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À La Une - Israël

Le théâtre national à Jérusalem-est, un cas d'école de la colonisation rampante

En dehors de la construction de nouveaux blocs de colonies, l'appropriation par les colons juifs de maisons dans des quartiers palestiniens est un sujet de crispation.

C'est à Cheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-est, que les colons juifs auraient mis en oeuvre leurs sombres méthodes pour s'approprier l'immeuble abritant le Théâtre national palestinien. AFP /Ahmad Gharabli

Les Palestiniens ne cessent de dénoncer les manipulations auxquelles se livreraient les colons juifs pour les déposséder de leurs maisons et judaïser Jérusalem-Est. Ils pensent avoir mis au jour une fraude tellement grossière et tellement emblématique que même la justice israélienne devra la reconnaître selon eux.

Au coeur de cette affaire: deux immeubles - et non des moindres - de Cheikh Jarrah, un quartier palestinien qui héberge familles aisées, expatriés, Maison de l'Orient, consulats britannique, italien et turc et le prestigieux hôtel American Colony. Cheikh Jarrah n'échappe pas à ce que les Palestiniens dénoncent comme l'entreprise de judaïsation rampante de Jérusalem-Est et qui est l'un des facteurs des graves tensions auxquelles est actuellement en proie la partie palestinienne annexée et occupée de la ville.

Et c'est à Cheikh Jarrah, selon l'avocat de la famille Freitekh, que les colons juifs auraient mis en oeuvre leurs sombres méthodes pour s'approprier l'immeuble abritant le Théâtre national palestinien et l'immeuble Al-Nouzha, actuellement loué à une importante banque israélienne, des associations des droits de l'Homme et des avocats. Des biens estimés entre 10 et 15 millions de dollars. La famille Freitekh possédait les deux bâtiments depuis plusieurs générations. "Le défunt grand-père Ali Assaad Freitekh les a légués à ses descendants en posant comme condition qu'ils ne soient vendus qu'avec l'autorisation du Tribunal islamique", une institution israélienne en charge du droit de la famille des Palestiniens de Jérusalem-Est, dit leur avocat, Me Hani Tannous.

 

(Lire aussi : Pour les Palestiniens, la lutte contre l'extrémisme et l'occupation israélienne sont liées)

 

Pour le compte des colons

Les volontés de l'aïeul ont été retranscrites au cadastre en 2009. La famille est tombée des nues quand elle a découvert fin août et tout à fait par hasard qu'à son insu la moitié de chacun des deux immeubles était devenue la propriété d'une société appelée Jerusalem Golden City, rapporte l'avocat. Sa surprise fut encore plus grande quand elle se rendit compte que les documents de vente portaient le nom de Wafiqa Freitekh, la mère de famille, ajoute-t-il. La famille a alors porté plainte contre Jerusalem Golden City et le cadastre, comme complice éventuel.

En dehors de la construction de nouveaux blocs de colonies dans une partie de la ville censée devenir la capitale d'un futur Etat palestinien, l'appropriation par les colons juifs de maisons dans des quartiers palestiniens est un sujet de crispation. Soutenus par de riches organisations, utilisant des hommes de paille, des sociétés écrans ou même la loi, des colons mettent la main sur des maisons pour ensuite vivre retranchés au milieu des Palestiniens.

La question est tellement sensible que des Palestiniens de Jérusalem-Est ont payé de leur vie par le passé le fait d'avoir vendu à des colons. La loi palestinienne peut punir une telle trahison de la prison à vie et des travaux forcés. Dans le cas des Freitekh, Jerusalem Golden City agissait pour le compte de membres de la colonie de Beitar Ilit, près de Bethléem, en Cisjordanie occupée, dit l'avocat.

 

"Personne ne pourra nous déloger"

Selon Me Tannous, des faux grossiers pourraient avoir servi à la pseudo-transaction: documents portant le tampon du Tribunal islamique, certificats d'acceptation de la vente par les Freitekh, numéro de dossier relevant du tribunal des mariages, falsification de signature d'avocat. Le notaire qui aurait présidé à la vente serait mort il y a sept ans et "n'était même pas notaire", selon Me Tannous. Pourquoi, depuis un an, Jerusalem Golden City n'a-t-elle jamais réclamé les loyers des bâtiments qui lui reviendraient si elle était vraiment propriétaire, demande l'avocat. La société serait aujourd'hui en faillite. Elle n'a pas pu être jointe par l'AFP.

Le tribunal israélien de Jérusalem doit statuer dans les jours à venir sur la vente. En attendant, il a gelé la transaction.

Le Théâtre national palestinien a contracté avec la famille Freitekh un bail de 99 ans, dit son directeur Mohammed Halayqa. "Nous avons encore 95 années de loyer payées d'avance et, quoi qu'il arrive, personne ne pourra nous déloger ni mettre le théâtre en péril", dit-il à l'AFP.

 

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commentaires (1)

Il y a deux adages qui disent, l’un, « petit à petit l’oiseau fait son nid », et l’autre, « l’eau use la roche ». Les Israéliens se réapproprient Jérusalem, tout doucement, pas après pas, qu’ils considèrent, non sans raison, comme leur capitale, le lieu saint où a été construit leur premier temple par Salomon, et dont les musulmans se sont arrogés l’emplacement (esplanade du Temple) alors qu’ils ont déjà de nombreux lieux saints, à la Mecque, Médine, Kerbela, Nadjaf, et j’en passe ; tandis que les juifs n’en ont qu’un seul, à Jérusalem. Les arabes occupent un espace immense, en Transjordanie, Arabie Saoudite, Iran, Irak, et bien d’autres endroits encore. Ils n’ont qu’à se pousser un peu les coudes pour faire une place à leurs coreligionnaires palestiniens, qui de toute façon ne pourront jamais vivre en harmonie avec les Israéliens, lesquels, il ne faut pas croire au Père Noël, ne rétrocèderont jamais un pouce de leur territoire, qui n’était avant eux, du temps des arabes, qu’un désert, une terre inculte, et qu’ils ont, à grand-peine, à force de courage et de ténacité, rendu prospère.

Jacques MARAIS

21 h 38, le 29 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Il y a deux adages qui disent, l’un, « petit à petit l’oiseau fait son nid », et l’autre, « l’eau use la roche ». Les Israéliens se réapproprient Jérusalem, tout doucement, pas après pas, qu’ils considèrent, non sans raison, comme leur capitale, le lieu saint où a été construit leur premier temple par Salomon, et dont les musulmans se sont arrogés l’emplacement (esplanade du Temple) alors qu’ils ont déjà de nombreux lieux saints, à la Mecque, Médine, Kerbela, Nadjaf, et j’en passe ; tandis que les juifs n’en ont qu’un seul, à Jérusalem. Les arabes occupent un espace immense, en Transjordanie, Arabie Saoudite, Iran, Irak, et bien d’autres endroits encore. Ils n’ont qu’à se pousser un peu les coudes pour faire une place à leurs coreligionnaires palestiniens, qui de toute façon ne pourront jamais vivre en harmonie avec les Israéliens, lesquels, il ne faut pas croire au Père Noël, ne rétrocèderont jamais un pouce de leur territoire, qui n’était avant eux, du temps des arabes, qu’un désert, une terre inculte, et qu’ils ont, à grand-peine, à force de courage et de ténacité, rendu prospère.

    Jacques MARAIS

    21 h 38, le 29 octobre 2014

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