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À La Une - Terrorisme

En un mois, les frappes de la coalition ont tué 521 jihadistes en Syrie

Des tirs incessants d'armes automatiques et d'obus de mortier entendus à Kobané.

La ville syrienne Kobané vue du village turc Mursitpinar le 22 octobre 2014. AFP PHOTO / BULENT KILIC

Les frappes de la coalition ont tué plus de 500 jihadistes en Syrie depuis le premier raid lancé il y un mois sur Kobané (Aïn el-Arab en langue arabe), où de violents combats ont repris alors que les combattants kurdes attendent les renforts promis par le Kurdistan irakien.

Les frappes aériennes de la coalition en Syrie ont fait 553 morts en un mois, essentiellement des membres du groupe extrémiste Etat islamique (EI), déjà cible de frappes en Irak et qui compte notamment quelque 15 000 combattants venus de l'étranger selon l'ONU.

Ce bilan, donné jeudi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), fait état de la mort de 464 combattants de l'EI, 57 du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et 32 civils dont six enfants et cinq femmes, dans les frappes aériennes menées depuis le 23 septembre. La "grande majorité" des combattants de l'EI et du Front al-Nosra tués par les frappes "ne sont pas des Syriens".

 

(Voir aussi : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)


Les Etats-Unis, aidés de leurs alliés arabes, ont lancé le 23 septembre leurs premières frappes aériennes en Syrie, visant l'EI mais aussi des positions du Front al-Nosra, qui combat le régime et les jihadistes de l'EI. Les frappes contre l'EI en Syrie visent notamment à freiner leur progression à Kobané, ville kurde frontalière de la Turquie défendue par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). 

La majeure partie de la ville est aux mains des YPG, selon Washington. Mais les Kurdes réclament depuis des semaines un soutien accru de l'extérieur pour faire face à l'avancée des jihadistes, plus nombreux et mieux armés qu'eux, et qui contrôleraient près de la moitié de la ville.

 

(Lire aussi : De Vilvorde à la Syrie, comment de jeunes Belges rejoignent le jihad)

  

Violents combats

Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont multiplié les frappes aériennes contre l'EI autour de la ville et procédé lundi à un premier largage aérien d'armes et de munitions fournies par le Kurdistan irakien et destinées aux forces kurdes à Kobané. Mais le Pentagone a reconnu mercredi qu'une cargaison était tombée par erreur entre les mains des jihadistes, suscitant de nouvelles critiques d'Ankara. 

Ce sont en fait deux des 28 palettes d'armes, de munitions et de matériel médical larguées aux YPG qui ont raté leur cible et atterri sur des positions de l'EI, selon le Pentagone précisant qu'une d'elles avait pu être détruite par une frappe aérienne. "Il est aujourd'hui clair que (cette décision) était mauvaise", a estimé le président turc Recep Tayyip Erdogan.


La Turquie a résisté aux pressions de l'administration américaine et jusque-là refusé d'intervenir elle-même militairement pour aider les défenseurs de Kobané. Ankara considère notamment que les YPG sont l'équivalent syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles indépendantistes kurdes turcs). Mais la Turquie a annoncé lundi qu'elle accepterait le passage par sa frontière de combattants kurdes d'Irak (peshmergas) pour aller soutenir les YPG, excluant le transit de Kurdes turcs ou d'autres nationalités.


Le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien a ainsi voté lundi en faveur de l'envoi à Kobané de peshmergas, qui ont joué un rôle crucial en Irak dans la lutte contre les jihadistes de l'EI lorsque ces derniers ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord du pays, face à une armée irakienne en déroute. "Nous ne savons pas si et quand ces combattants vont passer la frontière, ils doivent se coordonner avec nous pour que notre combat soit couronné de succès", a indiqué depuis Kobané Enver Muslim, un responsable kurde. 

 

Nouveau siège du mont Sinjar

La décision d'envoyer des renforts d'Irak survient alors que les violents combats ont repris à Kobané, en plusieurs points de la ville mercredi soir, notamment près de la route d'Alep, selon l'OSDH. Des tirs incessants d'armes automatiques et d'obus de mortier étaient entendus jeudi matin en plusieurs points de la ville, survolée dans le même temps par des avions de la coalition, selon des témoins.


Côté irakien de la frontière syrienne, les jihadistes de l'EI font de nouveau le siège du Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie pour fuir l'avancée du groupe extrémiste en Irak. Les jihadistes "tentent de grimper la montagne à pied pour affronter les volontaires yazidis", a indiqué mercredi Dawud Jundi, un responsable des forces locales, interrogé par l'AFP au téléphone. "Il y a près de 2000 familles qui sont en très mauvaise posture" sur le Mont Sinjar.


Dans Bagdad, hors du contrôle des jihadistes mais théâtre quotidien d'attaques meurtrières, deux attentats à la voiture piégée ont encore tué au moins 28 personnes dans des quartiers chiites mercredi.
En Irak et en Syrie, le Royaume-Uni pourrait effectuer des opérations avec les Etats-Unis "côte à côte" contre les positions de l'EI, a affirmé mercredi soir le coordonnateur de la coalition internationale, le général à la retraite John Allen.

 

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commentaires (1)

Combattre les djihadistes en Irak ou en Syrie semble long surtout si l’on veut bien diviser les pays de la région en cantons confessionnels.

Sabbagha Antoine

15 h 59, le 23 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Combattre les djihadistes en Irak ou en Syrie semble long surtout si l’on veut bien diviser les pays de la région en cantons confessionnels.

    Sabbagha Antoine

    15 h 59, le 23 octobre 2014

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