Syrie: les rebelles défendent leur route d'approvisionnement près d'Alep

Les rebelles syriens tentaient samedi de repousser l'armée qui a progressé récemment au nord d'Alep et menace leur route d'approvisionnement vers la deuxième ville de Syrie (nord), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Début octobre, l'armée du président Bachar el-Assad s'était emparée de villages et de collines stratégiques au nord de l'ex-capitale économique de Syrie, menaçant de couper la principale route d'approvisionnement des rebelles à partir de la Turquie et donc d'assiéger complètement les secteurs tenus par les insurgés dans cette ville.

Cette semaine, l'armée, appuyée par le puissant Hezbollah chiite libanais, a progressé encore davantage dans la zone.

Depuis vendredi, les combats font rage autour de la région de Handarat, au nord de la métropole, et ont fait 15 morts parmi les soldats et miliciens pro-régime et 12 parmi les rebelles, selon l'OSDH.

"Les rebelles ont lancé une opération pour tenter de sécuriser Handarat", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Ils essayent de chasser l'armée des collines qu'elle avait prise ces derniers jours", a-t-il souligné.
La bataille est décisive pour les rebelles comme pour le régime. "Si l'armée prend la région, les zones rebelles de la ville d'Alep seraient assiégées", a poursuivi M. Abdel Rahmane.

Alep, deuxième ville de Syrie, est divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes dans l'ouest de la ville et secteurs est, tenus par les rebelles. Depuis les combats se sont enlisés dans une guerre d'usure.

Depuis fin 2013, l'armée de l'air du président Bachar el-Assad largue quotidiennement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles, malgré une résolution de l'ONU condamnant cette pratique.

Les rebelles ont perdu de nombreux bastions depuis un an face au régime appuyé par le Hezbollah mais aussi face aux jihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord et l'est du pays.

Selon le directeur de l'OSDH, les forces du régime sont aidées par le Hezbollah et des combattants iraniens et palestiniens.

La guerre en Syrie a commencé par un mouvement de contestation pacifique qui s'est transformée en raison d'une répression brutale, en une rébellion armée contre le régime de Bachar el-Assad.

Plus de 180 000 personnes ont été tuées depuis mars 2011 et près de la moitié des habitants de la Syrie ont dû fuir leurs foyers.