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Alimentation forcée à Guantanamo: des médias réclament de retranscrire des vidéos

Seize médias ont réclamé lundi la retranscription immédiate de vidéos montrant l'alimentation forcée d'un détenu de Guantanamo, que l'administration américaine refuse toujours de montrer affirmant que cela mettrait en danger la sécurité nationale.

Une juge fédérale de Washington, Gladys Kessler, avait ordonné début octobre que 28 vidéos montrant les procédures d'alimentation par sondes naso-gastriques à Guantanamo soient rendues publiques, puis avait accédé à la demande du gouvernement de retarder de trente jours leur publication, le temps d'envisager un appel.


"Il est difficile d'imaginer une description plus explicite du processus utilisé que celle que l'on peut trouver sur ces vidéos", a déclaré le contre-amiral Kyle Cozad qui commande la force inter-armées à Guantanamo. On y voit par exemple l'insertion et le retrait des sondes naso-gastriques sur le détenu syrien Abou Dhiab, le personnel de Guantanamo durant la procédure, la pièce où elle se déroule, des images selon lui "sensibles ou classifiées". Il estime qu'elles "contiennent de manière significative plus d'informations" qu'aucune photographie autorisée du processus d'alimentation par sonde des grévistes de la faim à Guantanamo.


"Les rendre publiques porterait tort à notre sécurité nationale et opérationnelle (...) à la lumière des récentes actions militaires des Etats-Unis et de leurs partenaires internationaux au Proche-Orient, qui se sont accompagnées de nouvelles menaces de représailles de groupes hostiles", a ajouté le commandant dans ces documents judiciaires.


Selon les seize médias qui réclament la publication des vidéos controversées au nom de la liberté constitutionnelle d'informer, "il ne s'agit pas de protéger la sécurité nationale pour le gouvernement mais de maintenir le secret pour échapper à ses responsabilités". "Il n'y a pas de menace imminente de publication qui pourrait compromettre la sécurité nationale", disent les médias dans leur réponse à la juge. Ils demandent au Pentagone de retranscrire "de manière expéditive" les onze heures de vidéos et de désigner les portions "classifiées ou protégées", notant que "la totalité des vidéos ne peut raisonnablement pas être décrétée classifiée".


Le gouvernement estime qu'il lui faudrait au moins 25 jours pleins, à trois techniciens du Pentagone, pour retranscrire ces vidéos, flouter et retirer certaines images de visages ou de lieux. Le contre-amiral Cozad s'appuie aussi sur des déclarations de son prédécesseur, Richard Butler, selon lequel dévoiler les infrastructures du camp Delta, où les détenus sont sanglés, intubés et alimentés de force, "permettrait à l'adversaire de découvrir comment les détenus vivent" avec des risques pour le "bon déroulement des activités et la discipline" dans la prison.

Soutenu par des médias, le détenu Abou Dhiab a demandé la publication des vidéos dans le but d'obtenir l'interdiction de l'alimentation par sondes qu'il assimile à de la torture. La juge devrait trancher après le 3 novembre.

Seize médias ont réclamé lundi la retranscription immédiate de vidéos montrant l'alimentation forcée d'un détenu de Guantanamo, que l'administration américaine refuse toujours de montrer affirmant que cela mettrait en danger la sécurité nationale.
Une juge fédérale de Washington, Gladys Kessler, avait ordonné début octobre que 28 vidéos montrant les procédures d'alimentation par...