Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

Les Kurdes contrôlent la majeure partie de Kobané, selon le Pentagone

Les jihadistes avancent à Deir ez-Zor et à Sinjar ; Téhéran soutient totalement Bagdad dans son combat.

À Suruc, les Kurdes se recueillent durant l’enterrement de trois de leurs combattants tués par les jihadistes de l’État islamique (EI). Bulent Kilic/AFP

Les forces kurdes contrôlent la majeure partie de la ville de Kobané à la frontière syro-turque, et les jihadistes de l'État islamique n'ont pas réussi à progresser sur le terrain ces derniers jours, a affirmé hier le Pentagone.
La situation reste « fragile », mais pour le moment les forces kurdes, récemment réapprovisionnées en armes, munitions et médicaments par des parachutages américains, tiennent bon et les assauts des jihadistes sont freinés par les frappes aériennes de la coalition, a expliqué le porte-parole du département de la Défense, l'amiral John Kirby, lors d'un point de presse. « Pour autant, les forces de l'État islamique (EI) continuent de la menacer », avec d'importants groupes de combattants dans certaines parties de la ville, a-t-il ajouté. « L'État islamique n'a pas progressé à Kobané. Mais les forces kurdes à Kobané attendent toujours les renforts promis par le Kurdistan irakien après le feu vert donné par la Turquie à leur passage par sa frontière. »

 

(Voir aussi : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)

 

Nous avons de jeunes Kurdes originaires du Kurdistan occidental que nous avons entraînés et nous allons les envoyer au combat », a déclaré Halgord Hekmet, porte-parole des peshmergas. Mais selon le responsable local Idris Nassen, réfugié en Turquie, aucun peshmerga n'était encore arrivé hier dans la ville. « Nous n'avons aucune information à ce sujet. » La Turquie a confirmé qu'aucun combattant kurde n'avait encore passé sa frontière. « Les peshmergas doivent encore franchir (la frontière) entre la Turquie et Kobané, et cette question doit encore être discutée », a expliqué le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, sans autre précision.

De plus, au moins une cargaison larguée par des avions américains pour les combattants kurdes à la lisière de Kobané est en fait tombée dans un secteur contrôlé par l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En outre, l'EI a gagné du terrain sur les forces gouvernementales syriennes hier dans la ville de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Il s'agit de leur première progression dans ce secteur depuis deux mois. Pour sa part, le ministre britannique de la Défense Michael Fallon a annoncé hier l'extension à la Syrie des vols de reconnaissance de ses drones et avions-espions, jusqu'ici cantonnés à l'Irak, en riposte aux opérations de l'EI.


Par ailleurs, malgré la grande attention portée sur Kobané, les États-Unis continuent de souligner que l'Irak, où les jihadistes ont conquis de larges secteurs dans des provinces au nord et à l'ouest de Bagdad, restait leur « priorité ». Lundi, les jihadistes ont poussé vers le Nord irakien et attaqué la ville de Qara Tapah, contrôlée par les Kurdes et située à une cinquantaine de km de la frontière iranienne. Quelque 9 000 personnes ont fui.

 

(Lire aussi : Grâce au pétrole, l'EI pourrait engranger 2 millions de dollars par jour)

 

« Pourquoi défendent-ils Kobané et pas Sinjar ? »
De son côté, le nouveau ministre irakien de la Défense Khaled al-Obaidi a promis d'enquêter sur les manquements de l'armée et de demander des comptes aux responsables. Les jihadistes sont « une menace pour la région, et ces groupes terroristes tentent de créer la division entre chiites et sunnites », a déclaré pour sa part le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi en visite en Iran, puissance chiite de la région. « Nous nous tenons à vos côtés et nous défendrons votre gouvernement, comme le précédent », lui a répondu le guide suprême iranien, Ali Khamenei, dont le pays a envoyé armes et conseillers militaires en Irak, pays à majorité chiite voisin de l'Iran. « L'imbroglio actuel est le fruit d'actes irresponsables commis en Syrie par des puissances étrangères ainsi que par certains pays de la région », a-t-il aussi déclaré en faisant une allusion à peine voilée à la Turquie et à l'Arabie saoudite.


