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À La Une - Jérusalem

Israël rouvre l'esplanade des Mosquées à Jérusalem

La décision prend effet à partir de vendredi à 0h00 (jeudi 22h00 GMT) pour les prières de l'aube.

Des soldats israéliens près de la mosquée al-Aqsa, le 30 octobre 2014. AFP/GALI TIBBON

Israël a décidé jeudi de rouvrir l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-est tout en en interdisant l'accès aux hommes de moins de cinquante ans, a indiqué une porte-parole de la police. La décision prend effet à partir de vendredi à 0h00 (jeudi 22h00 GMT) pour les prières de l'aube.

Israël avait pris dans la matinée la décision rarissime de fermer l'esplanade des Mosquées devant une nouvelle escalade des tensions dans la partie palestinienne, annexée et occupée de la ville. Selon la fondation qui gère l'esplanade, la décision de fermer le troisième lieu saint de l'islam, également vénéré par les juifs, est sans précédent depuis 1967 et l'occupation israélienne.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié jeudi de "déclaration de guerre" aux Palestiniens et aux musulmans la fermeture par Israël de l'esplanade des Mosquées et les récents agissements israéliens à Jérusalem-est, a indiqué un porte-parole. "La poursuite de ces agressions et cette dangereuse escalade israélienne constituent une déclaration de guerre au peuple palestinien, à ses lieux sacrés et à la nation arabe et musulmane", a dit M. Abbas selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina. Le président Abbas a appelé à une "action immédiate" de la part de la communauté internationale pour faire cesser les agissements israéliens.

Jérusalem-est, annexée et occupée par Israël, est en proie à des tensions qui sont allées grandissant depuis une semaine. Les policiers israéliens ont tué jeudi matin à Jérusalem un Palestinien soupçonné d'avoir tiré sur une figure ultra-nationaliste juive quelques heures auparavant, dans une nouvelle escalade des tensions dans la Ville sainte.

Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes avaient pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, à la veille de la grande prière hebdomadaire du vendredi. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a en outre annoncé avoir ordonné le déploiement de renforts "significatifs" de police et a accusé le président palestinien d'inciter aux troubles grandissants à Jérusalem.

(Lire aussi : La Suède, premier pays occidental de l'UE à reconnaître l'Etat de Palestine)

 

"Un assassinat pur et simple"

Jeudi matin, de jeunes Palestiniens échangeaient avec les policiers israéliens des pierres et des grenades assourdissantes aux confins des quartiers d'Abou Tor et de Silwan, épicentre des troubles au pied de la vieille ville et de l'esplanade des Mosquées depuis une semaine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Jeunes palestiniens et policiers israéliens en décousaient près des lieux où les policiers avaient tué tôt jeudi Muataz Hijazi, soupçonné d'avoir tiré mercredi soir sur Yehuda Glick et de l'avoir grièvement blessé.

"Le Palestinien qui était le principal suspect de l'attaque mercredi soir a été éliminé à son domicile dans le quartier d'Abou Tor à Jérusalem par une unité des forces spéciales de la police à la suite d'un échange de tirs", a dit à l'AFP un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. Selon la radio publique israélienne, ce Palestinien avait passé dix ans dans une prison israélienne "pour activités terroristes".

Les résidents ont entendu les coups de feu à 05h50. Muataz Hijazi a été tué sur un toit, selon les témoins. Les policiers sont "arrivés pour arrêter le type qui avait tiré sur le rabbin, ils se sont tiré les uns sur les autres, les heurts ont éclaté après", a relaté Mahmoud Bazlamit, un habitant de 18 ans. "C'était un assassinat pur et simple. Ils l'ont tué de sang froid", a dit un autre habitant sous couvert de l'anonymat.

