Yémen: un journaliste agressé après avoir critiqué les rebelles chiites dans un bus

Un journaliste yéménite a affirmé avoir été agressé à Sanaa samedi pour avoir critiqué dans un bus les rebelles chiites contrôlant la capitale où la liberté de la presse est mise à mal par ces hommes armés selon Reporter sans frontières (RSF).
Abdel Sattar Bajaj, qui anime le site d'information indépendant Newsyemen, a raconté à l'AFP avoir dit, alors qu'il se trouvait dans un bus, que "le chaos s'est généralisé à Sanaa à cause des houthis", autre nom des rebelles chiites.
"J'ai tenu ces propos après qu'une fusillade eut éclaté, provoquant un début de panique dans l'une des rues de Sanaa, a-t-il ajouté.
"Le chauffeur m'a remis au premier point de contrôle de rebelles houthis en leur disant que je venais de les insulter", a poursuivi M. Bajaj.
"Ils m'ont tiré hors du bus et bien que j'ai décliné mon identité et ma profession les coups de crosse ont commencé à pleuvoir. Ils m'ont frappé sur le dos, les bras ...", a encore dit ce journaliste dont le site est bien suivi au Yémen.
"Ils m'ont enfin relâché en menaçant de me couper la langue si je recommence à les critiquer", a déclaré M. Bajaj en disant souffrir de nombreuses commotions.
A la veille de l'agression contre M. Bajaj, Reporters sans frontières (RSF), a accusé les houthis de s'en prendre aux médias et aux journalistes.
"Les rebelles houthis n'hésitent à s'emparer des sièges de médias et à arrêter ou enlever des journalistes", écrit l'organisation dans un communiqué.
Les houthis ont pris d'assaut le 17 octobre à Sanaa le site en ligne Aleshteraki, proche du parti socialiste, et enlevé pendant quelques heures l'un de ses journalistes Badr al-Qubaty, selon RSF.
Ils ont pris le contrôle le lendemain de Radio Ibb (gouvernemental) dans le centre du Yémen qui a arrêté de diffuser après que son générateur a été endommagé par des tirs.
Une équipe de trois membres de la BBC arabe a été également détenue pendant quelques heures à Sanaa alors qu'elle effectuait un reportage sur une mosquée de la capitale, a déploré RSF.