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À La Une - Syrie

Américains et Turcs à la rescousse des Kurdes de Kobané

Washington salue la décision d'Ankara de laisser passer des combattants kurdes irakiens pour aller défendre la ville.

Les combattants kurdes ont réussi ces derniers jours à freiner l'avancée du groupe Etat islamique à Kobané, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale. AFP / Bulent Kilic

La pression internationale s'accentue sur les jihadistes à Kobané avec une première livraison d'armes aux Kurdes et la promesse de la Turquie de faciliter l'arrivée de combattants kurdes irakiens pour défendre la ville syrienne.

Ces nouveaux développements interviennent alors que les combattants kurdes ont réussi ces derniers jours à freiner l'avancée du groupe Etat islamique, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale.

Après une journée relativement calme, les tirs d'obus ont repris lundi soir sur le centre de Kobané, tandis que deux attaques suicide à la voiture piégée ont eu lieu dans le nord de la ville, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Pour la première fois depuis le début de l'offensive de l'EI, trois avions cargos C-130 américains ont largué à l'aube des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent encore environ 50% de Kobané. Ces armes, fournies par les autorités kurdes d'Irak, vont être "d'une grande aide", s'est félicité le porte-parole des YPG, Redur Xelil. Selon Mahmoud Kalo, un responsable politique de Kobané, environ 21 chargements, ont été largués sur la ville, ce qui va "permettre de continuer la lutte".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il serait "irresponsable" pour les Etats-Unis et "moralement très difficile de tourner le dos à une communauté combattant" l'EI.

Ces dernières semaines, les Kurdes avaient multiplié les appels à renforcer les moyens des combattants des YPG, moins nombreux et moins bien armés que ceux de l'EI qui veulent conquérir la troisième ville kurde de Syrie.

Désormais "l'équilibre des forces peut basculer à tout moment", a estimé l'OSDH. D'autant que la Turquie a annoncé qu'elle autorisait désormais "les forces des peshmergas kurdes" d'Irak "à franchir la frontière pour aller à Kobané". Une décision saluée lundi soir par les Etats-Unis. 

 

(Lire aussi : Ces peshmergas qui parlent Facebook, Viber ou WhatsApp...)

 

"Double jeu' turc"
"Nous avons des jeunes Kurdes originaires du Kurdistan occidental (la Syrie, ndlr) que nous avons entraînés au Kurdistan (irakien). Nous allons les envoyer au combat", a déclaré à l'AFP Halgord Hekmet, porte-parole des peshmergas irakiens. "Nous n'avons pas d'autres forces à envoyer", a-t-il précisé alors que l'Irak est lui-même en proie depuis le 9 juin à une offensive de l'EI.

Malgré les pressions de ses alliés, Etats-Unis en tête, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a jusque-là refusé toute intervention militaire pour venir en aide aux combattants kurdes syriens. Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan a rejeté catégoriquement les appels pour qu'Ankara fournisse directement des armes aux YPG, la branche armée du PYD qu'il accuse d'être le pendant syrien du PKK, qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla à l'origine de 40 000 morts.

"La Turquie joue un double jeu (...) En laissant entrer les +peshmergas+ irakiens dans Kobané, les Turcs peuvent continuer à dire qu'ils n'aident pas le PKK (...) et répondre à leurs alliés qui les accusent de ne rien faire" contre l'EI, a commenté à l'AFP l'analyste Sinan Ülgen, du Centre d'études politiques et économiques (EDAM) d'Istanbul.

 

(Lire aussi : Refusant l'ingérence, jusqu'à quand la Turquie acceptera-t-elle de rester passive ?)

 

Près de 140 frappes
Les avions de la coalition ont accru ces derniers jours les raids sur Kobané, ayant désormais frappé près de 140 fois les positions de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, selon le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom).

Ces frappes ont "tué des centaines de combattants (de l'EI) et détruit ou endommagé" de nombreux équipements de l'EI, a noté le Centcom, soulignant toutefois que la situation restait "fragile". Les jihadistes ont dépêché lundi vers Kobané de nouveaux renforts venus de Jarablous, une localité à l'ouest de Kobané. L'EI a tenté dans la nuit de dimanche à lundi d'avancer vers le centre-ville mais les combattants kurdes les ont repoussés, faisant au moins huit morts dans les rangs de l'EI, selon l'OSDH.

La coalition lutte également contre l'EI en Irak, où les forces gouvernementales peinent à reprendre le terrain perdu dans le nord et l'ouest du pays. Les avions américains ont frappé ce weekend des positions jihadistes près de la raffinerie de Baïji et autour du barrage stratégique de Mossoul (nord). La France a mené dimanche sa troisième frappe en Irak.

Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi doit se rendre lundi à Téhéran pour des discussions sur la lutte contre l'EI. L'Iran chiite, très hostile aux jihadistes sunnites, ne fait pas partie de la coalition mais a admis avoir envoyé des armes et conseillers militaires en Irak.

Un attentat suicide a visé lundi un rassemblement de fidèles chiites dans une mosquée à Bagdad, provoquant la mort de onze d'entre eux, selon la police.

 

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Ces nouveaux développements interviennent alors que les combattants kurdes ont réussi ces derniers jours à freiner l'avancée du groupe Etat islamique, grâce...

commentaires (2)

Du "Pur" cinéma.... turc !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 47, le 20 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • Du "Pur" cinéma.... turc !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 47, le 20 octobre 2014

  • SUIVANT SES REFUS, LE PRÉTENDU SULTAN , VOYANT QUE LES OCCIDENTAUX ONT COMMENCÉ À PARACHUTER DES ARMES AUX KURDES, MALGRÉ SES PROTESTATIONS, SE REPREND POUR ESSAYER D'ÉVITER L'ACCUSATION DE GÉNOCIDE DES KURDES DE SYRIE... MAIS APRÈS QUOI ? LES KURDES VONT S'EN SOUVENIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 14, le 20 octobre 2014

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