Mercredi soir, Yehuda Glick a été visé semble-t-il par un homme à moto à Jérusalem-ouest alors qu'il sortait d'un débat au Centre de l'héritage de Menahem Begin (du nom d'un ancien Premier ministre israélien) sur le mont du Temple (le nom donné par les juifs à l'esplanade des Mosquées) dans la Vieille ville.
Yehuda Glick est un rabbin, colon et personnalité de l'extrême droite israélienne qui milite depuis des années pour que les juifs puissent prier sur l'esplanade des Mosquées. Il a été expulsé à maintes reprises de l'esplanade des Mosquées par les policiers israéliens.
Cette revendication, qui s'est fait entendre de manière accrue ces derniers mois, est une cause majeure des tensions auxquelles est en proie Jérusalem-est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

Celles-ci se sont encore aggravées depuis le 22 octobre. Ce jour-là, un jeune Palestinien de Silwan est, délibérément selon les autorités israéliennes, entré au volant de sa voiture dans un groupe de voyageurs du tramway et a tué un bébé américano-israélien de trois mois et une Équatorienne dans ce que les Israéliens ont qualifié d'attentat terroriste. Plusieurs quartiers ont depuis été le théâtre d'affrontements quotidiens faisant redouter une troisième Intifada.

Et l'annonce, lundi, par Israël, d'une accélération des plans pour la construction de 1 000 logements à Jérusalem-Est, a empoisonné davantage encore l'atmosphère .

 

'Ligne rouge'

Les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade des Mosquées, mais pas à prier, par crainte des incidents. L'esplanade des Mosquées est sacrée pour les musulmans et les juifs.

Le statut de l'esplanade des Mosquées est une source de tensions permanentes. Les musulmans s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs à y prier. Ils redoutent qu'une telle autorisation constitue le premier pas vers la destruction des mosquées en vue de bâtir le "troisième temple" juif. Le Premier ministre Netanyahu s'est de nouveau défendu lundi de vouloir changer le statut de ce lieu saint.

La statut de l'esplanade des Mosquées est, pour les Palestiniens, la plus cardinale des sources de tensions, une "ligne rouge" selon les autorités palestiniennes. Mais les crispations ont été exacerbées par une série d'événements depuis juin, la guerre de Gaza, la poursuite de la colonisation par Israël, les brimades permanentes auxquelles les Palestiniens se disent en butte, et plus globalement la poursuite de l'occupation.

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Israël a décidé jeudi de rouvrir l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-est tout en en interdisant l'accès aux hommes de moins de cinquante ans, a indiqué une porte-parole de la police. La décision prend effet à partir de vendredi à 0h00 (jeudi 22h00 GMT) pour les prières de l'aube.
Israël avait pris dans la matinée la décision rarissime de fermer l'esplanade des Mosquées devant...

commentaires (6)

Il se donne des droits dans un endroit qui ne lui appartient pas cet usurpateur de terre ! il s'en ira comme il est venu , dans les camions de l'occicon qui l'a amené chez nous après avoir massacré sa race !

FRIK-A-FRAK

12 h 31, le 31 octobre 2014

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Commentaires (6)

  • Il se donne des droits dans un endroit qui ne lui appartient pas cet usurpateur de terre ! il s'en ira comme il est venu , dans les camions de l'occicon qui l'a amené chez nous après avoir massacré sa race !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 31, le 31 octobre 2014

  • DE L'ABRUTISSEMENT... ILS ONT CONSOMMÉ DES FALAFELS AUX QUATRE ÉPICES QUI LEUR SONT MONTÉES À LA TÊTE... COMMENT LAQUELLE ? ONT-ILS DEUX TÊTES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 55, le 30 octobre 2014

  • Espérons que cette fermeture de ce oh combien lieux saint se transformera en OUVERTURE des yeux des peuples occidentaux sur la réalité de ces bandes criminelles judéo-sionistes qui occupent impunément la Palestine! Il est important que les peuples occidentaux ( les dirigeants étants soumis par des mécanisme complexes liés également à la presse), sachent la vérité sur ce peuple que dieu aurait... élu, afin de soumettre et dominer les goyim sans ame que tous les non-juifs seraient (...)

    Ali Farhat

    16 h 21, le 30 octobre 2014

  • Dans un monde arabe si divisé les critiques de M. Abbas resteront lettre morte .

    Sabbagha Antoine

    15 h 19, le 30 octobre 2014

  • Ce ne sera ni la première ni la dernière, Mahmoûd !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 11, le 30 octobre 2014

  • Les termes de cette déclaration ...sont peut être exagérés...vu que durant l'occupation palestinienne et la guerre civile chez nous , Abbas était moins prolixe ....

    M.V.

    12 h 58, le 30 octobre 2014

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