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Lifestyle - Événement

Boston et le Liban, des cousins pas si lointains...

Joseph Aoun, président de la Northeastern University, et le défunt ministre Mohammad Chatah ont été honorés par la Fondation René Moawad, lors de son gala annuel à Washington.

De gauche à droite : Nayla Moawad, Victoria Reggie Kennedy, Joseph Aoun et Abdo Sabban.

La Fondation René Moawad (FRM) a honoré deux personnalités libanaises, Joseph Aoun (président d'une grande université américaine) et le défunt ministre Mohammad Chatah, lors de son gala annuel organisé à Washington. Cet hommage rendu à l'excellence des deux hommes a été le point d'orgue de la soirée, qui a réuni plus de 400 personnes.
Nayla Moawad, présidente de la fondation, a remercié l'assistance d'avoir été au rendez-vous. Elle a notamment évoqué le projet « Baladi », réalisé avec le soutien de l'Usaid, impliquant les municipalités locales pour l'application d'un processus de développement à travers tout le Liban. « L'éducation à tous les niveaux est le vrai ciment de l'unité et de l'économie. Et là, l'apport de la diaspora libanaise peut avoir un réel impact », a asséné Mme Moawad.


Une voix a fait écho à la sienne, une voix libano-américaine et non des moindres : Victoria Reggie Kennedy, épouse du défunt sénateur du Massachusetts Edward Kennedy. Elle a de suite proclamé haut et fort sa « libanitude » : « Je suis née Raggie, d'une famille de Zghorta, et ma mère est une Boustany. Bien qu'établis aux États-Unis, mes parents sont loin d'avoir oublié leurs origines... Ils ont même baptisé Ehden leur maison d'été. Et lorsqu'avec mon mari nous avions rencontré le Dr Joseph Aoun, en 2006, alors qu'il venait d'être nommé président de la Northeastern University (à Boston – fief du clan Kennedy), j'ai entendu la musique du Liban dans sa voix. Il a fait de cet institut un modèle de l'experimental learning, de l'interaction urbaine et mondiale, et de la translational research. »

 

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Renvoi d'ascenseur
Le Dr Joseph Aoun lui a aussitôt renvoyé l'ascenseur : « En me félicitant pour ma nomination, le sénateur Edward Kennedy m'avait dit : À présent on est cousin ! » Le Dr Aoun, d'origine beyrouthine et d'éducation française mais ayant néanmoins accédé à la présidence d'une grande université américaine, a ensuite salué « le système d'une société ouverte à tous, où l'on n'a pas besoin d'une tierce personne pour être promu ». « Par ailleurs, a-t-il poursuivi, à l'exemple de la Fondation René Moawad qui œuvre, par ces temps de défi, pour le Liban, nous devons rendre à notre pays d'origine ce que nous avons acquis et possédons. En particulier dans les domaines de la science, de la recherche et de la technologie. »


D'autre part, au Liban même, il existait un homme de vision et de grandes idées, qui a été lâchement assassiné en décembre dernier, comme pour fragiliser davantage le pays. À cet homme de grande envergure, Mohammad Chatah, la Fondation René Moawad a tenu à rendre un hommage posthume. Et qui mieux pour l'évoquer que l'un de ses plus proches amis et compagnons de route, personnalité remarquable par son désir de mettre sa société au diapason du développement contemporain : Salam Fayyad, ancien ministre des Finances et ancien Premier ministre de l'Autorité palestinienne. Avec beaucoup d'humilité et d'émotion, M. Fayyad a déclaré : « Je voudrais vous parler aujourd'hui de Mohammad l'ami, le collègue de la Banque mondiale et de ces liens resserrés que nous avons partagés avec nos épouses respectives et nos enfants, ici présents ce soir. Mais aussi, je ne peux pas passer outre sa féroce volonté, au-delà des postes, de bâtir un véritable État, à partir des valeurs fondamentales de la démocratie. »


Un credo que partage Omar, l'un des fils de Mohammad Chatah, présent à ce gala, ainsi que son épouse Nina et sa sœur Hoda. Malgré l'émotion, il a gardé un beau sourire en disant : « J'ai beaucoup d'espoir dans le Liban. » « Mon père était fier d'être libanais et américain, quoique ne possédant ni le passeport ni l'identité US, a-t-il ajouté. Il avait absorbé les meilleures valeurs de ce pays pour les mettre au service du nôtre. C'était la réponse qu'il m'avait donnée lorsque je lui avais demandé pour quelle raison il voulait rentrer au Liban, après avoir passé 30 années en Amérique. Mon père était un innovateur, comme beaucoup d'entre vous ici présents. »

 

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Documentaire de la Future TV
Tous ces instants d'une vie, à la fois intenses et bouleversants, ont été captés avec justesse, sous un angle familial, dans un documentaire réalisé par Youmna Naufal de la Future TV.
L'actuel secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, Larry Silverman, a pour sa part lu un message à la mémoire de Mohammad Chatah adressé par l'ancien secrétaire d'État pour les Affaires politiques, Richard Burns. De son côté, l'ambassadeur du Liban à Washington, Antoine Chédid, a également dit son « admiration pour son prédécesseur (Mohammad Chatah ayant également occupé ce poste), un ami et un homme aux visions universelles, pour lequel le Liban était une force d'unification et de progrès. Il était un homme d'État comme on en fait peu ».
La veille, l'ambassadeur Chédid avait donné un dîner en l'honneur de Mme Moawad. Une jeune chanteuse libanaise, à la voix ample d'opéra, Manel Mallat, avait interprété les hymnes américain et libanais pour l'occasion.


Enfin, pour clore le gala de la Fondation René Moawad, le jeune styliste libanais Charbel Zoé a donné un défilé de ses créations les plus scintillantes. L'on compte à l'actif du jeune créateur de mode, notamment, des tenues pour Shakira et Jennifer Lopez.

 

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