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Culture - Concert

Mozart et le duo Raskin/Fleischmann pour la fête nationale autrichienne

Illuminée, l'église Saint-Élie (Kantari) a accueilli un public sélect pour célébrer, en musique et sous l'égide de l'ambassade d'Autriche, la fête nationale du pays de Schubert, Klimt et Zweig. Devant l'autel, le duo Raskin et Fleischmann pour un dialogue vif entre clavier et violon.

Le dialogue du duo Raskin et Fleischmann. Photo Marwan Assaf

Menu éclectique, soigneusement concocté, où résonnent des partitions de Mozart, Ehrenfellner et Richard Strauss. Petit applaudissement de l'auditoire lorsque paraissent les deux jeunes musiciens, costumes sombres, sourires aux lèvres et silhouettes de trentenaires: au piano Philippe Raskin et au violon Johannes Fleischmann. Pour une prestation fusionnelle et synchronisée, touchée par la grâce d'une musique interprétée avec sensibilité et maîtrise.
Dans une atmosphère de chaleur étouffante, comment en serait-il autrement avec tous ces spots allumés (il serait bon de réguler ces variations entre étuve et glacière dans les lieux de culte transformés en salles de concert!), retard d'une vingtaine de minutes sur l'horaire annoncé. Attente due à l'arrivée d'un homme politique, claironne-t-on. Qui viendra au milieu du concert, avec une placeuse traînant et claquant les talons sans vergogne, pour lui indiquer sa place au premier rang. Tandis que public et musiciens, suspendus aux pas du nouveau venu, regardent...
Ouverture avec le génie de Salzbourg. La sonate pour violon et piano en la majeur KV526, ultime œuvre qui clôt le cycle des 42 sonates d'une généreuse inspiration dotée d'une limpide et exceptionnelle fluidité. Trois mouvements (molto allegro, andante, presto) pour dire la merveilleuse écriture d'un Mozart qui sait divinement doser mélodie, cadence, lyrisme et spontanéité. Un chef-d'œuvre d'un style concertant aux notes douces, légères, fines comme une dentelle soyeuse.
Et l'on s'étonne que dès le premier mouvement, sans outrageuse virtuosité, le public, plus cercle d'amis que mélomanes, applaudisse (et avec quel aplomb!) à tout rompre, ne laissant aux artistes guère le soin de se reconcentrer sur les pages de leurs partitions ou de souffler convenablement. Pas plus que de laisser le temps à l'œuvre de mûrir dans l'esprit de celui qui voudrait s'en imprégner et la garder dans le silence d'une narration en cours...
Changement de cap avec Les chasseurs de la Sonate op 23 (dont on écoute seulement ici des extraits du premier mouvement) du compositeur contemporain Christophe Ehrenfellner, lui aussi né à Salzbourg. Tonalités sourdes et tendues pour une scène où cruauté, précision et célérité ont des atouts percutants, majeurs et séduisants. Avec certains accents modernes et audacieux, presque
straviskiniens.
Pour conclure, la majestueuse beauté sonore de Richard Strauss, le Munichois qui eut comme librettiste le plus Viennois des écrivains autrichiens, Stephan Zweig – et l'on parle de La Femme silencieuse. Musique de chambre de bonne facture avec la Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur op 18 du compositeur du Chevalier à la rose, qui fait la part belle aussi bien au violon qu'au clavier. Un compagnonnage aux éclats tendres et violents à la fois. En trois mouvements alliant souplesse, dureté et lyrisme d'une ardente modernité, sans oublier certaines lueurs romantiques...
Un bouquet de fleurs, révérence des musiciens et un bis, dédié au Liban et au monde arabe. Avec une vibrante sonate de Abdallah el-Masri. Compositeur libanais né à Beyrouth et vivant à l'étranger, qui fait croiser en toute dextérité et dans un savant équilibre tonal les cordes du piano et du violon. En une sensualité orientale, d'une douce rondeur ensoleillée, sans toutefois s'éloigner totalement de la rigueur de la prosodie musicale occidentale.

Menu éclectique, soigneusement concocté, où résonnent des partitions de Mozart, Ehrenfellner et Richard Strauss. Petit applaudissement de l'auditoire lorsque paraissent les deux jeunes musiciens, costumes sombres, sourires aux lèvres et silhouettes de trentenaires: au piano Philippe Raskin et au violon Johannes Fleischmann. Pour une prestation fusionnelle et synchronisée, touchée par la...

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