Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

La Californie veut cesser les punitions fondées sur l'origine ethnique en prison

La Californie va mettre fin aux punitions collectives fondées sur l'origine ethnique dans ses prisons, une pratique de ségrégation que cet Etat de l'ouest américain était le seul à pratiquer dans le pays. Le projet d'accord, reçu jeudi par l'AFP, doit "mettre fin à la pratique de +lockdowns+ dans les prisons californiennes", le fait de confiner collectivement en cellules les prisonniers d'une même origine ethnique à la suite d'une infraction ou agression commise par un autre prisonnier de la même origine.


"Nous sommes heureux de cet accord et optimistes sur le fait qu'il sera approuvé par le tribunal" de Sacramento, au nord de la Californie, a commenté le CDCR (le département californien des prisons, ndlr) dans un communiqué. Cette autorité des prisons "a commencé à travailler aux réformes reflétées dans l'accord depuis deux ans et à les mettre en oeuvre en mai", a ajouté le CDCR dans son communiqué reçu par courriel. Un porte-parole du CDCR a précisé à l'AFP que le projet d'accord devrait être déposé "rapidement, peut-être aujourd'hui (jeudi)" au tribunal et devra ensuite recevoir l'accord du juge fédéral ayant suivi le dossier.
"Nous sommes heureux que la Californie rejoigne le reste du monde et abandonne cette horrible pratique", a renchéri Rebekah Evenson, avocate de Prison Law Office, l'organisation de défense des droits civiques qui a signé l'accord avec la procureur de Californie Kamala Harris. Les prisons californiennes répertoriaient "les prisonniers selon leur origine ethnique: afro-américain, blanc, hispanique ou autre", a-t-elle expliqué à l'AFP.
"Ils ne traitaient pas pire que les autres un groupe racial en particulier mais ils estimaient que si une bagarre était créée par un Noir, tous les Noirs étaient des dangers potentiels" et les punissaient tous collectivement, et respectivement pour d'autres catégories, a-t-elle poursuivi. "Ils présumaient que tout les prisonniers étaient affiliés à des gangs alors que 30 à 50% des prisonniers le sont", a-t-elle ajouté.


Cette pratique discriminatoire avait été dénoncée dans une plainte datant de 2008, qui a été transformée en plainte en nom collectif. La plainte avait été initialement déposée par un prisonnier, Robert Mitchell, détenu à la prison de High Desert State, après un incident survenu en 2006: "Toute la population afro-américaine du quartier C" de la prison avait été "placée en +lockdown+ après un incident ayant eu lieu dans un autre quartier, impliquant des membres d'une autre origine ethnique", expliquait la plainte.
La plainte demandait la fin des pratiques "anti-constitutionnelles" du "lockdown" et des punitions fondées sur l'origine ethnique, ainsi que des dommages et intérêts.

La Californie va mettre fin aux punitions collectives fondées sur l'origine ethnique dans ses prisons, une pratique de ségrégation que cet Etat de l'ouest américain était le seul à pratiquer dans le pays. Le projet d'accord, reçu jeudi par l'AFP, doit "mettre fin à la pratique de +lockdowns+ dans les prisons californiennes", le fait de confiner collectivement en cellules les prisonniers...