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À La Une - Proche-Orient

Jérusalem: nouvelle nuit de tension à la veille de funérailles sous surveillance

Le département d'Etat a également appelé "toutes les parties à restaurer le calme et à éviter l'escalade".

Des manifestants palestiniens ont brûlé des pneus dans un quartier de Jérusalem. Ammar Awad/Reuters

De nouveaux heurts ont opposé samedi soir pour le quatrième jour consécutif policiers israéliens et jeunes palestiniens à Jérusalem-Est, peu avant les funérailles sous haute surveillance du Palestinien qui a tué un bébé israélien à bord de sa voiture avant d'être abattu.

La partie palestinienne de la Ville sainte, annexée et occupée par Israël, résonnait samedi soir de puissantes détonations, après des échauffourées durant la journée, notamment dans le quartier de Silwan, récemment devenu l'épicentre des troubles et dont était originaire l'auteur de l'attaque meurtrière de mercredi, Abdelrahmane Shalodi.

Dans plusieurs quartiers, la police israélienne a "dispersé avec des moyens légaux et non-létaux" les jeunes, a assuré à l'AFP une porte-parole de la police, Luba Samri. Il s'agit de grenades lacrymogènes, qui les nuits dernières ont provoqué des incendies dans des maisons où elles ont atterri, ainsi que de balles en caoutchouc, qui avaient déjà blessé vendredi une trentaine de jeunes, selon un bilan non confirmé de l'agence officielle palestinienne Wafa.

(Lire aussi : Pour le président Rivlin, la société israélienne est malade)

Ces heurts, d'une intensité peu fréquente à Jérusalem, interviennent au lendemain d'un vendredi, journée de la prière musulmane hebdomadaire, ensanglanté par la mort de Orwa Hammad, un adolescent Palestino-Américain de 14 ans, abattu par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.
Orwa Hammad a été tué lors de heurts opposant les soldats israéliens à des Palestiniens jetant des pierres à Silwad. Ce village est fréquemment le théâtre d'affrontements et l'armée y est régulièrement déployée pour protéger une route employée par des colons près de la colonie d'Ofra.
Washington, qui a confirmé la nationalité américaine du garçon, a réclamé une enquête "rapide et transparente". Le département d'Etat a également appelé "toutes les parties à restaurer le calme et à éviter l'escalade des tensions".

La famille Hammad a indiqué que les obsèques d'Orwa n'auraient lieu que dimanche, le temps qu'arrive son père, qui vit aux Etats-Unis. Les funérailles de "martyrs" palestiniens suscitent généralement d'importants défilés qui dégénèrent parfois.

"Faire face à toutes les éventualités"

Les funérailles d'Abdelrahmane Shalodi sont elles prévues samedi à 22H00 (19H00 GMT) en présence de 80 personnes au maximum et sous haute surveillance, selon une décision de la justice israélienne qui doit être confirmée en soirée, a indiqué l'agence Wafa. Sa famille ne pourra en outre récupérer son corps qu'à l'entrée du cimetière situé sur le Mont des Oliviers non loin de Silwan --pour éviter un cortège funéraire. Selon Wafa, les Israéliens avaient en premier lieu imposé des funérailles à une heure du matin, en présence de 20 personnes.

La police israélienne est prête à "faire face à toutes les éventualités", a dit une porte-parole, Luba Samri.
Abdelrahmane Shalodi, 21 ans, a été abattu après avoir, selon la police et le gouvernement israéliens, délibérément lancé sa voiture sur un arrêt de tramway de Jérusalem, blessant six Israéliens et tuant un bébé de trois mois, de nationalité américaine.
Le gouvernement israélien l'a accusé d'appartenir au Hamas, mais sa famille a réfuté toute appartenance au mouvement islamiste. Sa mère Inès Charif, 42 ans, a dit à l'AFP croire à un accident de voiture. Selon elle, son fils aîné était au cours des derniers jours dans un état d'épuisement mental tel qu'un médecin lui avait conseillé d'aller voir un spécialiste. Shalodi était sorti de prison en décembre 2013 après y avoir passé 14 mois pour avoir jeté des pierres, selon ses proches.

(Lire aussi : Pour les Palestiniens, la lutte contre l'extrémisme et l'occupation israélienne sont liées)

Les services de sécurité israéliens, qui le soupçonnaient d'appartenance au Hamas, le harcelaient depuis des mois, a encore accusé Mme Charif, soeur d'un ancien artificier du Hamas, Mohieddine Charif, tué en Cisjordanie occupée dans des circonstances mystérieuses en 1998.

Jérusalem-Est, dont l'annexion et l'occupation est dénoncée par la communauté internationale, est secouée depuis l'été par des violences grandissantes qui font redouter à certains une troisième Intifada et une propagation des troubles à la Cisjordanie.

Sur fond d'enlisement des efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien, les tensions ont été exacerbées par une série d'événements: assassinat d'un jeune palestinien par des extrémistes juifs en juillet après l'assassinat de trois adolescents juifs en juin, arrestations de centaines de Palestiniens, guerre à Gaza, visites de juifs perçues comme des provocations sur l'esplanade des Mosquées, poursuite de la colonisation et appropriations de maisons palestiniennes par des colons, à Silwan par exemple; rhétorique excitant les haines.
C'est dans ce contexte que le ministre israélien de l'Habitat Uri Ariel, lui-même un colon, a récemment affirmé envisager d'aller vivre à Silwan, selon les médias israéliens.


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