Iran: les responsables d'attaques à l'acide seront sévèrement punis (justice)

Les responsables des attaques à l'acide des dernières semaines à Ispahan, dans le centre de l'Iran, seront "sévèrement punis" même si leurs victimes les pardonnent, a déclaré samedi le procureur général du pays Ebrahim Raïssi.

Ces dernières semaines, quatre femmes ont été aspergées d'acide sur le visage et le corps, à chaque fois par des agresseurs circulant à moto dans cette ville touristique située à 450 km au sud de Téhéran.
"Ces crimes sont impardonnables. Même si les victimes accordent leur pardon, en aucune façon ne nous ne renoncerons au droit de l'Etat contre ceux qui ont provoqué la peur dans la population. Ils seront sévèrement punis", a déclaré M. Raïssi, selon le site de la télévision d'Etat.

Mercredi, un millier de personnes ont manifesté à Ispahan pour demander des mesures de sécurité supplémentaires après des attaques à l'acide qui ont provoqué la psychose. Un autre rassemblement a eu lieu devant le Parlement à Téhéran, où une cinquantaine de personnes dont l'avocate des droits de l'Homme Nasrin Sotoudeh ont dénoncé "les violences contre les femmes".

Selon des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, les victimes ne respectaient pas le code vestimentaire islamique, qui les oblige à recouvrir d'un voile ou d'un foulard leurs cheveux et leur nuque.
"Nous ne permettrons pas que des personnes, sous n'importe quel prétexte, perturbent la sécurité dans le pays", a ajouté M. Raïssi.

De son côté, le ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, a affirmé que les autorités avaient décidé "de renforcer les forces de sécurité pour régler ce problème".
Il a toutefois ajouté que les quatre suspects arrêtés en lien avec cette affaire "avaient été relâchés faute de preuve".

Il a également dénoncé "la campagne médiatique des médias étrangers" en ajoutant qu'en général ceux qui commettent des "attaques à l'acide ont des motivations personnelles et veulent se venger".
Il a également demandé aux Iraniens de ne pas croire les rumeurs diffusées les réseaux sociaux qui ont fait état de nouvelles "attaques à l'acide à Téhéran, Tabriz, Machhad et Ispahan".

Ces attaques, très rares en Iran, se sont au contraire multipliées au Pakistan, en Afghanistan et en Inde, où les victimes sont souvent ciblées pour avoir "souillé" leur "honneur" ou celui de leur famille.