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Les Kurdes syriens accueillent avec scepticisme un renfort rebelle à Kobané

Les Kurdes syriens ont accueilli vendredi avec scepticisme l'annonce par le président turc de l'envoi par l'Armée syrienne libre (ALS) de 1.300 rebelles pour les aider à défendre Kobané contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI).

Deux hauts responsables syriens kurdes, interrogés par l'AFP, ont souligné qu'il serait plus utile que les rebelles syriens ouvrent de nouveaux fronts contre le groupe extrémiste sunnite ailleurs en Syrie.

Lors d'un déplacement à Tallinn, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que "le PYD (Parti de l'union démocratique, le principal parti kurde syrien) avait accepté (le renfort de) 1.300 hommes de l'ASL".

La veille, un commandant rebelle syrien, le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, ancien de la direction de l'ASL, affirmait à la chaîne Al-Jazeera que ses troupes "se rendraient à Aïn al-Arab (Kobané en arabe, ndlr) dans les prochaines 36 heures", en passant par la frontière turque.

"Comment la Turquie peut-elle coordonner un parti qu'elle accuse de terrorisme?", s'est interrogée le porte-parole du PYD en Europe, Nawaf Khalil.

Il a par ailleurs reproché à la Turquie ne pas avoir rejoint d'un point de vue militaire la coalition internationale, qui mène depuis un mois des frappes contre des positions de l'EI en Syrie. "Si la Turquie voulait vraiment combattre le terrorisme (de l'EI), elle rejoindrait la coalition arabo-occidentale", a estimé M. Khalil.

Selon lui, il serait par ailleurs plus utile aux forces kurdes que les rebelles ouvrent d'autres fronts dans le pays, plutôt que de venir les aider à Kobané.

"Nous n'avons aucun problème avec l'ASL, qui combat pour la liberté et la démocratie et qui respecte la volonté du peuple kurde (...), mais en ce qui concerne (Okaidi) qui se rend à Erdogan (...), nous ne l'autoriserons pas à jouer le rôle d'un cheval de Troie, en mettant en place les politiques et plans fous d'Erdogan", a affirmé le porte-parole les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), Bulat Jan. "S'ils veulent vraiment combattre l'EI, ils peuvent attaquer (les jihadistes) depuis Azaz et Afrine en direction de l'est" et aussi ouvrir des fronts dans le nord de la Syrie, à Al-Bab, Minbej et Jaraboulous, a indiqué M. Jan.

La région kurde de Kobané, à la frontière turque, est le théâtre depuis plus d'un mois de violents affrontements entre les combattants kurdes syriens, appuyés désormais par des frappes de la coalition, et les jihadistes de l'EI qui contrôlent des pans entiers de l'Irak et de la Syrie.

Les Kurdes syriens ont accueilli vendredi avec scepticisme l'annonce par le président turc de l'envoi par l'Armée syrienne libre (ALS) de 1.300 rebelles pour les aider à défendre Kobané contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI).Deux hauts responsables syriens kurdes, interrogés par l'AFP, ont souligné qu'il serait plus utile que les rebelles syriens ouvrent de nouveaux fronts contre...