Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - Nadine HAMDAN

Un petit bout de paradis

Le brouillard s'épaissit, s'emmêle entre les feuilles des arbres, leur donnant des frissons. Les routes se rapetissent en d'étroits chemins. Le vent gicle sur nos visages. L'odeur du « zaatar » sauvage effleure et rafraîchit nos narines. Les arbres forment un manteau majestueux. Le soleil derrière la brume ressemble à une lune qui brûle les yeux. Telle est la route de la réserve naturelle des cèdres du Barouk en un après-midi de septembre.
Arrivant au barrage de l'entrée, les responsables de la réserve nous reçoivent avec leurs « qaf » chaleureux et souriants. Ils vivent pour maintenir cette réserve avec sa faune et sa flore, pour veiller à ce que personne ne perturbe la paix qui règne dans ces vastes montagnes, à assurer du miel, à guider les groupes de touristes à travers les chemins des cèdres tout en partageant avec amour et passion les secrets de la forêt. De ses 500 espèces de plantes à ses 200 espèces d'oiseaux, ils la connaissent par cœur.
Le vent emporte avec lui les sons provenant de la forêt gaiement sinistre, telle une liturgie consolante. Une fraîcheur à apaiser l'esprit et l'âme. Un cèdre royal d'au moins 1 000 ans, perché sur son piédestal, surveille les générations qui l'ont suivi et qui s'étendent sur une superficie de 550 kilomètres carrés. À voir la grandeur de cette forêt, une nature ample et magistrale devant nos yeux modestes, il est impossible de ne pas croire en quelque chose qui nous dépasse, qui dépasse l'homme insignifiant, même pour les plus athées. C'est là, en pleine nature, qu'on se retrouve nu, intimidé par la supériorité de ce monde, proche d'une force indéfinissable. C'est là où on prend une bouffée d'air et on se sent reconnaissant en fait, pour ce petit bout de paradis qui nous fait oublier nos peines, nos inquiétudes, nos remords, nos regrets. Une fois face à cette vue grandiose, on ne peut que se sentir bien, bon et plein d'espoir.
Des cèdres de tout âge nous entourent ; un an, dix ans, un siècle, dix siècles. Des générations avant nous ont passé du temps sur ces montagnes magnifiques et divines. On nous raconte les pique-niques qui s'organisaient, les concerts de Feyrouz et Sabah au sein de cette immensité. On peut seulement imaginer l'écho sublime qui résonnait de colline en colline, enchantant chaque feuille, chaque branche, chaque bête dans son gîte.
Quelle déconnexion totale de la routine ! D'ailleurs, qu'y a-t-il de plus beau qu'une maison typique de montagne, proche des vallées libanaises ?
Il est vrai que les montagnes du Chouf et ses localités sont charmantes, telles que Deir el-Qamar, Beiteddine, Sofar, Jezzine ainsi que d'autres régions, avec leurs maisons traditionnelles et leurs habitants agréables et affables. Ces domiciles construits et labourés pierre par pierre par nos ancêtres qui ont vu grandir leur famille avant même qu'elle ne soit. Ces maisons où, loin des nouvelles et du brouhaha continuel de la cité, loin d'Internet et du monde numérique (sans vouloir être antitechnologique), arrêtent le temps et nous mettent dans un confort infini.
Les matins, assez tôt, le soleil s'infiltre entres les rideaux. On le sent très proche. Il nous réveille doucement. Sous le haut plafond des anciennes maisons, on ouvre les yeux sur un environnement paisible, l'esprit tranquille, on a envie de se ratatiner encore entre les draps chauds. Une fois décidé, on se tire du lit pour profiter de la fraîcheur de la journée sous le ciel tantôt gris, tantôt bleu.
La famille se retrouve. Malgré les fois où elle vous rend folle, votre affection pour elle ne peut que grandir inconsciemment. Leurs sujets répétitifs, leurs cancans, leur curiosité, leur avis sur tout ce qui les concerne ou pas (entre autres votre vie), leurs moments de folie... La grand-mère qui veut s'assurer que tout le monde mange les fruits qu'elle a achetés, les légumes qu'elle a choisis, la tabkha qu'elle et seulement elle a préparée, et qui ne serait délicieuse que faite par ses mains. Les œufs au plat qui vous attendent au réveil. L'arak qui accompagne les méchouis et les fous rires qui suivent. La paresse qui s'éprend de votre corps heureux de vivre cette sérénité. Dans votre petit bout de paradis, loin de tout, loin du chaos qui vous attend un peu plus loin...

