Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a étrenné mercredi, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la République, son nouveau, gigantesque et très controversé palais présidentiel en banlieue de la capitale Ankara.
Même si la réception prévue en fin de journée a été annulée à cause de l'accident survenu mardi dans une mine du sud du pays, M. Erdogan a accueilli ses premiers invités dans son immense "palais blanc", rebaptisé ironiquement la "Maison blanche" par ses nombreux détracteurs.
D'une surface de 200.000 mètres carrés, le nouveau palais est construit en lisière de la capitale Ankara sur un terrain que le premier président et fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk avait acquis pour y construire une ferme.
La construction de ce bâtiment d'architecture d'inspiration néo-seljoukide (la première dynastie turque qui a régné sur l'Asie mineure du XIe au XIIIe siècle), aurait coûté, selon la presse turque, quelque 350 millions de dollars.
Le nouveau palais présidentiel comprendrait 1 000 pièces. AFP/ADEM ALTAN
Les travaux, au milieu d'une zone forestière, ont d'abord suscité l'opposition des défenseurs de l'environnement, d'autant qu'ils ont été achevés à marche forcée malgré une décision de justice exigeant l'arrêt du chantier.
Les adversaires de M. Erdogan y sont allés eux aussi de leurs critiques contre ce déménagement, illustration selon eux de la folie des grandeurs du maître du pays. Un député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a jugé le nouveau bâtiment extravagant. "Qu'aurions-nous pu faire avec cet argent ? Par exemple envoyer trois satellites vers la planète Mars", s'est offusqué Umut Oran, affirmant que le budget de la présidence turque était trois supérieur à celui de la famille royale britannique.
Adulé par ses partisans autant qu'il est haï par ses adversaires qui l'accusent de dérive "autoritaire" et "islamiste", M. Erdogan a été élu en août chef de l'Etat après avoir dirigé le gouvernement sans partage pendant onze ans. Le président turc ne détient que des pouvoirs protocolaires mais M. Erdogan a affirmé qu'il garderait les rênes du pays à ce poste en modifiant la loi fondamentale.
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commentaires (3)
DANS SA MAISON BLANCHE... IL SE RETRANCHE... CONTRE LE LIONCEAU IL MIJOTE SA REVANCHE... SEUL, IL VEUT TENIR LA MANCHE... OR, IL NE TIENT QUE LA TRANCHE... D'UNE BIEN VIEILLE PLANCHE !
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 19, le 29 octobre 2014