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Sport

Apoel Nicosie : Rafik Djebbour espère terroriser le PSG

Né à Grenoble, formé à Auxerre, parti fâché de son pays natal, l'attaquant de l'Apoel Nicosie Rafik Djebbour, le « terroriste » pour ses fans, a quadrillé l'Europe et celui qui se définit désormais comme « gréco-algérien » espère « mitrailler » la défense du Paris SG aujourd'hui.
Arrivé à Nicosie cet été, Djebbour a vite montré aux supporters chypriotes d'où venait cet étrange label de « terroriste » gagné en Grèce. Premier but le 6 octobre en championnat, qu'il célèbre aussitôt de son geste habituel : « J'ai mitraillé ! »
Mais il ne s'offusque pas de ce surnom sulfureux, qui pourrait d'autant plus le choquer qu'il a été témoin du racisme en France à ses débuts. « Je prends ça au second degré. Je suis celui qui terrorise les défenses et, lié à mes origines, ça fait un cocktail. On est aussi des "showmen", il ne faut pas se prendre au sérieux », dédramatise le Grenoblois de 30 ans dans un entretien avec l'AFP.
« En Grèce, il y a toujours eu un énorme respect de la part des gens, donc je ne pouvais pas prendre ce surnom négativement, c'est pour plaisanter », insiste-t-il.
Depuis qu'il a quitté la France il y a dix ans, l'international algérien a trimballé ses valises en Belgique, en Turquie, en Angleterre, à Chypre et surtout à Athènes, où il les a posées pendant huit ans (2005-2013), jouant pour cinq clubs.
« La Grèce a complètement changé ma vie, raconte le Grenoblois. Ce pays m'a donné énormément et je lui dois énormément. J'avais l'habitude de dire que j'étais franco-algérien, mais aujourd'hui, j'ai plus tendance à dire gréco-algérien. »
À l'heure de croiser le PSG mardi en Ligue des champions, Djebbour évoque sans détour ce parcours qui lui a « appris à parler d'autres langues, à connaître d'autres cultures et modes de vie ».
En France, l'aventure a vite tourné court. Sur un malaise.
« C'est vrai, je n'ai pas été patient, mais j'ai senti le racisme dès le centre de formation (à Auxerre), confie-t-il. Des personnes proches de nous, dans l'encadrement, étaient censées adhérer à la France multiculturelle mais votaient Front national. Il y a vraiment quelque chose d'antimaghrébin en France et je l'ai ressenti comme beaucoup d'autres. »
Alors, à 20 ans, il prend le « risque énorme » de partir en Belgique. « J'ai été un peu embobiné, dit-il. J'arrive à La Louvière et mon frère tombe dans le coma pendant huit mois, c'était très compliqué. »
Son frère se réveille « avec des séquelles » et Djebbour s'exile encore : « La Grèce m'a alors redonné la joie de vivre. Après l'image négative que j'avais de la France et le coma de mon frère, j'ai revu la lumière là-bas avant même d'y jouer un rôle footballistique. » Il découvre la Coupe d'Europe avec Panionios (2007-2008) : « On a éliminé Sochaux (NDLR : en Europa League) et j'ai marqué contre Bordeaux. C'est la saison qui a déclenché ma carrière. » Et qui lui a ouvert les portes de l'équipe d'Algérie, avec laquelle il jouera le Mondial 2010.
Il évolue ensuite pour les poids lourds grecs : AEK Athènes puis Olympiakos, avec lequel il est trois fois sacré champion et termine meilleur buteur du championnat (2013).
Djebbour part ensuite pour la Turquie (Sivasspor) puis l'Angleterre (Nottingham Forest), mais ne brille guère.
Alors à l'été dernier, Nicosie lui fait doublement envie : il y retrouvera un environnement « à la grecque » et surtout la Ligue des champions, qui lui a déjà offert des « sensations indescriptibles », comme « marquer contre Arsenal, jouer au Nou Camp, gagner à Marseille (NDLR : en 2011 avec Olympiakos) » et... entendre la musique d'avant-match : « Tu peux l'écouter cent fois, tu es comme un enfant. »
Une longue carrière donc pour le néo-Chypriote, émaillée de quelques prises de bec avec des coaches et un coéquipier. Mais l'attaquant de l'Apoel se revendique « joueur de tempérament ».
Non sélectionné pour le Mondial 2014, Djebbour (33 capes, 5 buts) n'est pas très optimiste sur son avenir avec l'Algérie : « Je reste ouvert à la sélection, assure-t-il, mais il y a des joueurs plus jeunes promis à un grand avenir. En plus, je dérange car je n'ai jamais été impliqué dans les complots "underground" (sic) de la sélection, et quelque part, je l'ai payé très cher... Mais comme je dis toujours, je préfère vivre dix ans comme un lion que cent ans comme un mouton. »

Né à Grenoble, formé à Auxerre, parti fâché de son pays natal, l'attaquant de l'Apoel Nicosie Rafik Djebbour, le « terroriste » pour ses fans, a quadrillé l'Europe et celui qui se définit désormais comme « gréco-algérien » espère « mitrailler » la défense du Paris SG aujourd'hui.Arrivé à Nicosie cet été, Djebbour a vite montré aux supporters chypriotes d'où venait...

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