Nadine HAMDAN

Le brouillard s'épaissit, s'emmêle entre les feuilles des arbres, leur donnant des frissons. Les routes se rapetissent en d'étroits chemins. Le vent gicle sur nos visages. L'odeur du « zaatar » sauvage effleure et rafraîchit nos narines. Les arbres forment un manteau majestueux. Le soleil derrière la brume ressemble à une lune qui brûle les yeux. Telle est la route de la réserve...

commentaires (2)

CHÈRE MADAME, SACHEZ QUE SANS AMOUR IL N'Y A PAS DE PARADIS : LE SYMBOLE SUR LE ROCHER DISCRET, À L'OMBRE DU VIEUX CÈDRE, Où NOUS RÊVIONS D'AMOUR, D'ESPOIR ET D'AVENIR, JE VIENS, LE COEUR BRISÉ, SUR CETTE SAINTE EXÈDRE, VERSER D'AIGRES REGRETS POUR CE DOUX SOUVENIR. LES ANS N'ONT PAS, Ô CÈDRE, ALTÉRÉ TON OMBRAGE, MAIS L'OISEAU QUI CHANTAIT NE NOUS ÉGAYE PLUS. NOS ÂMES SE PÂMAIENT À SON DIVIN RAMAGE. TOUT A CHANGÉ. HÉLAS ! CES TEMPS SONT RÉVOLUS. T'EN SOUVIENT-IL DU JOUR Où, SOUS TON TRONC GÉANT, HEUREUX, NOUS ÉCHANGIONS NOTRE PREMIER SERMENT ? DEPUIS, QUE DE PLEURS ONT INONDÉ TA RACINE ! JE LA REVOIS ENCORE, INNOCENTE, ENFANTINE, M'ÉTREIGNANT DANS SES BRAS AVEC PUDICITÉ, SANGLOTER D'ÉMOTION ET DE FÉLICITÉ ; ET PUIS, ME REGARDANT, SES DOUX YEUX PLEINS DE LARMES, ELLE ME DEMANDAIT SI LA FATALITÉ SUSPENDRAIT LES TRANSPORTS DE NOS FUGACES CHARMES. POURQUOI, ME DISAIT-ELLE, Ô MON AMOUR, L'ESPOIR, COMME LA ROSE, ÉCLOS DANS LA FRAÎCHEUR DU SOIR, MEURT, AVANT D'EXHALER SES SUAVES PARFUMS ? DE NOTRE LIEN TU FUS, Ô CÈDRE, LE SYMBOLE. MAIS AUJOURD'HUI TON SOL EST UNE NÉCROPOLE Où RÔDENT LES ESPRITS DE NOS AMOURS DÉFUNTS. PLUS RIEN NE VIENT TROUBLER TON SILENCE RIGIDE. LE SIÈCLE T'OUBLIA, DANS SA FUITE RAPIDE, STOÏQUE ET FIER, DEBOUT SUR LES RUINES DES ANS. - LE RAYON DU SOLEIL QUITTE À PEINE LE MONDE, QUE, DES CIEUX ASSOMBRIS, UNE BRUME PROFONDE VIENT ENVAHIR CES LIEUX JADIS CHERS AUX AMANTS !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 13, le 31 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • CHÈRE MADAME, SACHEZ QUE SANS AMOUR IL N'Y A PAS DE PARADIS : LE SYMBOLE SUR LE ROCHER DISCRET, À L'OMBRE DU VIEUX CÈDRE, Où NOUS RÊVIONS D'AMOUR, D'ESPOIR ET D'AVENIR, JE VIENS, LE COEUR BRISÉ, SUR CETTE SAINTE EXÈDRE, VERSER D'AIGRES REGRETS POUR CE DOUX SOUVENIR. LES ANS N'ONT PAS, Ô CÈDRE, ALTÉRÉ TON OMBRAGE, MAIS L'OISEAU QUI CHANTAIT NE NOUS ÉGAYE PLUS. NOS ÂMES SE PÂMAIENT À SON DIVIN RAMAGE. TOUT A CHANGÉ. HÉLAS ! CES TEMPS SONT RÉVOLUS. T'EN SOUVIENT-IL DU JOUR Où, SOUS TON TRONC GÉANT, HEUREUX, NOUS ÉCHANGIONS NOTRE PREMIER SERMENT ? DEPUIS, QUE DE PLEURS ONT INONDÉ TA RACINE ! JE LA REVOIS ENCORE, INNOCENTE, ENFANTINE, M'ÉTREIGNANT DANS SES BRAS AVEC PUDICITÉ, SANGLOTER D'ÉMOTION ET DE FÉLICITÉ ; ET PUIS, ME REGARDANT, SES DOUX YEUX PLEINS DE LARMES, ELLE ME DEMANDAIT SI LA FATALITÉ SUSPENDRAIT LES TRANSPORTS DE NOS FUGACES CHARMES. POURQUOI, ME DISAIT-ELLE, Ô MON AMOUR, L'ESPOIR, COMME LA ROSE, ÉCLOS DANS LA FRAÎCHEUR DU SOIR, MEURT, AVANT D'EXHALER SES SUAVES PARFUMS ? DE NOTRE LIEN TU FUS, Ô CÈDRE, LE SYMBOLE. MAIS AUJOURD'HUI TON SOL EST UNE NÉCROPOLE Où RÔDENT LES ESPRITS DE NOS AMOURS DÉFUNTS. PLUS RIEN NE VIENT TROUBLER TON SILENCE RIGIDE. LE SIÈCLE T'OUBLIA, DANS SA FUITE RAPIDE, STOÏQUE ET FIER, DEBOUT SUR LES RUINES DES ANS. - LE RAYON DU SOLEIL QUITTE À PEINE LE MONDE, QUE, DES CIEUX ASSOMBRIS, UNE BRUME PROFONDE VIENT ENVAHIR CES LIEUX JADIS CHERS AUX AMANTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 13, le 31 octobre 2014

