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Économie - Disparition

Total, première entreprise française, perd son charismatique patron dans un accident

Total, qui vient de perdre son PDG, Christophe de Margerie, dans un accident d'avion en Russie, est la première entreprise de France en termes de chiffre d'affaires et de bénéfices, et l'un des géants mondiaux du pétrole et du gaz présent sur tous les continents.

L’annonce du décès de M. de Margerie a suscité de nombreuses réactions élogieuses de patrons de grandes entreprises, mais aussi de responsables politiques et syndicaux. Martin Bureau/AFP

Avec un chiffre d'affaires 2013 de 189,5 milliards d'euros, près de 100 000 employés et une présence dans plus de 130 pays, le groupe est de loin la première entreprise française par la taille de ses activités.
De même, le groupe est champion de France par l'ampleur de ses profits, avec un bénéfice net ajusté de 10,8 milliards d'euros l'an dernier.
En revanche, après avoir longtemps occupé la première place, il se classe actuellement deuxième par la valeur boursière derrière le géant pharmaceutique Sanofi, qui n'est autre qu'une ancienne division du groupe pétrolier.
Hier matin, Total pesait en Bourse près de 102 milliards d'euros, contre 107 milliards pour Sanofi.
Le groupe est en outre actuellement la 5e compagnie pétrolière et gazière du monde cotée en Bourse en termes de capitalisation (un classement qui exclut donc les compagnies pétrolières publiques, comme l'Aramco en Arabie saoudite), derrière le colosse américain ExxonMobil, le chinois Petrochina, l'anglo-néerlandais Shell et un autre groupe américain, Chevron.
Total est présent dans l'ensemble des activités pétrolières et gazières, de l'exploration et exploitation de gisements d'hydrocarbures au raffinage, la pétrochimie et la distribution de carburants, et s'est également diversifié ces dernières années en investissant dans les énergies renouvelables, notamment le solaire.
La création du groupe pétrolier, dont le siège est à la Défense, près de Paris, remonte à 1924 sous l'appellation de Compagnie française des pétroles, une société qui avait été créée pour gérer les parts de la France dans la compagnie pétrolière irakienne.
Rebaptisé Total-CFP en 1985 puis Total en 1991, le groupe prend sa forme actuelle au tournant du millénaire, en absorbant successivement la compagnie belge PetroFina en 1999 puis en 2000 son grand concurrent français, Elf Aquitaine, ancienne compagnie pétrolière publique privatisée en 1994.
L'absorption d'Elf permet notamment au groupe de renforcer considérablement sa présence en Afrique, continent où le groupe produit aujourd'hui le plus d'hydrocarbures et investit le plus, notamment en Angola, Nigeria ou Côte d'Ivoire.
Total est ainsi le premier major pétrolier en Afrique, même si la concurrence se fait plus féroce ces dernières années.
L'image du groupe a souffert de plusieurs catastrophes, comme le naufrage du pétrolier Erika (en 1999) et l'explosion du site toulousain de sa filiale d'engrais AZF (en 2001). Le groupe n'a pas été épargné par les polémiques, comme celle entourant sa politique dans un Myanmar (Birmanie) mis au ban des nations et sa mise en cause dans le scandale « pétrole contre nourriture » en Irak.
La restructuration de son dispositif industriel en France (fermeture de la raffinerie de Dunkerque en 2010, réorganisation du site pétrochimique de Carling en 2013) a contribué à dégrader son image, tout comme le fait que le groupe ne paie plus d'impôts sur les sociétés en France – où il est déficitaire – en dépit de ses très importants profits mondiaux.

Un « ami » de la Russie
L'annonce du décès de M. de Margerie a suscité de nombreuses réactions élogieuses de patrons de grandes entreprises, mais aussi de responsables politiques et syndicaux.
Le président François Hollande a salué le « caractère indépendant » et la « personnalité originale » du PDG de Total, qui « défendait avec talent l'excellence et la réussite de la technologie française à l'étranger ».
« Il y a beaucoup d'émotion et de tristesse chez les salariés car c'était un homme très apprécié, très proche des gens, et même un défenseur du dialogue social », a réagi le coordinateur CFDT du groupe (premier syndicat), François Pelegrina.
Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui déploré la perte d'« un vrai ami » de la Russie, à l'origine « de plusieurs grands projets communs qui ont jeté les bases d'une coopération fructueuse entre la Russie et la France dans le domaine énergétique pour des années ».
Selon le quotidien russe Vedomosti, M. de Margerie venait de prendre part à une réunion avec le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, consacrée aux investissements étrangers en Russie, alors que les sanctions américaines et européennes découlant de la crise ukrainienne frappent durement Moscou, en particulier dans le secteur pétrolier et gazier.
Bénéficiant de contacts privilégiés au sommet de l'État russe, M. de Margerie continuait à défendre l'investissement en Russie, dont Total souhaite faire sa principale zone de production d'hydrocarbures à l'horizon 2020.
Dans son dernier discours en Russie lundi soir, il avait répété son opposition aux sanctions contre Moscou, tout en appelant la Russie à « corriger la situation » découlant de la crise ukrainienne.

Avec un chiffre d'affaires 2013 de 189,5 milliards d'euros, près de 100 000 employés et une présence dans plus de 130 pays, le groupe est de loin la première entreprise française par la taille de ses activités.De même, le groupe est champion de France par l'ampleur de ses profits, avec un bénéfice net ajusté de 10,8 milliards d'euros l'an dernier.En revanche, après avoir longtemps...

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