Gourcuff, ou l’éternel recommencement

Auteur de deux buts, dimanche à Gerland contre Montpellier (5-1), le Lyonnais Yoann Gourcuff rejoue sa partition préférée, celle de l'éternel retour, tout en contribuant à celui de Lyon, remonté de la 17e place qu'il occupait fin août au 4e rang.
Cette renaissance du Breton, blessé tout l'été et qui n'a fait sa rentrée que le 12 septembre comme remplaçant contre Monaco (2-1), vient à point nommé avant le choc de la 11e journée dimanche à Lyon face à Marseille.
Gourcuff, 28 ans, titulaire pour la seconde fois après l'avoir déjà été devant Lille (3-0, une passe décisive), n'avait plus marqué depuis un match de 16e de finale de la Coupe de France disputé à Yzeure, contre un club de CFA (4e div.). Et son dernier doublé date de son passage à Bordeaux, le 23 août 2009 contre Nice (4-0).
« Marquer, c'est bien, mais c'est surtout d'avoir gagné qui est important, ce n'est pas déterminant », tente de relativiser celui qui n'aime pas être mis en avant.
Quand même un peu : Gourcuff a ouvert la marque alors que l'OL ne maîtrisait pas totalement la rencontre et a ajouté un troisième but peu après la mi-temps, donnant ainsi à son équipe une avance décisive de trois buts et à chaque fois sur de beaux mouvements collectifs.
« Tout le monde prend du plaisir, les joueurs, mais également ceux qui assistent au match. C'est aussi pour ça qu'on est là », dit-il encore, sans parler de lui.
Ainsi, en un mois et demi, il a retourné le public, versatile à Gerland comme ailleurs, prompt à le chahuter à la fin de l'été au moment de son retour avant que le président Jean-Michel Aulas n'annonce une « réactualisation » de son imposant salaire de 500 000 euros mensuels. On ne connaît pas officiellement les « efforts » consentis par le joueur dont le nom a été scandé dimanche.

« Pas à l'abri d'une rechute »
Car lorsque « Yo » est sur le terrain, en pleine possession de ses moyens, l'OL gagne souvent et en jouant bien.
« Yoann, qui a livré un match abouti, a été à la hauteur de ce que l'on attend de lui, au diapason sur le plan offensif mais aussi très présent dans la récupération du ballon », note l'entraîneur Hubert Fournier évoquant un garçon, en fin de contrat en juin, qui a « énormément mûri sur le plan mental ».
« Il s'est blindé au regard de ce qu'il a vécu », ajoute le technicien.
« J'ai souvent eu des reprises anticipées qui ont provoqué des rechutes. J'ai quand même eu une fracture d'une cheville avec des ligaments bien touchés. Nous avons pris le temps pour être disponibles et jouer au football, tout simplement », plaide Gourcuff.
« La saison dernière, j'ai joué un mois et demi avec des côtes fissurées et aussi un problème aux adducteurs », poursuit-il.
« Cette fois, on a pris le temps de la cicatrisation pour revenir progressivement. C'était un peu compliqué en raison du mauvais début de saison, mais il faut écouter ce que raconte le corps », rappelle le meneur de jeu.
De son côté, Fournier se montre « assez confiant sur le fait qu'il conserve ses aptitudes démontrées depuis quelque temps ».
« Après, on n'est pas à l'abri d'un rechute physique », tempère-t-il, fort de l'historique médical du joueur à Lyon.

©AFP