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Sport - Pensée foot

L’Euro, c’est (déjà) demain

Elle est déjà loin, la Coupe du monde 2014. Loin les larmes des supporters brésiliens traumatisés par la raclée infligée à leur équipe favorite par la Mannschaft de Joachim Löw. Loin la merveille de tête plongeante de Van Persie, sur une superbe transversale de Blind, véritable moment d'éternité qui annonçait la fin du règne espagnol. Loin le sourire de James Rodriguez et la fraicheur de l'équipe colombienne. Loin le Mexique, loin le Costa Rica, loin l'Argentine, loin l'Amérique du Sud. Nostalgie... Aujourd'hui, les équipes européennes sont concentrées sur un seul et unique objectif : l'Euro 2016. Car l'Euro, c'est déjà demain.


Tous les joueurs, entraîneurs, observateurs et passionnés le savent. Une victoire se construit dans le travail et dans le temps. C'est l'aboutissement d'un long processus qui permet à une équipe d'être assez sûre de ses forces pour les imposer à son adversaire. C'est un moment de grâce collective ou la somme des individualités forme un tout cohérent, mécanique et pourtant terriblement spontané. La victoire de l'Allemagne au mois de juillet dernier s'inscrit parfaitement dans cette logique. Collectivement, la Mannschaft était l'équipe la plus forte du Mondial. Sans contestation. Mais cette victoire ne lui garantit rien pour l'avenir. Pour durer, il faut innover, se renouveler. Gérer les périodes de passation des pouvoirs entre les générations. Car, en football comme ailleurs, aucun règne n'est éternel.


Chacune à leur manière, les grandes nations du football européen préparent actuellement cette échéance en phase de qualification. L'Espagne, deux fois tenante du titre mais éliminée dès le premier tour au Brésil, aborde une phase déterminante pour son avenir à moyen terme. La génération qui a tout gagné, qui a impressionné le monde par la facilité de ses victoires et la simplicité de son jeu est désormais vieillissante. Son baromètre et cerveau, Xavi, a pris sa retraite à l'issue de la Coupe du monde. Et si les solutions ne manquent pas pour le remplacer, à l'image de Thiago ou de Gabi, aucun ne semble encore prêt à enfiler complètement le costume. Comment intégrer Diego Costa pourtant si génial avec ses équipes respectives dans un collectif qui joue sans attaquant attitré depuis plusieurs années ? Comment s'appuyer sur la relation privilégiée Costa/Fabregas pour rendre le jeu espagnol moins prévisible pour ses adversaires ? En décidant de garder Del Bosque, la fédération espagnole a fait le choix de la continuité. Mais au contraire de la France qui n'avait pas su le faire après sa sortie au premier tour de la Coupe du monde 2002, l'Espagne va devoir repenser sa philosophie si elle veut régner à nouveau prochainement sur l'Europe. L'Allemagne doit digérer l'euphorie de sa victoire et intégrer une nouvelle génération pleine de talents. L'Italie est dans une situation plus complexe puisqu'elle ne dispose plus d'un vivier conséquent de joueur de haut niveau. Conte aura fort à faire pour redonner une identité de jeu à la Squadra Azzura, certainement autour de l'impétueux Verratti, mais il a déjà prouvé avec la Juventus que ce type de défi ne lui faisait pas peur. L'Italie doit retrouver sa haine de la défaite et sa supériorité tactique. Les Pays-Bas semblent à des années-lumière de leur niveau de jeu de cet été. Van Gaal parti à Manchester United, c'est désormais à l'expérimenté Guus Hiddink d'amener les Oranje à l'Euro. Mais pour l'instant, la mayonnaise ne prend pas. Les stars du Mondial enchaînent les numéros de soliste mais souffrent d'énormes défaillances collectives. Enfin, le dernier des favoris, la France, continue tranquillement sa progression avec l'avantage de ne pas être pressé par les enjeux de la phase qualificative.

En 2016, Varane, Pogba, Benzema et Griezmann devraient être arrivés à maturité. Cette maturité qui leur a tant fait défaut dans ce quart de finale perdu contre l'Allemagne. Cette maturité qui pourrait, si l'équipe se trouvait enfin un leader, permettre de faire pencher la balance de l'autre côté dans une finale au stade de France contre cette même équipe d'Allemagne. Et prendre ainsi une savoureuse revanche sur les démons du passé.

 

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