Rechercher
Rechercher

Économie - Budget

Cameron, en « colère », refuse de sortir son chéquier pour l’Europe

Le Premier ministre britannique David Cameron lors d’une conférence de presse au sommet de l’Union européenne à Bruxelles, le 24 octobre 2014. Emmanuel Dunand/AFP

Le Premier ministre britannique David Cameron, en « colère », a refusé hier de sortir son carnet de chèques pour payer une rallonge de plus de deux milliards d'euros au budget européen, jugée « inacceptable », volant ainsi la vedette lors du sommet européen.
« Je ne paierai pas cette addition le 1er décembre. Et si certains pensent que cela va arriver, ils vont voir », a lancé M. Cameron lors d'une conférence de presse, après la demande de Bruxelles d'une rallonge de dernière minute au budget 2014 de l'Union européenne. « Nous n'allons pas sortir notre chéquier », a fulminé le Britannique.
Au terme d'une révision technique du montant des contributions nationales pour 2014, la Commission européenne réclame à plusieurs États membres de rajouter des milliards d'euros. La Grande-Bretagne est la plus lourdement taxée, avec une rallonge pouvant aller jusqu'à 2,1 milliards d'euros.
« C'est totalement injustifié et inacceptable de présenter brutalement une telle note. (...) C'est inacceptable pour cette organisation de travailler de cette façon », a accusé M. Cameron en indiquant qu'il avait « interrompu » le sommet hier matin et obtenu la convocation d'une « réunion d'urgence » des ministres des Finances de l'UE, dont la date n'a pas encore été fixée.
Une telle demande de la Commission « n'aide pas sur la question de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'UE », a ajouté le dirigeant britannique qui, sous la pression des europhobes, a promis un référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE en 2017.
Il a toutefois souligné que le calcul présenté par la Commission était « une estimation mais pas le chiffre final ».
David Cameron « ment quand il dit qu'il a tout découvert en arrivant au sommet. Avec ses services, il savait depuis des mois que la contribution britannique allait augmenter », a dénoncé une source européenne, sous couvert d'anonymat.
« Non seulement la Grande-Bretagne a signé pour ces règles, mais elle a même œuvré pour », renchérit pour l'AFP Iain Begg, un expert à la London School of Economics.

« L'arme fatale »
Outre la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, également mécontents, doivent rajouter au budget quelque 600 millions d'euros. L'Italie devrait payer quelque 300 millions de plus. Selon M. Cameron, son homologue italien Matteo Renzi a dénoncé une « arme fatale ». M. Matteo a assuré qu'il n'avait jamais utilisé cette expression.
« Nous allons examiner d'où vient ce chiffre car tout se mélange », a affirmé Jeroen Dijsselbloem, ministre néerlandais des Finances et patron de l'Eurogroupe, en parlant de « désagréable surprise ».
De leur côté, la France et l'Allemagne épargneraient respectivement un milliard et 780 millions d'euros. L'Autriche gagnerait elle aussi au change. « Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué », a affirmé le chancelier Werner Fayman.
L'irruption de ce débat a largement occulté les discussions sur les budgets français et italien, sur la sellette de la Commission européenne.
La Commission pourrait demander à plusieurs États de la zone euro de revoir leur projet de budget si elle constate des manquements graves en termes d'objectifs budgétaires ou de réformes. Ce serait une première, qui passerait très mal en France et en Italie, deuxième et troisième économie de la zone euro. Le verdict pourrait tomber mercredi prochain.

Le Premier ministre britannique David Cameron, en « colère », a refusé hier de sortir son carnet de chèques pour payer une rallonge de plus de deux milliards d'euros au budget européen, jugée « inacceptable », volant ainsi la vedette lors du sommet européen.« Je ne paierai pas cette addition le 1er décembre. Et si certains pensent que cela va arriver, ils vont voir », a lancé...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut