Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Derrière l’escalade du bloc du Changement, un double message à Hariri et au Hezbollah

La plupart des parties politiques se sont entendues sur la prorogation du mandat de la Chambre pour éviter le vide total, qui plus est dans les circonstances actuelles. En votant cette prorogation avant le 24 novembre, elles assurent ainsi la continuité des pouvoirs publics. La première victime d'une éventuelle disparition de la Chambre serait en effet le cabinet Salam, à qui l'Assemblée a accordé sa confiance et qui ne peut donc pas continuer à exister sans elle. Un effondrement généralisé des institutions rendrait possible la recherche d'une formule autre que celle qui avait été consacrée, il y a 25 ans, le 22 octobre 1989, par l'accord de Taëf.


La plupart des parties restent attachées à la formule de Taëf et à la parité islamo-chrétienne. C'est ce qu'avait en tout cas affirmé le président de la Chambre, Nabih Berry, lors de la dernière réunion de la table de dialogue. Au nom des musulmans chiites, sunnites et druzes, M. Berry avait proclamé son attachement au document d'entente nationale, appelant à son application. L'accord sur la prorogation de la Chambre coïncide avec l'anniversaire de Taëf, dans un climat où tout le monde rejette le vide et appelle à la sanctuarisation des institutions. Ce consensus autour de la prorogation reflète une volonté internationale et régionale de préserver la stabilité au Liban dans ces circonstances, de peur que, par un effet domino, toutes les institutions soient touchées, les unes après les autres par le vide, en l'occurrence maintenant la Chambre et demain le Conseil des ministres, la présidence de la République ayant déjà déposé les armes.


Des sources diplomatiques expriment en effet leurs craintes d'un effondrement de la stabilité au Liban à l'ombre des défis qui guettent le pays, ce qui en fait une proie facile pour les groupes jihadistes comme Daech et consorts. En dépit de l'opposition de principe de certaines parties à la prorogation, cette dernière reste un pis-aller face au vide. C'est en tout cas la position de certains leaders chrétiens du 14 Mars, quand bien même ils ne portent pas cette option dans leur cœur.


La réunion qui s'est tenue mardi au bureau du président de la Chambre en marge de la séance parlementaire a d'ailleurs été consacrée à la question de la rallonge de ce mandat, indique-t-on de source parlementaire. Nabih Berry a conseillé à ses hôtes de patienter, le temps que la formule concoctée soit fin prête, et, avec, les mécanismes permettant à certaines composantes récalcitrantes, surtout chrétiennes, de sauver la face, ce qui n'est pas encore le cas actuellement. Il a été décidé que la séance au cours de laquelle se ferait la prorogation aurait lieu la deuxième semaine de novembre, une fois que les contacts auront abouti pour un consensus. Pour sa part, le courant du Futur a exprimé mardi sa stupéfaction face aux propos tenus mardi par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à son retour de Rome, propos qui sont en déphasage avec le discours qu'il avait tenu lors de son entretien avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri dans la capitale italienne. Qu'à cela ne tienne, le Futur a souligné qu'il ne comptait pas polémiquer avec Bkerké et que Hariri œuvrait sur base des positions du patriarche.


Pour le 14 Mars, il est clair que la prorogation est en marche et que la majorité a d'ores et déjà été assurée pour entériner cette dernière, dans la mesure où nul ne souhaite l'avènement du vide. Si bien que les réserves exprimées par certaines composantes politiques seront surmontées le moment venu, parce que nul ne peut prendre le risque d'entraîner le pays vers le vide total et de provoquer, partant, un effondrement de l'ensemble du système. Surtout que la communauté internationale continue de souligner son attachement à la stabilité du Liban, afin que ce dernier ne subisse aucune secousse de nature politique, sécuritaire ou économique. Le Liban doit rester à l'écart de cet hiver islamiste qui a succédé au printemps arabe, et c'est pourquoi le monde soutient toujours la politique de distanciation menée par le cabinet Salam à l'égard des conflits régionaux.
Concernant l'escalade aouniste contre la prorogation, exprimée hier par le bloc du Changement dans la foulée de la position prise par le patriarche Raï à son retour de Rome, des sources notent que le Courant patriotique libre (CPL) est sérieux dans ses menaces d'user de « toutes les mesures légales à sa disposition » pour combattre la rallonge du mandat de la Chambre. Cependant, des sources avisées se demandent ce qu'en pensent les alliés du parti aouniste, en l'occurrence les Marada, le Tachnag, Talal Arslane et le Hezbollah. Emboîteront-ils le pas au général Aoun dans son jusqu'au-boutisme ? Ou bien l'ignoreront-ils, comme ils l'ont fait le 17 mai 2013, lorsqu'ils ont donné leur accord à la première rallonge, ou encore lorsqu'ils ont cautionné la prorogation du mandat du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi ? Le 8 Mars se démarquera-t-il une fois de plus du général Aoun ? Et qu'en sera-t-il si le Hezbollah décide d'appuyer la prorogation, en dépit des protestations de son allié ? Les députés aounistes iront-ils jusqu'à démissionner de la Chambre pour contraindre le gouvernement à organiser des élections partielles ? Ou bien le CPL prendra-t-il des positions douloureuses à l'égard de ses alliés ?


En fait, estime un observateur, le courant aouniste tente, à travers cette nouvelle rebuffade, de diffuser une série de messages dans toutes les directions. Il souhaiterait ainsi signifier à Saad Hariri que ce dernier a manqué à ses promesses concernant son soutien à la candidature du général Aoun. Mais, plus encore, il voudrait faire comprendre au Hezbollah qu'il est capable de remettre en question l'alliance avec lui, car, comme l'indique une source proche de Rabieh, ce que le CPL a offert au parti chiite durant toutes ces années nécessite que ce dernier lui rende enfin la pareille... Cependant, des sources politiques proches du bloc du Changement estiment que le parti, qui entend soutenir la prorogation, restera attaché toujours à la candidature de Aoun à la présidence de la République, qu'il n'abandonnera jamais ce dernier et qu'il rejette toute démarche en vue d'élire un président consensuel tant que le chef du CPL est candidat. En d'autres termes, tant que l'échéance présidentielle reste en suspens, le CPL n'aura aucune réaction négative vis-à-vis du Hezbollah.

 

Lire aussi

Berry : Une rallonge parlementaire mais des législatives dès l'élection d'un président

La plupart des parties politiques se sont entendues sur la prorogation du mandat de la Chambre pour éviter le vide total, qui plus est dans les circonstances actuelles. En votant cette prorogation avant le 24 novembre, elles assurent ainsi la continuité des pouvoirs publics. La première victime d'une éventuelle disparition de la Chambre serait en effet le cabinet Salam, à qui l'Assemblée a...

commentaires (5)

RA2E3 YIA MRA2E3 LIBSAT... LAME3 YIA MLAME3 LIBLAT... SARÉT "BORDEL" HARITNA... MRA2E3... OU... MLAME3... JOUMBLAT ! HAYDA SABAB 7ALITNA... PRIÈRE PUBLIER S.V.P.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 17, le 23 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • RA2E3 YIA MRA2E3 LIBSAT... LAME3 YIA MLAME3 LIBLAT... SARÉT "BORDEL" HARITNA... MRA2E3... OU... MLAME3... JOUMBLAT ! HAYDA SABAB 7ALITNA... PRIÈRE PUBLIER S.V.P.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 17, le 23 octobre 2014

  • Quel groupe de clowns ces sois-disant deputes! Tout ce qui les interesse c est bien entendu garder leur postes et continuer a voler le peuple. Et on ose parler de democratie et de modele pour la region. Avec un president de la (pot de)chambre Istez Nabeuh un vrais dictateur en poste depuis deux decenies....

    IMB a SPO

    13 h 52, le 23 octobre 2014

  • Le boSSfééér prétend encore qu’il voulait refonder son "courant d’air à Râbïyéééh, et demandait des noms pour re-"Collaborer". Le beauf boutronnais était désigné comme responsable présumable. Là-dessus, yîîîh, des chréti(e)ns acceptèrent, et il écrivit directement à son grimpion (alors à Marînâh-Dbbaïyéhhh pour les conGés d’été), afin qu'il en prenne la direction, car il était le seul à lui offrir l'assurance que la ligne du courant oranginé pressé-Per(s)cé serait strictement maintenue et que seraient tenus à l'écart toute cette funeste bande de daktôrs réformés et cette racaille de changementalistes de la chaire qui s'affichent dans les dîners en ville et tentent de s'insinuer déjà dans le BCR-Bande Changementale Retournée. Or, il se révéla que l’Archgendre avait découvert 1 autre nid de guêpes à Botron aussi ! Les 5 individus, Näämttallâh-Ftoûh, radoteur sentimental et romantique qui, avec son tas de flouze, s'est taillé 1 bonne place dans ce courant d’air ; "l’intellectuelle" Gilberte, son "éclairée" secrétaire ; A. de Canään, philistin, même s'il est + ou moins bien intentionné ; Nöûlâh l'émissaire du Haut Maténe, aussi une barbe philistine et "fils naturel" du chef-bigaradier ; et le marchand Abi-One Ttison, le petit bourgeois pansu. Ce quintet se bombarda même en comité de surveillance au W ékér C entral du fameux petit monticule, i.e. à Râbïyéééh, qui devait décider en dernière instance d’un retournement supplémentaire, évidemment, de ce "courant" d’air Orange.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 14, le 23 octobre 2014

  • En elle-même, la prorogation du mandat de la Chambre est illégitime et anticonstitutionnelle, mais ce qui est pire, c'est le refus d'élire un président de la République et la prorogation n'est que la conséquence de la non-élection. Ce qui est surprenant, c'est que ceux qui refusent la première sont les acteurs de la seconde!

    Yves Prevost

    06 h 36, le 23 octobre 2014

  • Daech ou pas Daech, "effondrement des institutions" ou pas, MOI président ou pas de président !

    Halim Abou Chacra

    05 h 27, le 23 octobre 2014

Retour en haut