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Économie - Liban - Enquête

« Neuc doit deux mois de salaire à tous ses employés »

Le siège de Neuc garde quelques traces éparses de la semaine mouvementée traversée par le prestataire de services. Photo Philippe Hage Boutros

« Le retard de paiement accusé par la direction de la National Electricity Utility Company (Neuc) ne concerne pas uniquement les journaliers qui travaillent pour le compte de ce prestataire de services. » C'est en tout cas ce qu'avancent les représentants des grévistes, depuis le rez-de-chaussée du siège d'EDL qu'ils ont investi depuis de longues semaines au lendemain de la fin de l'ultimatum de 48 heures fixé à Neuc pour obtenir le versement de leur salaires pour les mois de septembre et octobre. Une démarche qui « n'a pas porté ses fruits, même si les négociations reprennent petit à petit », confirment-ils.
« Neuc emploie environ un millier de personnes, dont 800 journaliers », explique encore l'un d'eux. Les autres sont répartis entre les deux prestataires de services restants, les sociétés KVA et BUS. « Ces dernières n'ont pas accusé de retard de paiement », précisent par ailleurs les représentants du mouvement, avant de révéler que Neuc « se cache derrière de prétendues difficultés financières pour justifier de manquer à ses obligations ». Contactée par L'Orient-Le Jour, la direction de la filiale du groupe Debbas n'a pas donné suite à notre demande d'entretien afin d'éclaircir ce point. À noter toutefois que la tension n'était pas palpable hier, dans les locaux de Neuc. Le calme semble en tout cas être revenu dans le quartier de Corniche el-Nahr et seules quelques traces de pneus brûlés, situées devant l'entrée de l'immeuble Royal Tower, témoignent encore des événements survenus au courant de la semaine.
L'ambiance était tout aussi détendue du côté du syndicat des employés d'EDL, à quelques mètres de là. En présence du président Charbel Saleh, les représentants ont précisé que leur appel à une grève de trois jours formulé mercredi « avait été suivi par environ 60 à 70 % des employés ». Ils se désolent que les projecteurs soient « uniquement tournés vers l'actualité de la centrale thermique de Zouk, où les employés sont plus proches de la direction » alors que la mobilisation a été, selon eux, « très soutenue dans le reste du pays ». Rappelons que le syndicat réclame à la direction d'EDL un relèvement des traitements des deux premiers grades. Ses représentants se disent également exaspérés par le blocage du siège de Corniche el-Nahr par les journaliers. Mais pour eux, « la décision d'EDL de faire sous-traiter une partie de son activité par des prestataires privés est à la base de cette crise ». Ils reprochent en effet à ces derniers de « coûter trop cher à l'établissement, par rapport aux prestations qu'ils proposent ». Ils estiment enfin que ces fonds auraient pu servir à renforcer les rangs du personnel, qui compte aujourd'hui un peu moins de 1 600 employés et qui, toujours selon eux, devrait être doublé pour pouvoir faire face aux besoins de l'établissement. Quant au mouvement de grève, il se poursuivra, comme prévu, jusqu'à ce soir.
Plus tard dans la journée, la direction d'EDL a, une nouvelle fois, rejeté de façon catégorique et en détail les critiques du syndicat concernant son refus de prendre en compte les revendications des employés en ce qui concerne les demandes de promotion. Le communiqué affirme également que le mouvement de grève n'aurait pas été suivi par la « quasi-totalité du personnel de l'établissement ». Affaire à suivre.

P.H.B.

« Le retard de paiement accusé par la direction de la National Electricity Utility Company (Neuc) ne concerne pas uniquement les journaliers qui travaillent pour le compte de ce prestataire de services. » C'est en tout cas ce qu'avancent les représentants des grévistes, depuis le rez-de-chaussée du siège d'EDL qu'ils ont investi depuis de longues semaines au lendemain de la fin de...

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