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À La Une - Syrie-Irak

Les Kurdes devraient pouvoir résister à Kobané, affirment des responsables US

Près de 500 jihadistes tués dans les raids de la coalition.

 

 

Des combattants kurdes se tenant sur la colline de Tilsehir à la frontière turque après un raid de la coalition contre une position du groupe de l'Etat islamique en Syrie. BULENT KILIC/AFP

Les combattants kurdes devraient pouvoir résister durablement à l'offensive du groupe État islamique (EI) à Kobané, selon des responsables américains, avec le soutien des frappes aériennes de la coalition, qui ont tué en un mois plus de 500 jihadistes en Syrie.

 

Les lignes de front entre l'EI et les forces kurdes n'ont pas bougé depuis une semaine et "je pense que les défenseurs kurdes (...) vont être en mesure de résister", a souligné un responsable américain de la Défense sous le couvert de l'anonymat. "Si vous regardez ce qui s'est produit depuis une semaine et demie, la ligne de front à Kobané n'a presque pas bougé", a affirmé un responsable du Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Celui-ci a décrit "une bataille de rue" sur le terrain, avec des pâtés de maison qui changent de main de temps en temps.


La ville syrienne kurde de Kobané (Aïn el-Arab en langue arabe), près de la frontière avec la Turquie, revêt un enjeu symbolique important, à la fois pour les jihadistes de l'EI et pour la coalition internationale.
Les responsables américains du Centcom s'attendent ainsi à ce que l'assaut des jihadistes se poursuive.

"L'EI a réussi à avancer au nord de Kobané et dans le centre-ville après un cycle de violents combats qui ont débuté hier (mercredi) et se sont poursuivis jusqu'à jeudi matin", a d'ailleurs déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Les jihadistes se sont également emparés de plusieurs villages à l'ouest de cette ville. Il s'agit de leur première avancée depuis plusieurs jours à Kobané, où les combats ont repris en soirée dans la partie occidentale, avec des échanges de tirs nourris, d'après une journaliste de l'AFP à la frontière turque.

 

(Voir aussi : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)



La Turquie voisine a jusque-là refusé d'intervenir militairement, mais a décidé lundi de laisser passer des combattants kurdes d'Irak pour aller soutenir les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qui, selon Washington, contrôlent la majeure partie de Kobané. Ankara a toutefois exclu le transit de Kurdes turcs ou d'autres nationalités.
Ces renforts devraient arriver sous peu, le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien ayant voté mercredi en faveur de l'envoi à Kobané de peshmergas, qui ont joué un rôle important en Irak pour contenir les jihadistes lorsque ces derniers ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord du pays. Mais les autorités du Kurdistan irakien ont fixé à 200 le nombre de combattants devant aller à Kobané, a précisé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan, faisant apparaître le caractère relativement symbolique de l'aide irakienne, alors que 2 000 combattants kurdes luttent à Kobané depuis le 16 septembre.

 

Frappes de la coalition

Les Kurdes peuvent en outre compter sur les frappes de la coalition. Selon le Centcom, la coalition a conduit mercredi et jeudi quatre frappes près de Kobané, détruisant notamment un centre de commandement de l'EI. L'une d'elles a tué au moins deux combattants de l'EI sur une colline près de la ville, où les jihadistes avaient planté un drapeau noir, selon les images d'un journaliste de l'AFP tournées depuis la frontière. Les déflagrations ont provoqué d'importantes colonnes de fumée noire.

Quelque 464 combattants du groupe sunnite extrémiste ont été tués en un mois par les raids de la coalition, selon l'OSDH. Parmi les victimes des raids figurent également 57 jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et 32 civils, dont six enfants. La coalition a effectué 632 frappes aériennes, près de 6 600 sorties d'avion et largué 1 700 bombes, a détaillé jeudi le Centcom. La "grande majorité" des combattants de l'EI et du Front al-Nosra tués "ne sont pas des Syriens", a précisé l'OSDH.

 

(Lire aussi : De Vilvorde à la Syrie, comment de jeunes Belges rejoignent le jihad)

 

En Irak
En Irak, les forces de sécurité sont dorénavant à même de lancer des attaques limitées contre l'EI, mais ont besoin de temps pour préparer et répéter une offensive de plus grande ampleur, malgré l'aide aérienne de la coalition, a affirmé un responsable américain. Les jihadistes de l'EI ont assiégé de nouveau jeudi le Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant devant l'avancée du groupe extrémiste. Un des volontaires yazidis qui défendent la zone, Khalaf Mamou, a souligné que "la situation humanitaire était devenue très difficile car il y a très peu de nourriture". Les jihadistes ont également avancé dans la province d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, en s'emparant de la zone d'Albou Nimr, selon des responsables.

 

Organisation terroriste la mieux financée

Autre front, dans la guerre contre l'EI, les finances.  "A l'exception de certaines organisations terroristes soutenues par des Etats, le groupe Etat islamique est probablement l'organisation terroriste la mieux financée à laquelle nous soyons confrontés", a déclaré le sous-secrétaire américain au trésor chargé de la lutte contre le terrorisme, David Cohen, lors d'un discours à Washington. Ce grâce à des revenus pétroliers, à l'obtention de rançons et au produit de rackets. L'extraction de pétrole des champs d'exploitation en Syrie et en Irak, revendu au marché noir, a rapporté environ un million de dollars par jour à l'organisation depuis la mi-juin, a estimé M. Cohen lors d'une intervention au centre d'études Carnegie Endowment for International Peace.



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