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Moyen Orient et Monde

De Vilvorde à la Syrie, comment de jeunes Belges rejoignent le jihad

Au moins 3 000 Européens ont déjà rejoint dans les rangs des milices islamistes radicales en Syrie et en Irak AFP

Le responsable de la mosquée Annasr, Mimoun Aquichouh, a personnellement connu des jeunes qui ont quitté ces dernières années la petite ville belge de Vilvorde, près de Bruxelles, pour rejoindre les rangs des jihadistes en Syrie. Ils fréquentaient sa mosquée, dans une rue calme de cette ancienne cité industrielle où plane encore le souvenir de la fermeture brutale de l'usine Renault, il y a 17 ans. Ces jeunes étaient en recherche d'identité et d'une place dans la société, selon M. Aquichouh. Leur histoire rejoint celle des 325 jeunes musulmans de Belgique et des 3 000 Européens qui se sont engagés dans les rangs des milices islamistes radicales en Syrie et en Irak. « J'en connais certains en personne, ceux qui fréquentaient la mosquée juste avant de partir », explique Mimoun Aquichouh dans les bureaux de la mosquée, un bâtiment caché derrière un alignement de maisons ouvrières. Avec Anvers, Vilvorde, commune flamande de 40 000 habitants accueillant une partie de la classe ouvrière d'origine immigrée, est devenue l'un des principaux centres de recrutement de jihadistes en Belgique. D'ailleurs, sept des 46 prévenus liés au groupuscule salafiste Sharia4Belgium, jugés à Anvers pour « appartenance à un groupe terroriste », sont originaires de la ville. Seuls deux d'entre eux assistent au procès, les autres étant soit toujours actifs, soit décédés, en Syrie. Au total, 27 habitants de Vilvorde, dont deux jeunes filles, ont rejoint la Syrie et l'Irak, selon le bourgmestre, Hans Bonte. Le responsable de la mosquée évoque le nombre de 20 départs, sur les quelque 5 000 familles musulmanes de la commune. « C'était des jeunes gens sans diplôme et sans emploi, qui avaient des problèmes avec la justice, la société ou leur famille, qui avaient des antécédents de drogue ou de vol », avance-t-il. Mimoun Aquichouh se souvient en particulier d'un jeune en proie à des problèmes d'addiction, qui avait du mal à se situer en tant que musulman dans une ville flamande mais à forte population originaire du Maroc. « Vous le voyiez parfois habillé à l'occidentale et d'autres fois avec une longue tenue traditionnelle. Il voulait arrêter la drogue mais il ne savait pas comment faire. Il était perdu. » Ce garçon menait un « jihad al-nafs », un combat personnel contre ses « mauvaises envies », et avait trouvé un recours dans la religion, ajoute le responsable musulman. Pour Mimoun Aquichouh, la propagande islamiste a joué un rôle déterminant. Il évoque les innombrables vidéos, diffusées par ce type de groupes, où l'on voit les jihadistes rouler en 4x4 et parader avec des armes.

Lachlan CARMICHAEL/AFP

Le responsable de la mosquée Annasr, Mimoun Aquichouh, a personnellement connu des jeunes qui ont quitté ces dernières années la petite ville belge de Vilvorde, près de Bruxelles, pour rejoindre les rangs des jihadistes en Syrie. Ils fréquentaient sa mosquée, dans une rue calme de cette ancienne cité industrielle où plane encore le souvenir de la fermeture brutale de l'usine Renault, il...

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