Parallèlement, les combattants de l'EI ont progressé hier en direction des monts Sinjar, resserrant leur étau autour de membres de la minorité religieuse yazidie restés sur place après une première offensive des jihadistes dans ce secteur du nord-ouest de l'Irak en août. Selon divers témoignages, des milliers de yazidis ont été exécutés, enterrés vivants ou réduits en esclavage cet été par les membres de l'État islamique. Un parlementaire yazidi présent sur les monts Sinjar s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles les États-Unis bombardaient activement les djihadistes autour de Kobané mais pas à Sinjar. « Malheureusement, les avions de la coalition sont dans le ciel et peuvent voir les chars, mais ils ne les frappent pas, a expliqué Mahama Khalil. Pourquoi défendent-ils Kobané et pas Sinjar ? » De plus, les attentats antichiites se sont multipliés à Bagdad, faisant en trois jours plus de 50 morts.

 

Lire aussi

Comment une armée syrienne amputée s'est adaptée à la guérilla

Entre lapidation, exécution pour adultère... et bombardements

Abdallah II : L'islam en proie à une guerre entre modérés et extrémistes

Les forces kurdes contrôlent la majeure partie de la ville de Kobané à la frontière syro-turque, et les jihadistes de l'État islamique n'ont pas réussi à progresser sur le terrain ces derniers jours, a affirmé hier le Pentagone.La situation reste « fragile », mais pour le moment les forces kurdes, récemment réapprovisionnées en armes, munitions et médicaments par des parachutages...

commentaires (1)

Daech est ébranlé sur le plan militaire et psychologique par la ténacité des Kurdes de Kobané car dans l’inconscient collectif de l’EI des hérétiques laïcs inférieurs en nombre ne peuvent triompher de l’armée du commandeur du croyant conditionnée et fanatisée au point de confondre la vie et la mort. Si les Kurdes sont épaulés par une coalition essentiellement occidentale .Daech dispose dorénavant d’un allié fiable, l’état islamique de Turquie. Celui-ci a privé les Etats-Unis de l’usage de leur immense base d'Incirlik, la plus proche du théâtre d’opération. Celle –Ci à 1600 Km de Moscou était le dispositif stratégique de l’Otan ; Avion espion et bombardier nucléaire stratégique y patrouillaient il y a quelques années encore .La Turquie a proposé au kurdes d’Irak de traverser ses frontières pour se battre auprès de leurs frères à Kobané .Mais, une fois en Turquie ils y sont insidieusement retenus et doivent assister aux assauts répétés de l’EI sans pouvoir prendre part aux combats. Aussi les Kurdes de turquie voulant rejoindre le théâtre d’opération de Kobané ont été bombardés par l’aviation turque. Cette attitude marquera l’histoire et fermera à jamais l’accès pour la Turquie à la citadelle Europe .Kobané a servit de révélateur sur le rôle de la Turquie quand a la naissance et la montée en puissance de l’EI. La coalition doit l’exclure de l’Otan et la sanctionner par une rupture des échanges commerciaux.

ANDRE HALLAK

20 h 44, le 22 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Daech est ébranlé sur le plan militaire et psychologique par la ténacité des Kurdes de Kobané car dans l’inconscient collectif de l’EI des hérétiques laïcs inférieurs en nombre ne peuvent triompher de l’armée du commandeur du croyant conditionnée et fanatisée au point de confondre la vie et la mort. Si les Kurdes sont épaulés par une coalition essentiellement occidentale .Daech dispose dorénavant d’un allié fiable, l’état islamique de Turquie. Celui-ci a privé les Etats-Unis de l’usage de leur immense base d'Incirlik, la plus proche du théâtre d’opération. Celle –Ci à 1600 Km de Moscou était le dispositif stratégique de l’Otan ; Avion espion et bombardier nucléaire stratégique y patrouillaient il y a quelques années encore .La Turquie a proposé au kurdes d’Irak de traverser ses frontières pour se battre auprès de leurs frères à Kobané .Mais, une fois en Turquie ils y sont insidieusement retenus et doivent assister aux assauts répétés de l’EI sans pouvoir prendre part aux combats. Aussi les Kurdes de turquie voulant rejoindre le théâtre d’opération de Kobané ont été bombardés par l’aviation turque. Cette attitude marquera l’histoire et fermera à jamais l’accès pour la Turquie à la citadelle Europe .Kobané a servit de révélateur sur le rôle de la Turquie quand a la naissance et la montée en puissance de l’EI. La coalition doit l’exclure de l’Otan et la sanctionner par une rupture des échanges commerciaux.

    ANDRE HALLAK

    20 h 44, le 22 octobre 2014

Retour en haut