La production pétrolière du groupe État islamique (EI) est estimée à 800 millions de dollars par an, soit l'équivalent de 2 millions de dollars par jour, selon les calculs du cabinet américain IHS.
"Le groupe terroriste (...) est capable de générer des revenus significatifs même en produisant seulement une fraction des capacités pétrolières du territoire qu'il contrôle et en vendant le pétrole qu'il produit avec une forte remise au marché noir", souligne IHS dans un communiqué.
Le cabinet américain estime que l'EI contrôle des capacités de production de 350.000 barils par jour (bj) mais qu'il ne produit que 50.000 à 60.000 bj, qu'il vend ensuite au marché noir à un prix compris entre 25 et 60 dollars le baril (40 dollars en moyenne), soit bien moins que les tarifs pratiqués sur les marchés internationaux, le Brent évoluant actuellement autour de 85 dollars le baril.
Des experts estiment que l'EI contrôle sept champs pétroliers et deux raffineries dans le nord de l'Irak et six des dix champs en Syrie, notamment dans la région de Deir el-Zor (est). Depuis le début des frappes, le pompage dans les champs sous le contrôle du groupe a pratiquement cessé. Les raffineries contrôlées par l'EI, nerf de la guerre, sont des cibles privilégiées pour la coalition dirigée par les Etats-unis.
Les ventes de pétrole de l'EI se font "principalement via des camions par les routes de contrebande par la frontière turque", explique IHS. "Le pétrole alimente la machine de guerre de l'EI, tout particulièrement les véhicules militaires vitaux pour ses mouvements et ses capacités de combats" et "finance directement les nombreuses activités" du groupe, souligne le cabinet.
En revanche, les capacités de raffinage de l'EI ne sont pas clairement établies, IHS estimant qu'elles sont plutôt limitées à des unités mobiles couvrant principalement la propre consommation du groupe.
Les jihadistes de l'EI, qui ont lancé une vaste offensive début juin en Irak, contrôlent de larges pans des territoires irakien et syrien et tentent de s'emparer de la ville kurde de Kobané, en Syrie.
Début septembre, Mediapart rapportait que, devant des députés de la commission des affaires étrangères du Parlement européen, l'ambassadrice de l'Union européenne en Irak, Jana Hybaskova, avait affirmé que "malheureusement, des Etats membres de l'UE achètent le pétrole (vendu par l'EI)". Soulignant que l'information n'était pas publique, elle n'a pas voulu donner plus de détails aux députés.
Pour mémoire
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commentaires (4)
ET QUI ACHÈTE LE PÉTROLE... ET PARTANT FINANCE... SI CE NE SONT PAS LES ABRUTIS DE L'ALLIAGE... SANS GAGE ?
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 14, le 21 octobre 2014