pour étayer son accusation, Salem a montré la photocopie d’un procès-verbal qui rapporte les faits d’une tentative de viol attribuée à Bilal Dikmak.(Voir les copies sur al-Hadath News) Pour le moment, ce dernier se trouve en Turquie et devrait être arrêté une fois de retour au Liban. Des média estiment néanmoins qu’il a pris la fuite et ne rentrera pas de si tôt.

FRIK-A-FRAK

12 h 14, le 02 novembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Dans un entretien avec la télévision libanaise New TV (al-Jadid), il a accusé Dikmak de collaboration avec Israël et d’avoir violé une femme dans son domicile conjugal.Pour étayer son accusation, Salem a montré la photocopie d’un procès-verbal qui rapporte les faits d’une tentative de viol attribuée à Bilal Dikmak.(Voir les copies sur al-Hadath News) Pour le moment, ce dernier se trouve en Turquie et devrait être arrêté une fois de retour au Liban. Des média estiment néanmoins qu’il a pris la fuite et ne rentrera pas de si tôt.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 14, le 02 novembre 2014

  • C’est peu dire que ces divers Libanais(h) ont été nerveusement secoués, lorsqu'enfin la recherche d’une solution au kidnapping de ces soldats de "leur" armée a donné l’impression de s’emballer, et qu’on leur annoncerait un dénouement imminent et la fin de ce suspense qui leur sciait les nerfs depuis tant et tant d’années. Tous, de quelque obédience qu’ils soient, avaient tressailli ! Tous ceux qui s’étaient résignés à accepter une bataille au finish quelles qu’en soient les conséquences, puisque l’espoir d’une évolution heureuse avait fini, pour ce qui les concernait, par s’évaporer. Et aussi ceux qui, depuis le début des "événements!" mahééék, avaient inlassablement ravaudé le tapis per(s)cé et les accrocs rapiécé. Et qui avaient les avanies épongé. Qui s’étaient fermé les yeux et bouché les tympans dans le brouhaha ambiant. Et enfin, ceux qui avaient oscillé; au hasard caporal, de leurs impatiences ; ces velléitaires oranginés qui avaient été tentés de brûler leurs vaisseaux ou de jeter le manche après la cognée. Certains étaient donc divers et assurément Malsains nés. Mais comment être autrement dans cette partie indigène biaisée par des atermoiements néfastes funestes et par d’inopportunes accélérations? Sans compter les insubmersibles arrière-pensées qui, dans ce milieu si Malsain, ne manquent jamais d’altérer la moindre initiative Saine en vue de l’affirmation définitive du principe de responsabilité comme remède contre la violence sectaire ou politique dans ce pays !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 38, le 01 novembre 2014

Retour en haut