Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Irak

Pour des dignitaires d’Irak, il faut renforcer les sunnites pour vaincre l’EI

« Pour éliminer le terrorisme, il faut éradiquer ses causes : l'injustice, la marginalisation, et redonner au peuple ses droits et sa liberté. »

Les tribus participent aux combats contre l’État islamique (EI) à Haditha. Reuters/Stringer

Seule la fin de la marginalisation de la minorité sunnite permettra de vaincre la menace des jihadistes en Irak, affirment des dignitaires irakiens en exil en Jordanie en prévenant que les frappes internationales, à elles seules, ne suffiront pas. « Lâcher des bombes, cela n'éliminera pas le terrorisme de Daech », juge cheikh Abdel Malek al-Saadi, un influent religieux sunnite installé à Amman. Pour « éliminer le terrorisme de l'EI, il faut éradiquer ses causes : l'injustice, la marginalisation (des sunnites), et redonner au peuple ses droits et sa liberté », explique-t-il.
Désormais, pour de nombreux sunnites, seule la réconciliation nationale et un règlement politique peuvent sauver le pays. « Si l'on donne au peuple (irakien) une liberté complète, il s'opposera tout seul au terrorisme. Donnez-nous nos droits et on réglera la question de Daech », affirme encore cheikh Saadi.


Dans ce contexte, signe de la nécessité pour le pouvoir irakien de s'assurer des alliés sunnites, le Premier ministre Haïdar al-Abadi, un chiite, a rencontré dimanche en Jordanie six représentants de tribus sunnites d'al-Anbar, désormais en grande partie aux mains de l'EI. Selon une source proche des discussions, les interlocuteurs du Premier ministre lui ont remis une liste de 12 demandes, dont l'arrêt des raids pouvant toucher les civils, le retour des déplacés et des dédommagements pour les victimes civiles des frappes de la coalition internationale. Cheikh Saadi comme d'autres personnes interrogées estiment que « si les États-Unis et les autres membres de la coalition veulent réellement régler la crise en Irak, ils doivent s'asseoir avec les sunnites, qui cherchent à partager le pouvoir ».

 

(Lire aussi : L'EI massacre 46 membres d'une tribu irakienne sunnite à al-Anbar)

 

Nécessité d'un partage du pouvoir
De plus, pour Yahya al-Kobaissi, conseiller auprès du Centre irakien des études stratégiques, basé à Amman, la solution réside également dans un accord politique sur le partage du pouvoir entre Arabes sunnites, Arabes chiites et Kurdes. « À défaut d'un tel accord entre les différentes composantes du peuple irakien, nous ne serons pas en mesure de battre Daech », avertit ce chercheur. Pour le porte-parole de l'Association des ulémas musulmans en Irak, cheikh Mohammad Bachar al-Faidhi, « les provinces sunnites sont entre le marteau et l'enclume. Elles sont prises en étau entre Daech et son idéologie extrémiste rejetée par les sunnites, les raids de la coalition et l'injustice du gouvernement » irakien. Ce dignitaire, qui déplore les frappes antijihadistes dans les villes sous leur contrôle, met en garde contre les dommages collatéraux. « Allons-nous assister à une guerre d'extermination des sunnites sous couvert d'une guerre contre l'EI ? » s'interroge-il. De son côté, Raad Abdelsattar al-Souleimane, l'un des chefs tribaux d'al-Anbar, partage ces peurs. « Nous craignons que les civils ne payent une nouvelle fois la facture d'une telle guerre et que les frappes tuent plus de citoyens que de jihadistes. » Pour lui, « l'échec de 10 ans d'expérience américaine en Irak devrait dissuader le monde de s'engager dans une nouvelle guerre sans issue ».

 

 

Lire aussi

La coalition veut étendre au web la lutte contre les jihadistes

 

 

Seule la fin de la marginalisation de la minorité sunnite permettra de vaincre la menace des jihadistes en Irak, affirment des dignitaires irakiens en exil en Jordanie en prévenant que les frappes internationales, à elles seules, ne suffiront pas. « Lâcher des bombes, cela n'éliminera pas le terrorisme de Daech », juge cheikh Abdel Malek al-Saadi, un influent religieux sunnite installé...

commentaires (3)

Les Sunnites voulant partager le pouvoir avec ceux qu’ils ont toujours brimé et massacré, les kurdes, chiites, chrétiens et yézidis, tant à l’époque du roi Faysal que sous la république après la révolution de 1958. Ils ne feront pas accroire qu’ils veulent simplement pouvoir éradiquer l’EI. Une fois qu’ils auront battu le Front Islamique, ils feront tout pour s’emparer du pouvoir absolu, et recommenceront à traiter tous ceux qui ne sont pas sunnites avec la même iniquité et sauvagerie. Ils ne valent pas mieux que les chiites ou les kurdes. Tous sont musulmans, à mettre dans le même sac.

Jacques MARAIS

15 h 14, le 30 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Les Sunnites voulant partager le pouvoir avec ceux qu’ils ont toujours brimé et massacré, les kurdes, chiites, chrétiens et yézidis, tant à l’époque du roi Faysal que sous la république après la révolution de 1958. Ils ne feront pas accroire qu’ils veulent simplement pouvoir éradiquer l’EI. Une fois qu’ils auront battu le Front Islamique, ils feront tout pour s’emparer du pouvoir absolu, et recommenceront à traiter tous ceux qui ne sont pas sunnites avec la même iniquité et sauvagerie. Ils ne valent pas mieux que les chiites ou les kurdes. Tous sont musulmans, à mettre dans le même sac.

    Jacques MARAIS

    15 h 14, le 30 octobre 2014

  • Same, pour des "dignitaires" du Liban : il faut renforcer les sunnites pour vaincre ce hézébbb....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 35, le 30 octobre 2014

  • ET LA PARTITION SERAIT CONSUMÉE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 47, le 30 octobre 2014

Retour en haut