  • Ici, où le mythique règne, le Libanais(h s’est détaché des liens naturels qui font de lui à des proto-époques 1 élément d'1 conglomérat humain. Il apparaît like 1 idéal qui n’aurait qu’exister. On voit en lui non 1 aboutissement historique, mais le départ de cette libanaise histoire car des niais le voient comme naturel ; non comme 1 produit de l'histoire, mais comme 1 donnée de la nature : "Pure" naïveté. Car, + on remonte dans l'histoire, + il apparaît dans 1 état de dépendance d'1 ensemble + grand style famille, ou famille élargie jusqu'à la tribu ; puis dans ces communautés, fusion de tribus. Ce n'est qu'avec le Mandat, que l'ensemble social se présente à lui comme 1 moyen de réaliser ses buts ; comme 1 extérieure nécessité. Mais là où cette "vision" est née de l'individu isolé, est l’époque où les rapports sociaux ont atteint le + grand développement jamais connu. Il ne peut donc "s'isoler" que dans la société. Ni se réaliser en dehors d’elle, qui est chose aussi absurde que le serait le "parlé libanais" sans des libanais(h) pour le parler ! Il n'y aurait nulle raison d'aborder cette "vision", si cette niaiserie n'avait été ré- instillé par Saïd Äaëél en plein modernisme Frangéh ! Il était donc commode de faire de la mythologie pour expliquer 1 rapport social dont il ignorait l'origine historique : l'idée serait venue 1 jour à l'esprit de Ächtaroûte qui l'a introduite dans ce monde libanais(h ! Rien de + plat, que le lieu commun en proie à 1 délire proto-phénicien.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 35, le 31 octobre 2014

Retour en haut